Procès du Gang des Barbares: Fofana ne fait pas dans le détail
Il refusait depuis plusieurs jours de quitter la "souricière" du palais de justice de Paris - une cellule où sont placés les détenus attendant leur comparution - pour se rendre à la salle d'audience où il est jugé depuis sept semaines avec 26 autres personnes.
Mais jeudi matin la présidente a ordonné qu'il se présente dans le box. Elle souhaitait pouvoir entendre ses déclarations sur la journée du 12 février 2006, avant qu'Ilan Halimi soit emmené et déposé là où il été retrouvé mourant.
Fofana n'a pas résisté aux gendarmes qui l'amenaient à l'audience.
"Ca s'est passé à peu près correctement sauf qu'en arrivant, il a expliqué qu'il refuserait de parler et demandé qu'on le laisse tranquille", a précisé la même source judiciaire.
"Un mec qui tue un préfet on ne le fait pas monter et moi on me fait monter!", a protesté Fofana, selon cette source, témoin de la scène. L'accusé faisait allusion à Yvan Colonna, condamné pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, et qui avait quitté son procès en appel au bout de quelques semaines en mars.
Dans l'après-midi, Youssouf Fofana a continué à refuser la moindre explication sur un assassinat qu'il a pourtant reconnu au cours du procès. Il a affirmé à ses juges vouloir les "laisser dans l'ignorance", une manière pour lui de s'octroyer "du pouvoir" sur eux, toujours selon la même source.
L'accusé ayant récusé tous ses avocats, deux nouveaux défenseurs lui ont été commis d'office lundi : Mes François-Pascal Géry et Pierre de Combles de Nayves.
Le procès se déroule à huis clos depuis le 29 avril devant la cour d'assises des mineurs de Paris. Il est prévu jusqu'au 10 juillet.
Ilan Halimi, 23 ans, séquestré dans le but d'obtenir une rançon et torturé trois semaines dans une cité HLM de Bagneux (Hauts-de-Seine), avait été abandonné au bord d'une voie ferrée dans l'Essonne le 13 février 2006. Il est mort lors de son transfert à l'hôpital.
Le 28 mai, Fofana avait reconnu pour la première fois avoir tué le jeune homme. "Oui c'est moi qui l'ai fait, vous savez bien que je l'ai fait!", avait-il affirmé.
DEPECHE AFP