Ahmadinejad reçoit l'ambassadeur du "petit Satan"
« Nous regardons vers l’avenir, a déclaré ce dernier en recevant Simon Gass. Nous espérons que le gouvernement britannique a tiré les leçons et corrigera son comportement passé », a ajouté Ahmadinejad.
Déjà passablement mauvaises, les relations entre Téhéran et Londres se sont encore dégradées, après l’élection présidentielle de juin, remportée – grâce à des fraudes – par Mahmoud Ahmadinejad. Le guide suprême, Ali Khameneï, accusa ouvertement les médias britanniques d’avoir soutenu les manifestants. Et une dizaine d'employés locaux de l’ambassade de Grande-Bretagne furent même arrêtés pendant quelques jours.
Jusqu’à très récemment, la Grande-Bretagne était considérée comme le « petit Satan » par l’Iran. Le prédécesseur de Simon Gass, Jeffery Adams, subissait – certes, avec un flegme tout britannique - les petites vexations que lui infligeaient ses homologues iraniens, quand ces derniers le convoquaient au ministère des Affaires étrangères, pour lui rappeler les déclarations « hostiles » de son patron à Londres.
Ce rôle de « petit Satan » échoit désormais à la France, dont l’ambassadeur à Téhéran, Bernard Poletti, se fait lui aussi régulièrement sermonner par les Iraniens. Et lui aussi est théoriquement en partance, après quatre années passées à Téhéran. Mais faute de candidat accepté par l’Elysée, cet arabisant reconnu a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. « Et certainement plus ! », ajoute un diplomate à Paris.
Les relations franco-iraniennes étant exécrables, « je vois mal Nicolas Sarkozy envoyer un nouvel ambassadeur qui devrait attendre - autant sinon plus - que le Britannique pour être accrédité auprès de Mahmoud Ahmadinejad », poursuit ce diplomate, qui ajoute : « un nouvel ambassadeur, c’est toujours l’occasion pour le président qui vous envoie de dire à son homologue: cher ami, je vous dépêche untel pour renforcer nos relations, par ailleurs, excellentes. Dans le cas franco-iranien, ce scénario est absolument impossible aujourd’hui », conclut ce bon connaisseur des relations franco-iraniennes. Une fois de plus, les Britanniques ont montré toute l'étendue de leur légendaire pragmatisme.
Par Georges Malbrunot pour son blog (http://blog.lefigaro.fr/cgi-bin/mt/mt-retroliens.cgi/6420)