Israël, la démocratie envers et contre tous ?

Le ton est donné dans les médias francophones qui, de tout cœur avec certains conseillers d'Obama, insistent sur les risques que représente à leurs yeux, un gouvernement de droite associant likoud, partis dits religieux et Lieberman : Netanyahu au pouvoir serait synonyme de...? comment dire....? de la fin... de la relance... de la nouvelle tentative... d'une probabilité future... d'une éventuelle... reprise conditionnelle... d'un hypothétique fantasme : la paix au Proche-Orient... Voilà Netanyahu habillé en fossoyeur du ''processus de paix''...
En se conformant à ce scenario grotesque, les chancelleries n'auraient finalement plus à rougir de leurs intentions passées et de leurs futurs actes : abandonner Israël, sacrifier la seule démocratie du Proche-Orient, charger les israéliens de l'échec d'une paix, qui, de toute façon, n'a jamais été souhaitée, ni même conçue un seul instant par les dirigeants arabes. On nous assène donc la plus malsaine des équations : puisque la droite israélienne s'apprête à ne rien céder, comme le fait le hamas, alors on peut être juste en excluant également les israéliens taxés d'obstacles à la paix... Mais de quelle paix s'agit-il ? Si elle concerne la légitimité de deux peuples à vivre en paix, ces obstacles ne se situent-ils déjà pas plutôt du côté arabe qui ne reconnaissent pas le droit des juifs à vivre sur leur terre librement ? Surtout, il faudrait pour cela qu'il y ait effectivement deux ''peuples'' face à face. L'attachement à la terre d'Israël par les juifs est plurimillénaire. Celui des arabes a été inventé à partir du moment où il apparaissait que le territoire de l'État hébreu devenait viable sur la durée (de la Méditerranée au Jourdain). Attention, n'en dites pas plus, c'est un tabou !

Les buts avoués
Saddam Hussein n'avait jamais caché son intention de rayer de la carte le Koweit, pas plus que Hitler n'avait dissimilé sa projet mortifère. Le projet de guerre arabe, maquillé en ''nationalisme palestinien'', est clair depuis ses débuts et n'a pas changé depuis : détruire un État gouverné par des non-musulmans sur une terre décrétée dar al-islam.
De cette proposition nous en déduisons trois conclusions :
1- Il n'y a pas de solution politique. Contrairement à une opinion dominante en France, que, par dépit, soutient par exemple l'auteur du blog JES6, le politique ne conduit à aucune solution. N'est-ce pas Arafat qui a refusé en 2000 toute solution politique du conflit ?... Non pas en raison de pseudo-motifs humanitaires, mais pour une raison plus fondamentale. Les fondements du conflits sont religieux et culturels. C'est pour cette raison que tous les arrangements politiques ont jusqu'à présent échoué. Que ceux qui parlent de la situation humaine tragique à Gaza comme seule origine du conflit se rendent dans les camps des véritables réfugiés du Congo ou du Darfour... Et dites-moi si les réfugiés Nouba ou les Banyamulenge commettent des attentats ou disposent de Grad ? ...

3- Il n'y a pas donc de limites ni à l'extension du conflit, puisqu'il s'agit d'une guerre de destruction unilatérale présentée sous un masque politique : éradiquer le sionisme. L'idéologie du conflit gouverne la vision du monde divisé entre systèmes de valeurs, d'un côté, une sphère de soumission cautionnée par un texte religieux, et d'un autre côté, une sphère réduite arbitrairement à un substrat pervers, comme l'enseigne ce même texte religieux en ce qui concerne les non-musulmans. En ayant ce principe à l'esprit, on peut comprendre pour quelles ''raisons'', un attentat qui assassine des familles juives devient ''légitime''. Quand un arabe israélien se fait finalement poignarder ''par erreur'', il devient par enchantement un ''shahid'' : curieuse conception du droit des peuples à disposer des autres... Les membres du hamas se prétendent les instruments de la volonté divine, du moins s'arrogent-ils ce titre ; en raison de cela, tout jugement éthique est suspendu, mis en balance par l'accomplissement du projet divin. Et la mise en équivalence initiale du juste et de l'injuste se transforme au profit de l'alternative l'ennemi à éliminer / le soumis à humilier. Comment croire encore à un dialogue de ''paix'' ? L'impossibilité constitutive d'un ''dialogue'' provient du refus viscéral de reconnaître un point de vue autre que celui fourni par une lecture dévoyée de la religion.
Les moyens mis en oeuvre
La stratégie de guerre que mène le monde arabe depuis plus de 80 ans, même avant la restauration de l'État d'Israël en 1948, repose sur plusieurs procédés que partagent idéologues et combattants. Nous pouvons les regrouper en deux catégories : les stratégies militaires et les stratégies idéologiques, intinement liées.

La conquête : Le deuxième fondement de la stratégie militaire est la reconquête d'un territoire. Cette dernière se aussi fait par l'usurpation psychologique et médiatique du territoire de l'ennemi. Du point de vue militaire, les étapes de guerre sont connues, des fedayin jordaniens des années 1950, à la création en cisjordanie comme base d'attaque à partir de l'intifada de 2000. Nouvelle passerelle vers l'idéologie : un pseudo-discours historisant, qui discrimine les pseudo-vrais autochtones (musulmans arabes) et les allochtones (les immigrants), et réinvente l'histoire des juifs, réinvestissant les thèmes classiques de la judéophobie tel celui des juifs apatrides, mais dans tous les cas orientés dans le sens d'une déterritorialisation des juifs. La pathologie judéophobe conduit ainsi à la destruction de toute trace archéologique de présence juive en cisjordanie : preuve, s'il en fallait, de la légitimité israélienne indiscutable.
Le chantage :Le troisième fondement de la stratégie militaire est diplomatique, c'est la stratégie du chantage. L'alliance entre l'Italie d'Aldo Moro et l'OLP en est une des facettes. La stratégie consiste à isoler Israël, en partant des faiblesses stratégiques du pays (le pétrole indispensable pour les armées modernes, d'où le choc pétrolier) ou encore de la proximité relative entre Israel et les pays occidentaux qu'il s'agit de rompre. Passerelle avec l'idéologie, faire passer israël comme une ''anomalie'', une simple erreur de l'esprit qui peut être balayée d'un revers de main.

La guerre médiatique dépend alors des relais qui vont alors assurer leur diffusion dans les rangs de l'ennemi, les militants ''pro-palestiniens''.
À suivre ...
(Première partie d'un double article, brillament rédigé par Sacha pour le Blog JSS. Le second volet sera publié lundi 9 mars)
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