Netanyahu privatise "la terre" d'Israël. Enorme erreur qui peut couter cher!

Publié le par JSS

Ce n'est pas moi qui ait écrit ce texte, mais je suis absolument d'accord avec Catherine Dupeyron, envoyée Spéciale à Jérusalem pour Les Echos (journal économique)


Officiellement, le texte présenté ces jours-ci au vote de la Knesseth propose une « réforme de l'administration de la terre d'Israël »,équivalent de l'administration des domaines. En réalité, il s'agit d'une véritable révolution qui consiste à céder la terre d'Israël à des investisseurs privés, chose impossible jusqu'ici. Ce texte était l'une des promesses électorales du candidat Benyamin Netanyahu. Il l'a fait rapidement adopter par le gouvernement une fois devenu Premier ministre. L'objectif est d'alléger les procédures d'obtention de permis de construire, et par conséquent de faire baisser les prix de l'immobilier afin de permettre à un plus grand nombre de foyers d'acheter. Mais certains opposants estiment que la privatisation va au contraire générer spéculation et hausse des prix.

Jusqu'à présent, 97 % de la terre était entre les mains de l'Etat et ce principe semblait aussi inattaquable que la laïcité fut longtemps, en France, une loi d'airain. Une loi
de 1960, en vigueur jusqu'à aujourd'hui, stipulait que « la propriété de la terre d'Israël est la propriété de l'Etat, de l'Autorité de développement ou du Fond national juif, elle ne peut être transmise que ce soit par une vente ou de toute autre manière que ce soit ».Concrètement, ceux qui achetaient une maison avec un jardin n'étaient en fait que locataire à long terme, avec un bail de 49 ans renouvelable automatiquement. Avant la création d'Israël, en 1948, nombre de terrains ont été achetés à des Arabes par le Fonds national juif qui collectait de l'argent auprès des Juifs de la diaspora. La terre ainsi acquise appartenait donc au peuple juif tout entier.

Une brèche ouverte

C'est ce principe de propriété collective qui est remis en question par le texte de Netanyahu, même s'il a été très largement amendé par l'opposition parlementaire qui s'est exprimée au sein de tous les partis, des travaillistes aux députés religieux, en passant par les partis arabes et le Likoud dirigé par le Premier ministre. Les arguments sont bibliques, écologiques, économiques ou politiques, mais beaucoup soulignent que la nouvelle loi permettra à n'importe qui, y compris à un prince saoudien, d'acheter des terres en Israël.

Le président de la Knesseth, Réouven Rivlin, membre du Likoud, a obtenu de créer une sous-commission parlementaire pour débattre de ce texte et l'amender. La possibilité de vendre à des particuliers, qui initialement devait concerner l'ensemble du pays, a été limitée à 3,65 % de la surface (soit 80.000 ha), mais nul doute qu'une brèche sera ouverte si le texte est finalement voté. Comble de l'ironie, les kibboutz, autrefois modèles collectivistes et aujourd'hui largement privatisés, ont obtenu la possibilité, dans le cadre de cette loi, de vendre leurs terres agricoles.

