L'éducation prise pour cible

Publié le par JSS

Une étude globale sur la violence militaire et politique visant le personnel éducatif, les élèves, les enseignants, les membres des syndicats et du gouvernement ainsi que les institutions vient d'être mis à jour par l'UNESCO.

A la suite de l'assassinat de Safa Ama Jun à Kandahar (Afghanistan), le Directeur Général de l'organisation a annoncé la mise en place d'une étude sur la violence contre l'éducation. Le rapport à pour objectif de faire prendre conscience de l'ampleur du phénomène et de déterminer ce qui peut et devrait être fait face à ce problème.

Certaines parties du monde sont devenues des lieux ou l'élève, l'enseignant ou le responsable d'éducation est en danger de mort.Les attaques sur l'éducation échappent souvent à l'attention de la communauté internationale, dans le fracas des armes que connaissent les pays touchés par les conflits. Or, le nombre de cas signalés d'assassinat, de bombardement, d'incendie d'école, et d'autres attaques contre les personnes à connu une forte augmentation entre 2004 et 2007. Il n'existe pas de chiffre à l'échelle mondiale du nombre de personnes tués chaque années, ni de chiffre précis sur le nombre d'attaque d'école, d'enlèvements d'étudiants ou de professeurs, de torture d sur ces derniers... Pas plus qu'il n'existe de chiffres précis sur le nombre de lieux d'éducation attaqués. Mais on dispose de chiffres préciss sur le nombres d'incidents dans certains pays ou certaines région qui donnent à penser que les pays les plus durement touchés sont l'Afghanistan, la Colombie, l'Iraq, le Népal, les Territoires Palestiniens, la Thaïlande et le Zimbabwe, et, hormis le Népal, ces conflits se poursuivent.

Afghanistan : En 2006, les talibans ont tué 85 élèves ou enseignants et détruits 187 écolle. Human Right Watch à vérifié plus de 190 attentats à la bombe, incenties et attaques armés contre les personnel éducatif ou les élèves.

Colombie : En moyenne, 42 enseignants sont assassinés chaque année.  Un rapport de la FECODE (Federacion Colombiana de Educadores) comptabilise 310 meurtres d'enseignants entre 2000 et 2006. En 2003, il y aurait eu 11.000 enfants soldats parmi les combattants irréguliers, la plupart agé de 7 à 13 ans.

R.D. Congo : En 2003, dans la région de Walikale, l'ONU à constaté que toutes les écoles avaient étés gravement endommagées, voire pillées ou même complètements détruites. A Djugu, 211 écoles sur 228 ont étés détruites entre 1998 et 2004.  En 2003, 30.000 enfants  participaient aux combats, la plupart enrôlés de force. Un centre sanitaire à enregistré 174 cas de viols de soldats sur les filles étudiantes de moins de 16 ans.

Iraq : 280 universitaires dont 186 professeurs ont été tués depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003. 296 membres du personnel éducatif ont été tués en 2005 et 180 enseignants assassinés entre février et novembre 2006.  Au cours du seul mois de janvier 2007, plus de 100 étudiants ont étés tués. Des hommes habillés on policier ont également enlevé 100 employés su ministère de l'éducation.

Libéria : En 1999, des milliers d'enfants ont été enlevés pour être armés puis jetés sur les champs de bataille. De nombreuses informations font état d'attaques contre des écoles mais sans chiffres précis. 11.780 enfants ont été démobilisés après la guerre. Le 1er mars 2006, le Japon à annoncé une aide de 6.78 millions de dollars pour les enfants du Libéria.

Myanmar : En 2002 il y avait près de 70.000 enfants soldats. Ils sont engagés dès l'age de 11 ans.

Népal : 145 professeurs et 344 élèves sont morts entre le 13 février 1996 et le 31 décembre 2006. Entre 2002 et 2006, les maoïstes ont détruits 79 écoles, une université et 13 bureaux de l'éducation de district. Au cours de la même période de 5 ans, 10.621 enseignants ont étés enlevés, 29 ont "disparus". 734 ont été arrêtés ou torturés. 329 passés à tabac. 356 ont fait l'objet de menaces. 21.998 élèves enlevés, 126 disparus, 1.730 arrêtés ou torturés, 1264 menacés, etc... De plus, on estime à 4.500 le nombre d'enfants soldats enrôlés par les maoïstes.

