Le Conseil des Droits de l'Homme soutien Israël

Publié le par JSS

La réunion du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, qui s'est tenue vendredi 2 octobre à Genève, a tourné à l'avantage d'Israël. S'exprimant au nom des pays arabes, musulmans et africains, le représentant du Pakistan a demandé que le vote sur une résolution reprenant l'essentiel des conclusions du rapport du juge Richard Goldstone sur la guerre de Gaza (27 décembre 2008-17 janvier 2009) soit reporté à la prochaine session du Conseil, en mars 2010. Cette décision a été prise après que l'Autorité palestinienne a indiqué, jeudi, qu'elle renonçait à soutenir le projet de résolution.

Le même jour, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait lancé un avertissement : "L'adoption du rapport Goldstone porterait un coup fatal au processus de paix." Les Etats-Unis, échaudés par le sommet tripartite peu fructueux de New York, le 22 septembre, n'ont voulu prendre aucun risque. L'administration américaine a exercé d'intenses pressions sur l'Autorité palestinienne, ainsi que sur les pays européens, pour que le vote sur un texte accusant Israël - mais également le Hamas - de "crimes de guerre" et de "possibles crimes contre l'humanité" n'ait pas lieu.

Ainsi, quelques jours après avoir de facto entériné le renoncement de Washington à exiger un gel intégral de la colonisation israélienne en Cisjordanie, l'Autorité palestinienne a dû une nouvelle fois s'incliner. Une reculade que son représentant à Genève, Ibrahim Khreisheh, s'est efforcé de présenter comme une pause tactique : "Le rapport est très technique. Nous voulons donner le temps à toutes les délégations de l'étudier en profondeur. Nous espérons qu'à la prochaine session, certains pays européens auront changé d'attitude."

"CAPITULATION INTÉGRALE"

Cette décision risque cependant de choquer profondément la population des territoires. "L'Autorité palestinienne ne représente plus le peuple palestinien, affirme ainsi le psychiatre Eyad Sarraj, figure de la société civile de Gaza. C'est une capitulation intégrale." Du côté du Hamas, ravi de prendre son rival de Cisjordanie en flagrant délit de faiblesse, le ton est encore moins amène.

"Abou Mazen (nom de guerre de M. Abbas) a torpillé tous les efforts des organisations de défense des droits de l'homme qui espéraient rendre justice aux habitants de Gaza. Quelle meilleure preuve que l'Autorité palestinienne a en fait soutenu la guerre ?", estime Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement. A Genève, l'embarras des Européens était manifeste. Juliette de Rivero, la représentante de l'ONG Human Rights Watch (HRW) s'est dit choquée du "silence et de l'absence de position" de l'Union européenne (UE). Alors que la France et la Grande-Bretagne n'ont fait aucun commentaire, la Suède, au nom de l'UE, s'est contentée d'évoquer un "rapport sérieux", tout en se demandant s'il n'aurait pas "un impact négatif sur les pourparlers de paix en cours".

L'adoption d'une résolution aurait ouvert la voie à d'éventuelles poursuites d'officiers et de représentants du gouvernement israélien devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Un vote du Conseil de sécurité de l'ONU pour saisir la CPI était cependant nécessaire. La position américaine le rendait peu probable.

Les Israéliens ont néanmoins insisté sur le fait que le précédent ainsi créé pourrait s'appliquer à toutes les armées engagées dans un conflit. Jeudi, M. Nétanyahou a reporté la création d'une commission d'enquête indépendante sur la guerre de Gaza prônée par le rapport Goldstone. Le gouvernement israélien a décidé d'attendre la conclusion des vingt-trois enquêtes criminelles qui ont été ouvertes à la suite de la guerre de Gaza.

Le rapport du juge Goldstone paraît aujourd'hui avoir été mis sous le boisseau, ce qui n'épuise pas pour autant le débat sur les "crimes de guerre" à Gaza. Le gouvernement israélien va intensifier ses efforts pour inciter davantage de pays à se rallier à la position américaine : le rapport Goldstone, avait indiqué le département d'Etat, "se focalise de manière écrasante sur les actions d'Israël".

Benjamin Barthe, Agathe Duparc, et Laurent Zecchini pour LeMonde.fr
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M
<br /> <br /> Le conseil des droits de l'homme soutient Israël parce qu'il a plus à y perdre qu'à y gagner s'il ne soutenait pas Israël !<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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