"THE" classement !

Publié le par JSS

Je n'ai jamais aimé les classements. Jamais. Sauf peut-être quand j'étais bien classé mais en règle général, je trouve le système de classement humiliant pour celui qui n'est pas premier et prétentieux pour celui qui l'est. Mais il est des classements que je ne comprends pas. Ou est l'utilité de classer de pareilles choses, personnes ou entités ? Et puis, qui peut-bien établir ces classements ? A quoi servent-ils ? Par qui sont ils payés ?

C'est ainsi que ce matin, comme d'autre, je googlise l'actu et j'apprends que le nouveau classement des universités est sorti ! Le « The Time Higher Education 2008 ». Vu comme ça, ça a de la gueule non? Alors si en plus je sortais de Harvard, j'en aurais certainement écrit des tonnes pour faire comprendre au lecteur (forcément inculte puisque je suis de Harvard), qu'il est inculte et que je suis forcément plus intelligent. J'aurais ajouté un ou deux calculs compliqué mettant en valeur le Quotient Intellectuel divisé par le Quotient d'émotivité et multiplié par le nombre se réferrant au quotient d'auto-satisfaction de mes amis Harvardiens. En gros, « on est les champions, vous autres êtes tous des c.... ».

Mais ce matin, je prend une fois de plus conscience que je ne suis pas de Harvard. En fait, je ne suis par américain. Ni anglais. En fait, je ne suis pas anglophone. Ce qui signifie que si mon université était classé, je serais, au mieux, classé au 19ème rang. C'est déjà pas très glorieux mais à la limite, je prend quand même. Sauf qu'à ce rang, c'est une université japonaise. Aie... Bon continuons à descendre et voyons... Canada... États-Unis... Grande-Bretagne... Ah, des francophones ! Une université Suisse... Ah non, en fait, il s'agit du Swiss Federal Institute of Technology qui n'a rien de francophone. Bon, continuons.

28ème rang. Ecole Normale Supérieure de Paris. Moins deux places par rapport à l'an dernier. On doit pas tellement crier victoire ce matin du côté de Normal Sup. D'ailleurs, si quelqu'un de Normal Sup se prenait à lire mon article, je l'autorise à le publier dans toute l'Ecole pour montrer à quel point, je vous soutiens dans ces moments difficiles. Heureusement que « tout le monde sait que le classement est bidonné » !

Vous l'aurez compris, la publication de ce classement annuel sert-elle à quelque chose sinon à... Comment dire... Servir les intérêts des écoles privées (pour la plupart anglophones). Parce que là, sérieusement, ce n'est pas sérieux Messieurs les juges. Regardez plutôt. Sur les 50 premiers, il y à 32 universités anglophones ! Et 11 pays d'Asie-Pacifique ! Cela doit bien laisser un peu de place aux autres tout ca, non ?

Alors vous me direz, « oui, mais nous on est après »! Sauf que non ! Sur les 200 établissements classés, seul 7 sont francophones (France, Belgique francophone, Suisse francophone et Montréal). C'est pas glorieux. Pas du tout. Surtout que les francophones sont nombreux dans le monde. C'est pas comme les israéliens ! Ils sont 7 millions et ils ont déjà 3 universités classés !

Alors voilà, je me pose certaines questions aujourd'hui. « Ceux qui jugent ne sont pas les payeurs », on le sait! Mais ceux qui jugent sont-ils payés ? Enfin, on imagine qu'ils reçoivent un salaire. Mais il faudrait savoir par qui ? Comment ? Pourquoi ? Il faudrait connaître l'influence de ce classement à travers le monde et à travers les inscriptions de nos amis Yankees (parce qu'en France, je ne suis pas sur que cela influence qui que ce soit!). En fait, je me demande si les « juges » parlent français et comprennent bien nos mœurs ? S'ils comprennent pourquoi l'université française n'est pas agencé de la même façon que les université anglophones. Parce qu'il est certain que s'ils jugent aussi la qualité des Campus et des équipes de foot US... On est pas prêt de faire des étincelles !

Personnellement, j'ai étudié à Paris X-Nanterre. Je savais déjà que c'était une fac de pacotilles. Mais quand même ! Mai 68 à commencé à Nanterre ! Rien que pour cela, on devrait être classé !

Trève de blabla. Pour en savoir plus sur ce classement : http://www.timeshighereducation.co.uk/(rubrique Stat)

Si vous êtes au chômage, je vous conseil vivement de regarder les offres d'emploi proposé par ce même site. Je n'en ai vu aucune à moins de 60.000£ (soit plus de 75.000€/an). On remarquera que les employeurs sont beaucoup d'universités américaines. Tiens, elles doivent en avoir de l'argent à dépenser...

(En photo : Harvard, le stade de l'Université de Chicago et... Les étudiants de Normal Sup)



Publié dans Divers

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A
Personnellement, j'ai fait mes études à Amiens, en Picardie (une région situé entre le Nord-Pas-de-Calais et Paris !). Université qui n'a pas bonne réputation, dont les résultats ne sont pas parmi les meilleurs. Mais, celui qui a envie de réussir et qui s'en donne les moyens réussira quelque soit l'université qu'il fréquente. Un exemple concret: quand j'ai passé le concours pour devenir prof, j'ai regardé les statistiques. En moyenne, 25% des candidats réussissent l'écrit et vont à l'oral, au cours duquel un candidat sur deux est admis. Soit, au niveau national, 12,5% de réussite finale. Or, ce pourcentage est plus élevé à Paris et nettement inférieur à Amiens. Et pourtant j'ai fait partie des 5 ou 6% de candidats picards à avoir réussi...<br /> <br /> Ces classements, que leurs auteurs présentent souvent comme un moyen d'informer les citoyens, mettent en concurrence les établissements ainsi comparés. Et, au final, les plus fragiles sont encore plus fragilisés car désertés. Et les mieux classés reçoivent les meilleurs éléments des régions limitrophes... l'université à deux vitesses, qui se base sur le creusement d'un écart qui existe déjà, s'installe ainsi progressivement. Or, ces classements sont très vendeurs: il n'y a qu'à voir le nombre de fois où les hebdos comme le Point ou l'Express publient, chaque année, leur classement des hôpitaux, des maternités, des écoles de commerce, des villes propres, des départements écolos, de l'immobilier... S'ils continuent à les publier, c'est que le public les achète pour les consulter... et participer à la fragilisation de certains territoires.<br /> <br /> Cette réalité prouve encore une fois qu'une politique qui ne met pas l'équité sociale et territoriale au coeur de sa réflexion est une politique d'échec !
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J
<br /> D'ailleurs, après avoir parler de ces classements avec quelques amis américains, j'ai appris quelques petites choses amusantes :<br /> - Il existe un autre classement mondial édité par Princetown Review. L'université de Princetown y est toujours première depuis au moins une décennie !<br /> - Les classements reflètent davantage le montant des frais de scolarité. Plus un étudiant paye, meilleure est l'école.<br /> - Beaucoup d'américain font très attention au classement. En fonction e ce dernier, ils choisissent leurs universités. Cet arguement est apparament bon pour les étudiants en droit, économie et<br /> commerce.<br /> Enfin, et comme vous le soulignez, il est important de noter que le principal, n'est pas le niveau de l'université dans un classement dont on connaît bien trop peu de choses au final... Mais la<br /> motivation et le travail de l'étudiant !<br /> <br /> <br />