Deux nouveaux justes parmis les Nations

Publié le par JSS

http://img208.imageshack.us/img208/9461/varsosb3.jpgCertains habitants de Mérindol (sud de la France) le savaient peut-être depuis longtemps. D'autres l'apprendront à cette occasion : pendant l'occupation, à leur façon, deux d'entre eux, Andrée et Paul Waltispurger, aujourd'hui décédés, ont été des héros. Ou plutôt, ils ont été des "Justes". Ils le sont devenus un soir de 1942, en cachant, et en "adoptant", à leurs risques et périls, une toute petite fille dont les parents, de confession juive, avaient été raflés par les nazis.
Hier, cette désignation de "Justes parmi les nations", leur a été confirmée très officiellement. Lorsque leurs trois filles ont reçu, des mains du vice-consul d'Israël à Marseille et de Robert Mizrahi, président du Comité Yad Vashem pour le Sud de la France, la médaille et le diplôme des Justes.

"Une petite fille toute frisée"
Le couple Waltispurger vivait alors avec leurs quatre filles dans un petit village normand, près d'Yvetot, dans une école d'agriculture où le père, Paul, occupait des fonctions d'agent-comptable. "Une nuit de 1942, une dame est arrivée chez nous avec une petite fille" explique Marcelle, l'une des enfants d'Andrée et Paul Waltispurger, alors âgée de 5 ans et demi. "Je me souviens que l'on m'a retirée de mon lit et qu'on y a couché à ma place la petite fille. Le lendemain matin, assise à notre table, j'ai découvert cette fillette toute frisée, devant un grand bol de lait et une pomme".
La fillette, âgée de 2 ans et demi, se nommait Liliane Zajdow, et était née de parents juifs polonais qui avaient émigré à Paris. Peu de temps avant son arrivée chez les Waltispurger, Liliane avait été confiée à une oeuvre protestante, après l'arrestation de sa famille. Marguerite, une autre fille d'Andrée et Paul Waltispurger, 12 ans à l'époque, se souvient des explications de ses parents : "Ils m'avaient dit: les Allemands font du mal aux Juifs, c'est pour cela que nous avons pris Liliane avec nous, pour la protéger". "Si jamais on vous demande qui est cette petite fille, dites simplement que c'est une petite soeur tombée du ciel, nous avaient réclamé nos parents" explique encore Marcelle.

Après guerre, les parents des fillettes, après de longues recherches, ont finalement appris qu'au contraire de sa maman, assassinée à Auschwitz-Birkenau, le père de Liliane avait pu échapper à l'holocauste. En 1946, ils lui rendaient l'enfant. Ce n'est qu'à leur retraite, en 1965, que les Waltispurger se sont installés à Mérindol où ils ont vécu puis s'y sont éteints, Andrée en 1983 et Paul en 2001. Liliane Zajdow est ,elle aussi décédée, d'une longue maladie, en 2005.
Mais avant sa disparition, elle avait entamé une procédure de reconnaissance des Justes pour ceux qui l'avaient sauvée d'une mort certaine pendant la guerre. Annick, la fille de Liliane, qui avait découvert ce dossier au décès de sa maman, a tenu à le poursuivre. Et elle l'a mené à bien. Jusqu'à ce que 12 juges de Jérusalem, voici quelques mois, décident qu'Andrée et Paul étaient des Justes.

Par Jacques Boudon ( jboudon@laprovence-presse.fr ) pour La Provence

Publié dans France

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L
Superbe article....d'un blog sympatique...c'est pour cela que je reviens regulièrementlorent et ses 2900 trésorsles taille-crayons..
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