Israel et la France rendent un hommage appuyé à Marianna Sloma

"Les gens du nord, ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors"... En chantant cette chanson, Enrico Macias ne pouvait pas imaginer à quel point il avait raison... Et pourtant, l'actualité le prouve une fois de plus!
Depuis un an et demi et la divulgation du geste héroïque durant la Deuxième Guerre mondiale, Marianna Sloma ne vit plus. Elle n'aime pas la gloire. Son fils, Jackie décrit d'ailleurs la situation de cette manière: « On n'aime pas la gloriole. Pendant soixante ans, on n'a pas parlé de cette histoire. Et voilà que les médias, même nationaux, veulent savoir comment ça s'est passé. Depuis, maman a perdu dix kilos. À 86 ans, ça la fatigue... »
Et pourtant, ce dimanche, ses grands-parents - à titre posthume - et sa propre maman ont reçu la médaille de Juste parmi les nations par Yad Vashem. Cette médaille est la plus haute distinction israélienne et elle à été attribuée à ces trois personnes, non-juives, pour avoir sauvé des enfants juifs durant la seconde guerre mondiale.
Sylviane Roszak, prof d'histoire, Florence Chaumorcel, bibliothécaire, et leur amie Jacqueline Lucas ont mis le doigt sur un fait d'histoire important en fouillant dans certaines archives. À tel point que Yad Vashem, l'Autorité du souvenir des martyrs et des héros de l'Holocauste, à Jérusalem, a décidé après étude du dossier d'honorer Marianna Sloma et ses parents. Ces derniers, Joseph et Marianna Tysiak, originaires de Pologne, sont décédés en 1968 et 1966. La mère de Marianna Sloma est connue notamment pour avoir gardé les enfants de commerçants juifs de Lens parmi lesquels Marie Cymbalista (7 ans) et son frère Norbert (3 ans) dont les parents ont étés rafflés en novembre 1942 avant de mourrir en décembre à Auschwitz. Aujourd’hui, Maire (qui se fait désormais appeler Myriam) et Norbert étaient venus d’Israël où ils vivent, pour cet hommage à cette famille de résistants au grand cœur.
À l'époque, durant l'occupation allemande, Marianna avait 19 ans. Sa soeur, Jeanne, 17 ans. s'était investie dans le POWN, l'Organisation polonaise de lutte pour l'indépendance. Leur frère, Stéphane, avait été réquisitionné pour le STO, le service du travail obligatoire.
Marianna Sloma, qui à dans le même temps été faite Chevalier de la Légion d'honneur par la Nation Française, est veuve et mère de deux enfants.