Ahmadinejad, le trou-du-cul du monde
Un discours «inacceptable», estime un diplomate français. Une douzaine de délégations, dont la française et l'américaine, ont quitté mercredi soir à New York la salle de l'Assemblée générale de l'ONU afin de protester contre le discours du président iranien. «Il est décevant que M. Ahmadinejad ait choisi une nouvelle fois de recourir à une rhétorique haineuse, insultante et antisémite», a déclaré le porte-parole de la mission américaine auprès de l'ONU. Le président iranien a donc terminé son discours devant un parterre à moitié vide.
Le président iranien a livré un long réquisitoire -35 minutes au lieu des 15 réglementaires- contre l'état actuel du monde, dirigeant des attaques à mots plus ou moins voilés contre les Etats-Unis et les juifs. "Comment peut-on imaginer que leur politique inhumaine (ndJSS: des sionistes) se poursuivra ? Comment les crimes de l'occupant contre des femmes et des enfants sans défense, les destructions de maisons, de fermes, d'hôpitaux, d'écoles, peuvent-ils être soutenus sans conditions par certains gouvernements ?", a poursuivi le dirigeant iranien. "Il n'est plus acceptable qu'une petite minorité domine la politique, l'économie et la culture de la majeure partie du monde grâce à ses réseaux complexes, qu'elle établisse une nouvelle forme d'esclavage et nuise à la réputation d'autres nations, y compris des pays européens et des Etats-Unis, afin de satisfaire ses ambitions racistes", a-t-il ajouté.
DANS LE MEME TEMPS SARKOZY MENACE
Le président Nicolas Sarkozy a déclaré de son côté qu'"il y aura une date limite" dans le "dialogue avec l'Iran" sur son programme nucléaire, précisant que "dans mon esprit c'est le mois de décembre".
"Il faut toujours discuter, mais pourquoi opposer le dialogue et des sanctions au cas où le dialogue ne prospère pas. Je suis bien obligé de regarder: le dialogue ne prospère pas. Il y aura une date limite, dans mon esprit, c'est le mois de décembre", a-t-il dit dans une interview accordée à New York aux chaînes TF1 et France 2. "L'Iran a le droit à l'énergie nucléaire mais imaginons l'arme nucléaire dans les mains des dirigeants actuels. C'est inacceptable", a-t-il martelé.
Le chef de l'Etat a évoqué "la volonté de l'Iran de se doter de l'arme nucléaire", le "non-respect de toutes les inspections internationales depuis 2005 et "les risques que cela fait courir pour la stabilité du monde". Les négociations avec l'Iran sur son programme nucléaire piétinent, l'Iran ayant proposé au groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) de discuter d'un document qui selon Paris ne traite pas de la question. Une réunion doit se tenir le 1er octobre à Genève entre l'Iran et les Six. Trois séries de sanctions n'ont eu aucun effet sur la détermination de l'Iran, qui refuse toujours de suspendre l'enrichissement.
Une partie du discours du dictateur (en anglais)