29 août 1967: 1er Sommet Arabe après une branlée de 6 jours...
![http://www.lesdebats.com/archives05/image/Sommet%20Arabe230305.jpg](http://www.lesdebats.com/archives05/image/Sommet%20Arabe230305.jpg)
La défaite de juin ébranle le leadership du président de la République arabe unie (RAU), Gamal Abdel Nasser, mais ce dernier demeure la figure de proue des pays arabes. À Khartoum, ces derniers tentent d'établir une ligne à suivre, ce qui permet des rapprochements mais crée aussi des déchirements. Les États pétroliers s'entendent par exemple pour verser de fortes compensations à la RAU et à la Jordanie dont l'économie a été affectée par le conflit.
Une autre avancée porte sur la question du Yémen, divisé entre deux groupes. Un premier, favorable à l'instauration d'une république, est appuyé par la RAU, alors que le second, qui souhaite le maintien de la monarchie, a le soutien de la jordanie et de l'Arabie saoudite. Les parties s'entendent sur un éventuel retrait sous supervision des troupes égyptiennes.
Les leaders arabes optent également pour un triple non à l'État hébreu (paix, négociation, reconnaissance) et réaffirment le droit des Palestiniens à leur pays. Malgré un engagement à «à renforcer leur préparation militaire afin de faire face à toute éventualité», les participants à la conférence prônent une ligne modérée. Adopté en représailles contre l'appui occidental (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne fédérale) à Israël, le boycott des exportations de pétrole est abandonné.
Une initiative militaire est également écartée pour le moment, alors que des efforts diplomatiques seront tentés afin de faire reculer les Israéliens des territoires conquis pendant le conflit. Cette recherche d'une «solution politique» n'est pas partagée par la Syrie qui boycotte la rencotre. Pour différents motifs, l'Organisation de libération de la Palestine, le Yémen et l'Algérie expriment aussi leur mécontentement à l'endroit de la résolution de Khartoum que des observateurs occidentaux perçoivent comme favorable aux modérés.
La résolution de Khartoum (datée au 1er september 67) sonne la conclusion de la réunion. La résolution, qui constitua la base de la politique de ces gouvernements jusqu'à la guerre de Kippour de 1973, a appelé à :
- une lutte permanente contre Israël pour regagner les territoires perdus pendant la guerre,
- l'utilisation du pétrole arabe et de son extraction comme d'une arme diplomatique,
- une solidarité arabe et la fin de la guerre au Yémen,
- une collaboration militaire entre pays arabes pour se préparer « à toute éventualité »,
- la défense des droits du « peuple palestinien »,
- une aide économique pour l'Égypte et la Jordanie.