Le Bahraïn veut "tendre la main aux israéliens"

Publiée deux jours après un appel aux pays arabes de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, leur demandant de prendre "maintenant" des mesures "significatives" vers une normalisation de leurs relations avec Israël, cette proposition du prince héritier bahreïni a été saluée par un porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. "Ce sont des gestes importants", a déclaré Crowley au cours d'un point de presse. La lettre ouverte du prince héritier bahreïni "parle du genre de mesures que les Etats devraient prendre maintenant et montre que le soutien à l'Initiative de paix arabe persiste", a ajouté Crowley.
Le mois dernier, le président égyptien Hosni Moubarak avait lui aussi utilisé les médias américains pour inviter les pays arabes à faire des gestes de paix envers Israël. Dans une tribune libre au Wall Street Journal, Moubarak avait rendu hommage au président américain Barack Obama pour avoir "ouvert la voie" à un accord de paix dans la région. Le monde arabe "doit rendre la pareille avec un leadership direct venant de son propre fait", avait-il ajouté, notant qu'un accord de paix au Proche-Orient était "à portée de main".
Bahreïn ne reconnaît pas Israël mais une délégation officielle de ce petit pays arabe du Golfe s'était rendue début juillet à Tel-Aviv pour rapatrier des ressortissants détenus en Israël, la première visite du genre annoncée publiquement.
Le prince héritier avait rencontré des responsables israéliens lors du Forum économique mondial en 2000 et 2003. En 2007, le ministre des Affaires étrangères, cheikh Khaled ben Ahmad al-Khalifa, avait rencontré son homologue israélienne de l'époque, Tzipi Livni, à l'ONU.
En octobre 2008, cheikh Khaled avait suggéré la création d'une organisation régionale incluant Israël, afin de parvenir à la paix au Moyen-Orient: "Israël, l'Iran, la Turquie et les pays arabes devraient s'asseoir ensemble au sein d'une même organisation", avait-il déclaré au quotidien arabe Al-Hayat.