Israël, la démocratie envers et contre tous ?

Publié le par JSS

http://www.tsr.ch/xobix_media/images/tsr/2009/swisstxt20090211_10315661_3.gifVoilà, les jeux sont faits, semble-t-il ! La caution occidentale face à une nouvelle offensive ''palestinienne'' ne s'est pas faite attendre. Sans doute n'avez-vous pas lu la presse attentivement ? Parcourez les quelques lignes consacrées au Proche-Orient, mais peut-être cela ne vous surprend-il même plus ! Que lit-on ? Une absurde et funeste mise en équivalence politique du hamas avec le gouvernement israélien !
Le ton est donné dans les médias francophones qui, de tout cœur avec certains conseillers d'Obama, insistent sur les risques que représente à leurs yeux, un gouvernement de droite associant likoud, partis dits religieux et Lieberman : Netanyahu au pouvoir serait synonyme de...? comment dire....? de la fin... de la relance... de la nouvelle tentative... d'une probabilité future... d'une éventuelle... reprise conditionnelle... d'un hypothétique fantasme : la paix au Proche-Orient... Voilà Netanyahu habillé en fossoyeur du ''processus de paix''...
En se conformant à ce scenario grotesque, les chancelleries n'auraient finalement plus à rougir de leurs intentions passées et de leurs futurs actes : abandonner Israël, sacrifier la seule démocratie du Proche-Orient, charger les israéliens de l'échec d'une paix, qui, de toute façon, n'a jamais été souhaitée, ni même conçue un seul instant par les dirigeants arabes. On nous assène donc la plus malsaine des équations : puisque la droite israélienne s'apprête à ne rien céder, comme le fait le hamas, alors on peut être juste en excluant également les israéliens taxés d'obstacles à la paix... Mais de quelle paix s'agit-il ? Si elle concerne la légitimité de deux peuples à vivre en paix, ces obstacles ne se situent-ils déjà pas plutôt du côté arabe qui ne reconnaissent pas le droit des juifs à vivre sur leur terre librement ? Surtout, il faudrait pour cela qu'il y ait effectivement deux ''peuples'' face à face. L'attachement à la terre d'Israël par les juifs est plurimillénaire. Celui des arabes a été inventé à partir du moment où il apparaissait que le territoire de l'État hébreu devenait viable sur la durée (de la Méditerranée au Jourdain). Attention, n'en dites pas plus, c'est un tabou !
http://www.theage.com.au/ffximage/2005/08/20/abbas_wideweb__430x268.jpgMahmoud Abbas se permet de dicter ses conditions : avec la ''droite'' israélienne au pouvoir, il n'y a plus d'interlocuteurs ''palestiniens''. Je traduis : il n'a plus besoin de jouer la mascarade du pacifique, il reprend ouvertement la guerre qu'il n'a jamais cessé de conduire, mais avec la pleine et entière caution occidentale. La reconnaissance internationale d'Israël comme État légitime en contrepartie de son démantèlement au profit d'une entité dictatoriale. Voilà le renversement des faits inouï auquel le matraquage anti-israëlien mené en Europe conduit !