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G
Il semble se dessiner un compromis à partir d'amendements successifs qui garantiraient qu'il n'y it pas de tentative "d'opa" externe et hostile. Cela dit, Netanyahou ne semble pas prêt à renoncer à son projet, en menaçant même de démissionner certains ministres qui ne mettraient pas la main à la pâte...Quant au rôle de l'Etat, selon Haïm, je crois qu'il joue là plutôt un rôle de garant que de "propriétaire" de la Terre, justement dans une perpective sioniste (y compris par la nationalisation des terres), plutôt que de "seul maître après D.". Ce qu'on appelle une mesure conservatoire.
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H
Ceux qui vont certainement profiter de cette loi sont les entrepreneurs qui auront des terrains pour pas trop chers mais les acquereurs (qui sont les vises d'apres les explications de bibi) vont encore payer le prix fort pour un appartement.L'etat a deja vendu du terrain a la mairie de Moscou pres de la mer morte!Se croit t'il vraiment le proprietaire de cette Terre? Quel orgueil!
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A
Inaliénable comme le dit Bertrand !!!
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A
Inaliénable comme le dit Bertrand !!!
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G
Salut Jonath, l'analyse de l'ami Bertrand, il y a une semaine (sur Lessakelet israelinfos.net : <br /> <br /> <br /> <br /> L'analyse politique de Maitre Bertrand Ramas-Muhlbach<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Num�ro 822 - 20.07.2009 - 28 Tammuz 5769 <br /> <br /> <br /> <br /> LA DANGEREUSE REFORME DE LA LOI SUR L'ADMINISTRATION DOMANIALE par Me B. RAMAS-MUHLBACH Dans le programme du premier Ministre Benjamin Netanyahu, figure un projet de réforme de la loi sur les terres domaniales visant à permettre la privatisation de 100 000 hectares supplémentaires des terres d'Israël. Actuellement, la loi israélienne permet la conversion d'un total de 200 000 dounams des terres nationales d'Etat en propriétés privées. En cas d'adoption du texte, la proportion des terres privatisables s'élèverait à 4 % du domaine étatique. Le texte qui doit être débattu ce 20 juillet 2009 ne fait pas l'unanimité dans la coalition en raison de l'opposition d'une partie des membres du parti travailliste. En effet, le texte porte atteinte aux principes contenus dans la Charte du parti dont l'un des objectifs est relatif à l'application du principe d'appartenance nationale des terres de l'Etat, ce que contredirait le transfert de terres domaniales dans le domaine privé. En réalité, et au delà des motifs avancés par le parti travailliste, le principe même d'une privatisation d'une partie des terres d'Israël soulève des questions d'ordre fondamental. Tout d'abord, il convient de rappeler que le principe d'inaliénabilité de la terre est d'essence Biblique : «la terre ne sera pas aliénée irrévocablement, car la terre est à moi» (Lév 25,23). Dans ce cadre, il n'appartient certainement pas à l'homme de décider du sort de cette terre promise par D. à Abraham pour qu'il y installe ses descendants (Gn 12,7). De même, un tel transfert remettrait en cause le principe de la Loi juive au sujet de la sainteté de la terre (voir notamment la Michnah (Kel 1,6) qui déclare que la terre d'Israël est plus sainte que tous les autres pays). De plus, le principe d'une privatisation de la terre serait contraire à la loi fondamentale israélienne du 19 juillet 1960 qui traite des terres d'Israël (ayant valeur constitutionnelle) : le premier de ses (3) articles interdit tout transfert de propriété de la terre d'Israël (art 1er : «La propriété des terres en Israël ne doit pas être transférée, ni par la vente ni par toute autre manière»). Le mot «terre» est, pour sa part, spécifié dans le troisième article de la loi : «dans cette loi, le mot «terre» signifie terre, maisons, constructions et tout ce qui est attaché de façon permanente à la terre». Enfin, il convient de respecter plus globalement l'histoire du pays et les circonstances dans lesquelles les frontières se sont façonnées. La reconstruction de l'Etat d'Israël s'est opérée par un achat massif de terres destiné à y installer les populations juives, financé par de généreux donateurs sans lesquels le pays d'Israël n'aurait pu renaître. Au départ, (dans les années 1850), les terres abandonnées de Palestine (dépendantes de l'Empire Ottoman) ont été acquises de façon clandestine pour permettre aux juifs d'assurer leur subsistance par leur mise en