Opinion: les élections du 10 février

Article rédigé par David Bentata.
Nous supposerons dans cet article que les élections ne furent pas faussées par des truquages comme celles de mars 2006 et celles des primaires de Kadima en 2008. En effet alerté par le soussigné, le Contrôleur d’Etat, Micha Lindenstrauss a dépêché aux points essentiels quelque 300 contrôleurs pour assurer des élections sans taches.
Dans ces conditions, nous devons exprimer notre déception sur les résultats : Comment près de 600.000 électeurs, soit 22%, on voté pour Kadima, caractérisée par 5 ans d’échecs total sur tous les plans, et une corruption de tous les transfuges du Likoud et de l’Avoda? Il est difficile de croire que tant d’aveugles ayant perdu toute mémoire existent en Israël.
Mais revenons aux réalités et rappelons les résultats des élections :
- Le camp national : Likoud : 27 ; Israël Beiténou : 15 ; Shass : 11 ; Yaadout Hatora :5 : Yihoud Léoumi : 4 ; Baït Yéoudi : 3 = 65
- Le camp gauchiste : Kadima : 28 ; Avoda : 13 ; Mérètz : 3 = 44
- Les Arabes : Hadash : 4 ; Balad : 3 ; Beam-Tahal : 4 = 11
Si Kadima peut crier victoire par le fait qu’il constitue le plus grand parti, par contre il se tient à la tête d’un camp largement minoritaire qui l’empêche de constituer un gouvernement. L’apport des Arabes ne peut former ‘un bloc barrant la route de la droite’ (‘bloc hossem’) exploité honteusement (et à quel prix !) par Yitshaq Rabin en 1992.
Signalons que 33 partis ont pris part au vote et 21 d’entre eux n’ont pu passer le pourcentage minimum fixé par la loi soit présentement quelque 80.000 voix perdues. Ces partis (et d’autres) se seraient-ils présentés si leur souci n’avait porté sur des problèmes secondaires, sectoriels? Les personnalités initiant de tels partis prouvent leur manque de maturité !
La constitution de la 18ème Knesset découle de nombreux paramètres :
1 –Rôle joué par les médias : Le soutien de la candidate de gauche, Tsipi Livni, par les médias s’est manifesté par une présentation tendancieuse : par exemple la télévision, sous prétexte de commentaires, passait et repassait sa propagande. Les médias, en présentant Ehoud Barak comme ‘Monsieur Sécurité’, ont fait oublier que pendant un an et demi il a laissé Sdérot sous les Kassams sans jamais répliquer et que l’ouverture du front sur Gaza est dû à la pression exercée par tout le peuple. L’Histoire a-t-elle effacé son comportement en l’an 2000 au Liban, et la fuite (dés)ordonnée en 24h… ? Après un an et demi, il libérait sa fonction de Premier Ministre pour le plus grand soulagement du peuple !
2 – Propagande d’élections de Kadima : Le programme, inexistant, du parti consiste à poursuivre les Accords d’Oslo moribonds. De l’aveu de Chitrit : le parti n’a aucune idéologie! Alors la propagande s’est concentrée sur des paroles et slogans vides dus aux ‘spinologues’, Reouven Adler et Eyal Adar : ‘Le courage de changer’ (Livni est Ministre depuis 2001 sans interruption ! Quel changement peut-elle apporter, si ce n’est de partir ?), ‘Le courage de dire la vérité’… Par contre vis-à-vis de Néthanyahou, toujours désigné par le surnom BiBi, c’est le plus grand mépris qui fut étalé : non fiable, peureux, indécis… Plus intéressant est le fait que Néthanyahou a voté le désengagement : Pourquoi signaler ‘ce fait’ ? Livni semble dire : ‘Si vous m’accusez des deux guerres, conséquences du désengagement, Néthanyahou s’est trompé comme moi’. Mais voilà, Néthanyahou ne pouvait faire autrement pour poursuivre le redressement économique du pays (Sharon menaçait de le congédier s’il votait contre son projet), mais la veille du désengagement, il démissionnait, condamnant la politique gauchiste de Sharon ! Livni, transfuge du Likoud, restait et approuvait pleinement… l’erreur cruciale !
3 – Propagande d’élections du Likoud : La propagande, définie par ‘Akonis et Rimon’, présentait une certaine dignité mais elle fut sans volonté de contrer et de vaincre. Beaucoup ont été influencés par la propagande de Kadima, parce que le Likoud n’a pas rafraîchi la mémoire du peuple sur l’Histoire récente. Même le programme du parti ne fut pas exposé clairement alors que des idées choc pouvaient être avancées sur de nombreux sujets :
- Réforme des médias financés par l’Etat : un équilibre doit être établi entre les journalistes et commentateurs de droite et de gauche.
- Réforme du Système judiciaire : avec maintien à son poste de Daniel Friedman qui continuera à limiter les pouvoirs de la Haute Cour de Justice qui doit se contenter de juger en dernier ressort d’après les lois écrites (et non suivant son agenda politique) et proposer des lois ou des modifications de lois existantes. Le gouvernement doit être en mesure de lui interdire de débattre sur des sujets à caractère politique, religieux, militaire. Les limites territoriales de sa compétence doivent être définies.
