Le discours guerrier d'Ahmadinejad boycotté par le Parlement

"L'épopée de l'élection présidentielle du 12 juin est le début de changements importants en Iran et dans le monde", a déclaré le dictateur anti-occident à la cérémonie de prestation de serment boycottée par de nombreuses personnalités de l'opposition qui l'accuse de fraude. "Nous résisterons face aux (pays) oppresseurs et nous continuerons d'agir pour changer les mécanismes discriminatoires dans le monde, au bénéfice de toutes les nations", a-t-il dit, affirmant par ailleurs se moquer de la décision de Washington et d'autres capitales occidentales de ne pas le féliciter. "Ils ont dit qu'ils reconnaissent l'élection mais qu'ils n'enverraient pas de message de félicitations. Sachez qu'en Iran, personne n'attend vos messages de félicitations", a lancé Ahmadinejad dont la réélection pour un nouveau mandat de quatre ans a plongé le pays dans sa plus grave crise politique depuis l'instauration de la République islamique en 1979.
La Maison Blanche a reconnu que Ahmadinejad était le président "élu" mais indiqué qu'elle n'avait pas l'intention de le féliciter de son investiture. Plusieurs personnalités importantes du régime n'ont pas assisté à la cérémonie au Parlement à Téhéran, dont l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, qui préside deux institutions clés du pouvoir. Selon le site internet du groupe parlementaire réformateur, seul 13 députés réformateurs sur 70 y ont assisté. Le Parlement dominé par les conservateurs compte 290 membres.
Certains députés ont quitté la salle au moment du discours de Ahmadinejad. A l'extérieur du Parlement, des policiers anti-émeutes et des miliciens islamistes ont dispersé manu militari plusieurs centaines d'opposants qui tentaient de se rassembler et "qui scandaient des slogans contre Mahmoud Ahmadinejad", selon un témoin.
La police a utilisé du gaz lacrymogènes et arrêté plusieurs protestataires.
Il dispose désormais de deux semaines pour présenter les membres de son nouveau gouvernement aux députés pour obtenir un vote de confiance.