La propagande des journaux iraniens
Pour le quotidien iranien ultra antisemite Kayhan, l’existence d’une nouvelle usine d’enrichissement montre que les menaces occidentales n’ont aucun effet.
La révélation concernant la construction d’une nouvelle usine d’enrichissement de l’uranium en Iran a été un choc dans les milieux diplomatiques et les médias occidentaux. Le 25 septembre dernier, l’Iran a officiellement annoncé qu’une nouvelle installation nucléaire était en cours de construction à Qom, en plus de celle de Natanz. Les médias et les responsables occidentaux avaient déjà commencé, la veille, à transformer cette information en événement, assurant qu’il s’agissait d’une “découverte des services de renseignements occidentaux”. Ils arrivaient à la conclusion que l’Iran avait de nouveau occulté des éléments dans le dossier nucléaire ! Même les plus hauts responsables politiques ont repris cette version. Barack Obama, le président des Etats-Unis, a prononcé clairement, dans une conférence de presse à Pittsburg, le mot “dissimulation”. Nicolas Sarkozy, le président qui accumule les bourdes, en a conclu un peu hâtivement que les discussions d’octobre seraient inutiles. Selon la presse occidentale, l’Iran a été obligé de coopérer et de révéler l’existance de son installation à la suite des pressions exercées par les grandes capitales. Mais, si la République islamique craignait vraiment des sanctions, continuerait-elle à construire des installations ? Comme l’ont remarqué les médias iraniens, ce nouveau site prouve que Téhéran n’a pas ressenti les effets de l’embargo et entend poursuivre son programme nucléaire. Le 26 septembre, des journaux occidentaux ont affirmé que leurs services de renseignements connaissaient l’existence de ces installations. “Les Américains cherchent à démontrer qu’ils savent tout. Il est normal qu’ils aient repéré par satellite des bâtiments, mais ils n’avaient aucune idée de ce qui s’y passait”, estime un spécialiste du programme nucléaire iranien. “Ce que les Occidentaux considèrent comme des renseignements, ce ne sont que des hypothèses qu’ils ont formulées à partir de ce qu’avait dit l’Iran il y a quelques années.” Finalement, la presse occidentale a fini par reconnaître que l’Iran avait mentionné l’existence de cette installation le 21 septembre dans une lettre à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Téhéran a choisi le meilleur moment pour faire cette révélation, une semaine avant les discussions de Genève. L’Iran a pratiquement vidé de leur sens la totalité des menaces occidentales concernant une attaque militaire. Les Occidentaux ne pourront pas détruire les multiples installations iraniennes. L’Iran a prouvé que l’enrichissement de l’uranium était un fait, et non plus un sujet de discussion.