Les buts avoués
Saddam Hussein n'avait jamais caché son intention de rayer de la carte le Koweit, pas plus que Hitler n'avait dissimilé sa projet mortifère. Le projet de guerre arabe, maquillé en ''nationalisme palestinien'', est clair depuis ses débuts et n'a pas changé depuis : détruire un État gouverné par des non-musulmans sur une terre décrétée dar al-islam.
De cette proposition nous en déduisons trois conclusions :
1- Il n'y a pas de solution politique. Contrairement à une opinion dominante en France, que, par dépit, soutient par exemple l'auteur du blog JES6, le politique ne conduit à aucune solution. N'est-ce pas Arafat qui a refusé en 2000 toute solution politique du conflit ?... Non pas en raison de pseudo-motifs humanitaires, mais pour une raison plus fondamentale. Les fondements du conflits sont religieux et culturels. C'est pour cette raison que tous les arrangements politiques ont jusqu'à présent échoué. Que ceux qui parlent de la situation humaine tragique à Gaza comme seule origine du conflit se rendent dans les camps des véritables réfugiés du Congo ou du Darfour... Et dites-moi si les réfugiés Nouba ou les Banyamulenge commettent des attentats ou disposent de Grad ? ...
http://www.7sur7.be/static/FOTO/pe/4/15/9/large_330699.jpg2- Il n'y a pas de solution intermédiaire. Toute négociation est perçue comme une concession ; elle n'est donc que temporaire et mensongère : c'est la ''trève'' que certains médias présentent comme une curieuse avancée vers la paix... L'incompréhension provient généralement du fait que les pays occidentaux n'écoutent que leur version des événements, version idéologique, borgne, due à l'angoisse suscitée par la présence d'une minorité musulmane hostile. Pour le monde musulman en revanche, la situation est différente : une citadelle de justes assiégée de toutes parts. Quand les USA prennent la défense des Kosovars - en faisant au passage des Serbes des réfugiés... -, cela est perçu comme une agression, mise sur le même plan que le siège de Grozny par Poutine ou l' ''invasion'' de l'Iraq ! La vision islamique de l'histoire est gouvernée par une géographie théologisée, le monde étant séparé entre monde de la soumission (pays musulmans), monde de la guerre (pays en voie de conquête) et monde de la conciliation de courte durée (là où les musulmans sont trop peu nombreux pour engager une guerre de conquête). Demandez-vous pourquoi les croisades sont sans cesse évoquées dans les médias arabes ! Rappelons que du point de vue musulmans, il s'agit d'une restauration la domination musulmane, même si elle a pris plus de 200 ans. Israël n'a ''que'' soixante ans ...
3- Il n'y a pas donc de limites ni à l'extension du conflit, puisqu'il s'agit d'une guerre de destruction unilatérale présentée sous un masque politique : éradiquer le sionisme. L'idéologie du conflit gouverne la vision du monde divisé entre systèmes de valeurs, d'un côté, une sphère de soumission cautionnée par un texte religieux, et d'un autre côté, une sphère réduite arbitrairement à un substrat pervers, comme l'enseigne ce même texte religieux en ce qui concerne les non-musulmans. En ayant ce principe à l'esprit, on peut comprendre pour quelles ''raisons'', un attentat qui assassine des familles juives devient ''légitime''. Quand un arabe israélien se fait finalement poignarder ''par erreur'', il devient par enchantement un ''shahid'' : curieuse conception du droit des peuples à disposer des autres... Les membres du hamas se prétendent les instruments de la volonté divine, du moins s'arrogent-ils ce titre ; en raison de cela, tout jugement éthique est suspendu, mis en balance par l'accomplissement du projet divin. Et la mise en équivalence initiale du juste et de l'injuste se transforme au profit de l'alternative l'ennemi à éliminer / le soumis à humilier. Comment croire encore à un dialogue de ''paix'' ? L'impossibilité constitutive d'un ''dialogue'' provient du refus viscéral de reconnaître un point de vue autre que celui fourni par une lecture dévoyée de la religion.

Les moyens mis en oeuvre
La stratégie de guerre que mène le monde arabe depuis plus de 80 ans, même avant la restauration de l'État d'Israël en 1948, repose sur plusieurs procédés que partagent idéologues et combattants. Nous pouvons les regrouper en deux catégories : les stratégies militaires et les stratégies idéologiques, intinement liées.

http://www.jewishmag.com/57mag/dhimmi/title.gifLa soumission : Les premières reposent, comme nous l'avons dit, sur le fait de considérer la présence d'un gouvernement non-musulman sur un pays décrété terre d'islam, comme un blasphème. L'éviction des non-musulmans du champ politique, indice du statut de dhimmi, conduit au projet de destruction d'Israël. Une première passerelle se tisse avec l'idéologie : l'enseignement d'un discours universel de haine antijuive dans le monde musulman. Dans cette même vision, le judaïsme est au mieux réduit à un folklore inoffensif, méprisée et méprisable (incarné par les neturei karta, qui, je dois le rappeler, ne sont pas pro-''palestiniens'', mais reprochent au mouvement sioniste d'avoir rompu avec le messianisme religieux). Le statut de dhimmi consiste à faire de la soumission la règle de toute relation avec les minorités non-musulmane.