Territoires Palestiniens : en juin 2004, on comptabilisait 299 incidents dans les écoles. En janvier 2007, 36 enseignantns, 622 élèves et 200 étudiants ont étés tués (par le Hamas ou l'armée israélienne).

 Sierra Leone : Environ 1.200 écoles ont étés détruites au cours de la guerre civile de 2001. Au moins 6.845 enfants ont étés utilisés comme soldats et 3.000 jeunes filles enlevés pour étres épousés de force (esclaves sexuelles).  Un nombre indéterminé d'étudiants ont été amputés suite d'attaques d'écoles.

Thaïlande : Le Ministère de l'éducation à indiqué en décembre 2006 que 71 enseignants avaient été tués et 130 écoles incendiées au cours des 3 années précédentes. Au moins 112 professeurs avaient été blessés et 16 élèves sont morts au cours de la même période. Lors des 4 premiers mois de 2007, 36 écoles ont étés détruites.

Zimbabwe : Entre 2001 et 2002, 238 violations des droits de l'homme ont été constatés sur des enseignants : 34 cas de torture, 75 cas de coups et blessures et 13 menaces de mort. Il faut ajouté 45 fermetures d'écoles et 6 enlèvements.

Les réponses classiques pour prévenir ces attaques consistent à recruter des escortes armés pour les trajets scolaires ou à apprendre aux professeurs à se servir d'une arme. D'autres moyens sont mis en place comme des systèmes de surveillance et d'alerte, la mobilisation de la communauté locale contre les aggresseurs, la délocalisation de classes hors de l'école ou encore l'enseignement à distance.

Un obstacle significatif à la prévention des agressions tient sans doute à ce que les parties au conflits ont le sentiment que l'éducation n'est pas neutre. Certain groupe ont par exemple l'impression que la qualité de leur éducation est mauvaise ou qu'on leur impose une culture ou une religion étrangère. Cela suppose la création d'établissements inclusifs et propice à l'apprentissage qui soient gérés de façon transparente et débarassés de tout sectarisme.

Les Nations Unies doivent mettre fin à l'impunité des attaques perpétrées contre le personnel éducatif. Il faut allouer davantage de ressources à la Cour Pénale Internationale afin de lui permettre de connaître plus d'affaires et d'accroître son pouvoir de dissuasion. Etc...

Beaucoup de solutions sont possible, mais il ne tient qu'aux citoyens de chaque pays de manifester son mécontentement ! Si, par exemple, dans un traité commercial, la France incluait une clause de préservation des écoles et du personnel éducatif, cela ne couterait pas beaucoup plus cher et cela permettrait, à coup sur, un avenir bien meilleur dans certaines région du globe.

(En photo : le sigle de l'UNESCO, plusieurs photos d'enfants enrôlés dans des forces armés et une école brulée en Afrique).

Publié dans Divers

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A
Et, oui, ce rapport - dont je n'avais pas eu connaissance - confirme ce que l'on savait déjà: la pauvreté, l'absence de démocratie et la sous-éducation sont trois des terreaux sur lesquels repose et prospère le terrorisme. Ce n'est pas un hasard si ce sont des jeunes enfants habitant les bidonvilles de pays non démocratiques du monde musulman qui sont les premières victimes de l'enrôlement dans des forces islamistes.<br /> <br /> C'est parce que les habitants de ces pays ne peuvent pas choisir leurs dirigeants, parce qu'ils ne sont pas suffisamment instruits et parce que les organisations terroristes leur apportent des aides financières qu'ils croient en leur discours. Avec la promesse de voir leur quotidien s'améliorer, les mères de famille acceptent que leurs fils partent à la guerre, sacrificent leurs vies pour améliorer celles de leurs proches.<br /> <br /> Et, tant que les gouvernements occidentaux ne l'auront pas compris et ne mettront pas l'essentiel de leurs efforts financiers dans cette bataille, le terrorisme continuera à perdurer... malgré les guerres que nous menons en Afghanistan ou que les Américains mènent en Irak ! Et l'idée d'une clause dans les contrats bilatéraux avec certains de ces pays est très intéressante... Voilà au moins une proposition qui fait avancer le dabt vers "un mone meilleur". Et je t'en remercie !
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J
Et inutile d'ajouter que l'éducation est ce qu'il y à de plus important pour qu'une nation se développe.<br /> Si tous ces terroristes massacre autant le savoir, c'est peut-être uniquement car le savoir est dangereux pour les ignorants qui ne croient qu'en leurs méthodes.<br /> Merci pour cet article !
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K
flippant !
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