- Etablissement de l’égalité complète pour les non juifs loyaux envers l’Etat Juif (Rejet de la position de Madjalé : « d’abord que l’Etat soit loyal envers ses citoyens ». Quand des citoyens non juifs font cause commune avec l’ennemi et agissent en terroristes, ceux qui veulent se démarquer doivent prouver leur loyauté pour lever tout doute sur eux-mêmes). Le slogan de Liberman :
« Sans loyauté, pas de citoyenneté »
laisse planer un doute et, attribué aux Arabes, il a été traité de raciste, nazi,… Nous proposons le corollaire :
« la citoyenneté n’est accordée qu’accompagnée par la loyauté »
Cette règle ne vaut pas seulement pour les Arabes, elle est valable pour les gauchistes extrémistes et aussi certaines sectes de religieuses.
- Réforme des élections : les députés seront responsables devant leurs électeurs par des élections régionales. Ils n’auront pas le droit de changer de parti au cours d’un mandat. Les députés du Likoud et de l’Avoda qui ont viré à Kadima ont trahi le contrat avec leurs électeurs pour servir leur intérêt personnel. Dans un premier stade le pourcentage minimum de voix pour entrer à la Knesset doit être élever à 5% ou davantage. Les petits partis sont la source du chantage dans la formation des coalitions et donc la route doit leur être barrée.
- Sur le plan international : Lutte pour la disparition (progressive) de l’UNRWA et des dons à l’Autorité Palestinienne qui financent indirectement le terrorisme, en dispensant les hommes de travailler pour des biens de consommation ou pour l’exportation. Comme le dit Nonie Darwich, une palestinienne, ‘le monde arabe doit mettre fin au Statut de Réfugiés…’
- Sur le plan politique : Combat sans merci contre la haine enseignée et inculquée dans les peuples musulmans : la Tora a accordé au peuple juif la Terre d’Israël, le Coran a confirmé ce don ; de plus une grande partie des Palestiniens sont des descendants de Juifs convertis de force il y a plus de 1000 ans. Le slogan pourrait être :
« Avec la haine, pas de paix »
et le corollaire :
« Seul le combat contre la haine peut donner naissance à la paix »
- Sur le plan négatif, n’a pas été rappelé le passé de Kadima : constitution, corruption, échecs du désengagement, des guerres, de l’instruction…
4 – Le féminisme : de nombreuses femmes ont voté pour Kadima car à sa tête se tenait Tsipi Livni, une femme. Elles votaient Mérètz dans les élections précédentes pour sa politique féministe ; Mérètz s’est effondré. Ont-elles un avis politique ? Probablement non ! De plus de façon artificielle Kadima s’est enflée d’au moins deux mandats de Mérètz. Sans cette anomalie, Kadima aurait reçu 26 sièges au maximum. Le féminisme, encore un paramètre sectoriel, ne peut justifier un vote dans une époque où il est clair que les femmes reçoivent la place qu’elles méritent. Les femmes doivent voter suivant leur conscience politique pour prouver leur égalité avec les hommes.
Conclusion : Si le Likoud avait combattu en faveur de quelques uns des points précédents, il aurait pu écraser Kadima et aurait reçu de nombreux mandats supplémentaires.
Quelques remarques :
- Il faut interdire l’utilisation des ‘spinologues’ qui, avec de beaux slogans qui souvent n’ont aucune base et aucun sens, arrivent à détourner des voix.
- L’Avoda s’est effondrée et elle doit rechercher les causes. Nous lui proposons de revoir le recrutement : influencer les promotions dans l’armée, favoriser les gauchistes, puis offrir aux ‘aloufs bemilouim’ (généraux mis à la retraite) des places de choix dans le parti, représentent une action qui a créé une descente vertigineuse du niveau des politiciens (et des géneraux !): un général ne se transforme pas en homme d’Etat à 45/50 ans ! (ceci est une mise en garde partielle pour le Likoud). Comme symbole de la gauche, l’Avoda non seulement s’est éloignée d’une politique socialiste, mais encore s’est enfermée dans une politique absurde de recherche de la paix, niant l’évidence : les Arabes combattent pour détruire Israël et la solution ‘des territoires en échange de la paix’ n’a mené à rien pendant 16 ans. Les Arabes l’acceptent tant qu’ils y voient un moyen de se rapprocher de leur but. C’est ce qui explique notamment les échecs des cinq dernières années des gouvernements Kadima-Avoda.
- L’ère est aux spécialistes : seuls de grands partis peuvent former des spécialistes susceptibles d’assumer les hautes responsabilités de l’Etat. L’ère de l’improvisation parmi les députés et surtout les ministres doit prendre fin !
- Le slogan de Liberman est né peut-être des articles du soussigné : le 6-1-2006, en français et le 1-12-2006, en hébreu était publié un article contenant la proposition de Loi n° 2 exigeant le retrait de la carte d’identité aux Arabes déloyaux au pays. Depuis de nombreux articles ont rappelé cette nécessit