Le patron de la formule 1 mondiale: "Hitler était efficace"

Le monde de la Formule 1 ne tourne plus vraiment rond. Après les frasques nauséabondes du président de la Fédération internationale automobile (FIA), le Britannique Max Mosley, et la guerre entre les divers dirigeants du sport, c'est au tour de Bernie Ecclestone de faire parler, en mal, de lui.
Le Congrès juif mondial demande ainsi la démission du patron de la Formule Un Bernie Ecclestone, après que ce dernier ait tenu des propos où il disait qu'Adolf Hitler" a fait en sorte que les choses se fassent.C'était un homme efficace" Il dit aussi que la démocratie "n'a pas amené beaucoup de bonnes choses dans le cas de plusieurs pays, incluant celui-ci (l'Angleterre)."
Dans un communiqué émis dimanche, Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial, a dit qu'Ecclestone n'est pas apte à servir comme dirigeant de la F1, et il demande aux équipes, aux pilotes et aux pays hôtes de suspendre leur coopération avec lui.
Ecclestone, qui détient les droits commerciaux de la F1, n'en est pas à ses premières déclarations fracassantes. Il a déjà dit que les femmes devraient s'habiller en blanc, "comme tous les autres appareils ménagers."
Des propos scandaleux, qui font écho aux réflexions l'an passé de l'homme d'affaires. Réagissant aux attaques racistes visant Lewis Hamilton sur internet, il avait simplement jugé que tout cela était "parti d'une simple blague".
Et les choses ne s'améliorent pas lorsqu'il évoque la situation de son pays: "Si vous observez la démocratie, elle n'a pas fait beaucoup de bien à beaucoup de pays, dont celui-ci", avance-t-il à propos de l'Angleterre. "Tous ces gars, Gordon (Brown) et Tony (Blair), essayent de plaire à tout le monde tout le temps", ajoute Ecclestone, pour qui seule Margaret Thatcher trouve grâce à ses yeux. "Mais les hommes politiques anglais actuels sont en train de détruire tout ce qu'elle a patiemment construit", avance-t-il. Par contre, son ami Max Mosley, longtemps comparé à un dictateur pour sa gestion autoritaire de la FIA, ferait un très bon Premier ministre: "Max ferait un super boulot, c'est un bon leader", commente le "grand argentier". Une proposition qui a fortement choqué outre-Manche. Max Mosley, au-delà de son goût personnel pour les parties fines à caractère nazi, est le fils d'Oswald Mosley, un ancien dirigeant fasciste anglais et ami de Joseph Goebbels. Mais Ecclestone ajoute qu'il ne croit pas que "son passé familial soit un problème".
Plusieurs réactions indignées ont suivi la publication de l'entretien du Times. Le député travailliste Denis MacShane a estimé que "si monsieur Ecclestone pense sérieusement qu'Hitler a dû être persuadé de tuer six millions de juifs, d'envahir tous ces pays européens et de bombarder Londres, alors il ne connaît pas l'Histoire et fait preuve d'une erreur de jugement complète". Le Conseil des représentants des juifs britanniques a jugé, également dans le Times, les commentaires de Bernie Ecclestone sur Hitler "bizarres", ironisant sur les compétences de l'homme: Bernie Ecclestone "dit «la politique ce n'est pas pour moi» et nous sommes plutôt d'accord".