valeur. Les premiers sionistes ont donc entrepris le drainage des marécages, l'enlèvement de pierres et la construction de maisons pour permettre l'installation viable d'une population. Par la suite, la première vague de peuplement juif par des jeunes pionniers (la "première aliya" - 1882-1903) a été facilitée par la fondation de la «Jewish Colonization Association» (ICA) créée en 1891 par le Baron Maurice de Hirsh dont la générosité a permis un rachat important de terres. Plus tard, le baron Benjamin (Edmond James) de Rothschild (1845-1934) a suivi l'exemple en procédant à l'acquisition de nouvelles terres, les mettant en valeur, encourageant leur peuplement et ce, avant de transférer la propriété de nombreuses localités, leurs exploitations agricoles et les 25 000 hectares de terre à l'ICA (en 1900). Ce mécanisme a alors inspiré l'Organisation Sioniste qui a poursuivi ce modèle d'acquisition et de mise en valeur des terres en instituant le fond national juif (Kéren Kayémet LeIsrael) le 29 décembre 1901. Les premières acquisitions du KKL ont été faites en Galilée, en Judée et dans la région du lac de Tibériade et c'est ainsi que pendant des décennies, les acquisitions se sont poursuivies en Israël grâce à une formidable organisation mondiale de collecte de fonds. Rappelons également que c'est à l'époque du KKL qu'ont été inaugurées les formes historiques de peuplement des terres par la forme coopérative (les moshav) ou collectiviste (les kibboutz). Lors de la mise en place du mandat Britannique, les implantations juives en Palestine se sont multipliées avec une finalité consistant dans l'établissement d'un foyer national juif en Israël (la déclaration de Balfour de 1917). A cette époque, des terres ont été acquises moyennant le versement de sommes exorbitantes (dans le Néguev, la Transjordanie, le plateau du Golan) mais le prix importait peu au regard du souci de former une continuité territoriale et d'acquérir des terres contrôlant les ressources aquifères. Les dirigeants arabes de Palestine se sont alors inquiétés de l'afflux massif de populations juives et ont provoqué des émeutes dans les localités juives isolées et exercé des pressions sur leurs compatriotes afin qu'ils cessent de vendre leur terre aux juifs en dépit des profits substantiels générés par l'opération. Pour tenter de juguler les tensions entre populations juives et non juives, les Autorités Britanniques ont rédigé des Livres Blancs pour freiner l'immigration juive : le premier, en date du 3 juin 1922, qui a réaffirmé le droit pour les juifs de revenir sur leurs terres ancestrales mais a refusé que la Palestine ne devienne une entité exclusivement juive, le second du 21 octobre 1930 qui a radicalement remis en question la poursuite de l'implantation juive en Palestine (jusqu'à organiser une priorité d'embauche pour les populations arabes y compris dans les entreprises juives) et le troisième en date du 17 mai 1939, qui a limité la vente de terre aux juifs et l'immigration à 75 000 personnes sur 5 ans, de sorte que la population juive totale ne dépasse pas le tiers de la population totale du pays... Les palestiniens ont bien compris que c'est le principe de la vente de terres aux juifs qui est à l'origine de leur problème. Aussi, ont-ils conservé dans leur système juridique, la règle instituée par les jordaniens selon laquelle est passible d'une peine de mort, la réalisation de telles transactions. C'est donc à la lumière de cette renaissance que doit être analysé le principe d'une cession des terres israéliennes, qui, au demeurant, constituerait une extraordinaire trahison de tous ces donateurs sans lesquels le pays n'aurait pu renaître. Notons également que sur un plan moral, le transfert de biens publics dans le domaine privé est à l'origine de pactes de corruption, les transferts s'opérant par la rémunération du décideur qui y consent. Enfin, rappelons que la fixité de la propriété de la terre est une garantie de la permanence du peuple juif. il suffit pour s'en convaincre de se promener dans la rue des rosiers ou dans le quartier parisien de Belleville, connus pour être des quartiers historiquement juifs, jusqu'à ce que les immeubles et fonds de commerce ne soient vendus à des tiers. Il semble donc plus raisonnable de figer le principe d'inaliénabilité des terres israéliennes pour en faire une propriété collective de la nation juive, pour l'éternité. BONNES VACANCES A TOUS LES LECTEURS ET RENDEZ VOUS LE 10 AOUT 2009<br /> <br /> <br /> <br />
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