La conquête : Le deuxième fondement de la stratégie militaire est la reconquête d'un territoire. Cette dernière se aussi fait par l'usurpation psychologique et médiatique du territoire de l'ennemi. Du point de vue militaire, les étapes de guerre sont connues, des fedayin jordaniens des années 1950, à la création en cisjordanie comme base d'attaque à partir de l'intifada de 2000. Nouvelle passerelle vers l'idéologie : un pseudo-discours historisant, qui discrimine les pseudo-vrais autochtones (musulmans arabes) et les allochtones (les immigrants), et réinvente l'histoire des juifs, réinvestissant les thèmes classiques de la judéophobie tel celui des juifs apatrides, mais dans tous les cas orientés dans le sens d'une déterritorialisation des juifs. La pathologie judéophobe conduit ainsi à la destruction de toute trace archéologique de présence juive en cisjordanie : preuve, s'il en fallait, de la légitimité israélienne indiscutable.

Le chantage :Le troisième fondement de la stratégie militaire est diplomatique, c'est la stratégie du chantage. L'alliance entre l'Italie d'Aldo Moro et l'OLP en est une des facettes. La stratégie consiste à isoler Israël, en partant des faiblesses stratégiques du pays (le pétrole indispensable pour les armées modernes, d'où le choc pétrolier) ou encore de la proximité relative entre Israel et les pays occidentaux qu'il s'agit de rompre. Passerelle avec l'idéologie, faire passer israël comme une ''anomalie'', une simple erreur de l'esprit qui peut être balayée d'un revers de main.

http://www.chinadaily.com.cn/world/2006-07/03/xin_590703032048772413210.jpgLa démoralisation : La stratégie militaire repose sur la conjugaison des moyens techniques visant à la division et à la démoralisation de l'ennemi. Cela prend deux formes, l'usage de moyens militaires illégitimes (la prise d'otage, la torture, les attentats en exploitant la souffrance des civils...) et la guerre médiatique en diffusant une idéologie victimaire destinée à l'occident, tout en déployant une violente propagande judéophobe, anti-occidentaliste dans les médias arabes - si vous ne suivez pas les médias arabes pour le savoir, le MEMRI le fait pour vous... -. Le lien avec l'idéologie y est le plus fort : il s'agit de dissoudre la logique de défense et de légitimité israélienne en brouillant les critères indiscutables mis sur le même plan que les inepties les plus abjectes : accusations puisées dans le fonds commun de la judéophobie ancienne et moderne. Qu'importe si rien n'est vrai dans tout cela, et qu'importe si les contradictions des antisionistes ne résistent pas à l'examen ! Il suffit defier la vérité pour l'étouffer ! Demandez à un militant pro-''palestinien'' ce qu'il pense du lien entre shoah et sionisme, il sera capable de vous avancer une chose et son contraire, que les juifs ont été victimes, mais qu'ils sont bourreaux (sans qu'aucun de mes interlocuteurs n'ait été en mesure de me prouver un quelconque parallèle crédible entre les deux ...), puis que les juifs ont été eux-mêmes les instigateurs de la shoah afin d'éliminer les juifs non sionistes (il n'est pas besoin de démontrer l'inanité de cette ineptie perverse !), pour finalement prétendre que les musulmans ont toujours été bons avec les juifs et que le problème est venu de l'antisémitisme européen... Faire porter ces propres méfaits à la victime est une façon courante de se dédouaner de ses responsabilités : d'où les accusations délirantes de crimes contre l'humanité envers Israel. L'idéologie verte prend les termes de celui à qui elle veut imposer sa vision pour mieux la subvertir.
La guerre médiatique dépend alors des relais qui vont alors assurer leur diffusion dans les rangs de l'ennemi, les militants ''pro-palestiniens''.

