Au coeur du nucléaire iranien

Publié le par JSS

http://www.lefigaro.fr/medias/2007/05/21/20070521.FIG000000250_23189_1.jpgL’Iran est à un tournant avec l’élection présidentielle de vendredi. L’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad se présente pour un nouveau mandat. C’est l’homme des déclarations incendiaires contre Israël. C’est aussi celui qui a engagé un véritable bras de fer avec la communauté internationale, sur la question du programme nucléaire de son pays. Notre envoyé spécial est à Natanz, là où l’Iran poursuit son programme d’enrichissement d’uranium.

Un paysage de montagnes et de poussière à 130 kilomètres au nord d’Ispahan. C’est là, près de la petite ville de Natanz, que l’Iran a installé son usine pilote d’enrichissement d’uranium. De la route, on aperçoit un haut remblai de terre et des miradors. L’usine - à proprement parler - est enfouie à 7 ou 8 mètres sous terre. La salle où se trouvent les 7.000 centrifugeuses est recouverte d’une énorme chape de plomb. Tout autour, l’armée iranienne a installé des canons de défense antiaérienne, pointés vers le ciel.

La prospérité du nucléaire

Depuis que l’existence de cette usine a été révélée en 2002 par l’opposition iranienne, la petite ville de Natanz s’est considérablement développée. Plus de 1.600 personnes travaillent ici : ingénieurs, chercheurs, membres de la sécurité. Grâce au nucléaire, la population a été multipliée par trois (25.000 habitants). "Bien sûr que c’est une bonne chose", dit Jalal Alemi, un entrepreneur pro-Ahmadinejad. "C’est bon pour la ville, c’est bon pour l’Iran, et c’est bon pour tous ceux comme nous sont des anti-impérialistes. Chacun dans ce monde a droit à l’énergie nucléaire. Et je ne vous parle pas de l’arme nucléaire, OK ? Mais oui c’est un droit. Le nucléaire civil n’est pas réservé qu’à quelques personnes et quelques pays ".

Mais d’autres expriment une inquiétude, celle de voir un jour l’armée israélienne bombarder le site de Natanz et le centre de recherche nucléaire d’Ispahan, un peu plus au sud. Darius, un habitant d’Ispahan, espère que l’élection présidentielle de vendredi permettra de faire redescendre les tensions. Le modéré Moussavi, le réformateur Karoubi et le conservateur pragmatique Rezaï sont tous en faveur de la poursuite du programme nucléaire iranien mais prônent un retour au dialogue avec les grandes puissances.

 

Par Grégory Philipps

Publié dans Ayatolland d'Iran

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