À suivre ...
(Première partie d'un double article, brillament rédigé par Sacha pour le Blog JSS. Le second volet sera publié lundi 9 mars)
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Publié dans Tribune Libre

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P
Le canard boîteux a un problème de logique. Si le Hamas a été élu démocratiquement celà n'empêche pas qu'il est tout sauf laïc (Cf. sa charte). S'il a été élu c'est aussi parce qu'il utilise la croyance que Religion = honnêteté. Le canard doute par ailleurs de la laïcité (en doutant de la démocratie) israélienne et considère que dès lors que les gens sont religieux c'est incompatible avec la démocratie. Il confond les religions entre elles, il y en a qui ont le culte de la mort et d'autres le culte de la vie (je ne ferai pas un dessin de peur de voir égorger ou décapiter quelques personnes). Ensuite il considère un peu rapidement que laïcité (sans définir ce que c'est si ce n'est qu'il oppose laïcité et religiosité) = humanisme. On retrouve là un fantasme dont un certain Michel Onfray s'est fait le champion, celui de l'Homme areligieux. Ce qui peut se concevoir pour une minorité intellectuellement déterminée et capable de lutter contre toute religiosité (le laïcisme en est une comme le culte de l'homme socialiste,de l'être suprême etc...) n'a jamais existé historiquement. Tout simplement parce que l'être humain est religieux naturellement. <br /> En fait le canard boîteux est un parfait exemple de l'homme post moderne qui exprime des opinions sans les démontrer. Il croit savoir alors qu'il ne sait pas de quoi il parle, il dit tout et son contraire. Il est péremptoire. Il affirme. Et tant pis si ce qu'il dit est paradoxale du moment qu'il se comprend. <br /> Pour en arriver à dire que le Hamas c'est bien parce qu'il a été élu DÉMOCRATIQUEMENT. Hurler aussi.
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S
tu es bien suceptible et intolérant, et le plus boîteux n'est pas qui tu crois.De plus tu ne lis pas intelligemment :  je n'ai pas écrit "du poids du judaïsme" mais de la RELIGION. Nuance que tu as du mal a comprendre . Comme disait V.Hugo "(....) ces choses là sont rudesEt pour les comprendre il faut avoir fait des études"Mais le raisonnement est également valable pour l'islam." J'entends bien se débarrasser de "toutes" les religions.Politiquement parlant. Pour le reste, en privé, chacun voit avec sa conscience.Quant au Hamas, il a été "démocratiquement élu". Que tu le veuilles ou non. C'est un fait; rien d'autre.On peut arrêter là cette discussion je ne force jamais à boire un âne qui n'a pas soif.
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J
Bizarre ce canard suspicieux !!Il prone un Israel " laîc" débarrasé du poid du Judaîsme , trop pesant d'aprés lui , pour soutenir prestement sur son blog "le Hamas légalement élu" .....Galéjade de canard ??A en oublier le poid de l'Islam sur les "démocraties   " moyennes-orientales , on en devient un canard boiteux !!!!!
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S
...je ne sais pas si Israel (comme la France, mais , elle pour d'autres raisons...) peut être qualifiée de "démocratie". Le poids de la religion est tellement lourd et influent que cela s'apparente plutôt à une "théocratie" . Comme en Iran ..!Que ces pays se débarrassent d'abord de leur religiosité pour devenir laïcs ...
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Y
Bon articleje ne connais pas Sachaun de mes nciens élèves ??les théories que je professe sont brillement exposéesBRAVO
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