Freeman, (renseignement US), appointé par Obama, est lié à l'Arabie Saoudite

Publié le par JSS

http://www.arabnews.com/2004/01/freeman.jpgRédigé en anglais par Eli Lake. Traduit en français par Marc Brzustowski.

L'administration Obama a nommé, jeudi (26 fevrier 2009), en tant que Président du Conseil National de Sécurité, un ancien diplomate expérimenté, dirigrant un think tank, qui a reçu la majeure partie de son financement d'Arabie Saoudite.

La nomination de Chas W. Freeman Jr. (photo ci-contre) – qui a servi comme ambassadeur américain en Arabie Saoudite durant la guerre du Golfe de 1991 et qui est doté d’une grande expertise au sujet de la Chine – s’est attiré les louanges de certains secteurs, mais aussi la critique de membres de la communauté pro-israélienne et des Républicains au Congrès.

Depuis 1997, M. Freeman a présidé le Conseil sur la Politique Moyen-Orientale (MEPC), un think tank de Washington. En 2007, il a accepté une donation d’1 million de $ de la main du Prince Al Walled bin Talal Abdulaziz al-Saud qui, selon un article de presse sorti à l’époque, valait pour avance sur de « futurs projets » au sein du Conseil.

La vice-présidente du MEPC, Anne Joyce, a expliqué que la donation était destinée à financer une dotation du Conseil qui, a-t-elle déclaré, a pour objectif de promouvoir les relations entre les Etats-Unis et le monde arabe et d’étoffer le niveau des débats à Washington, que le groupe perçoit comme un centre d’intérêts excessivement pro-israélien.

Mme Joyce a déclaré que le budget annuel du Conseil était de l’ordre de 700.000 $.

Depuis sa nouvelle fonction –qui ne requiert pas l’avis du Sénat- M. Freeman supervisera la production d’évaluations en matière de renseignements nationaux et d’autres analyses qui représentent les avis consensuels sur lesquels la politique de sécurité nationale se fonde.

M. Freeman, parlant couramment le chinois et plusieurs autres langues, a servi à plusieurs postes diplomatiques de haut niveau et a été le principal interprète du Président Nixon, lors de sa visite historique de 1972 en Chine.

Dennis C. Blair, le directeur du renseignement national, a déclaré, en annonçant cette nomination : « L’ambassadeur Freeman est un éminent serviteur de l’Etat qui apporte la richesse de ses connaissances et son expertise sur la défense, la diplomatie et le renseignement, lesquels sont absolument indispensables pour comprendre les menaces d’aujourd’hui et comment y répondre »

«  Le pays a la chance que l’ambassadeur Freeman ait accepté de retourner vers le service public et puisse contribuer, par ses talents remarquables, à renforcer toujours plus le processus analytique de la communauté du renseignement. »

Cependant, des membres de la communauté pro-israélienne ont critique en privé le choix de M. Freeman, dès que les rumeurs de cette nomination se sont répandues cette semaine. Les représentants républicains du Congrès ont également émis des objections.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fb/Mark_Steven_Kirk,_official_photo_portrait_color.jpgJeudi soir, Mark Steven Kirk (photo ci contre), le député républicain de l’Illinois, a commencé à faire circuler une lettre à l’inspecteur général du bureau du directeur du renseignement national, déclarant urgente une révision du fonctionnement de l’organisation de M. Freeman.

La lettre déclarait qu’ « Etant donnés ses liens étroits avec le Royaume d’Arabie Saoudite, nous réclamons un passage en revue explicatif du passé de l’ambassadeur Freeman et de ses liens commerciaux, financiers et contractuels présents à l’égard du Royaume, afin de s’assurer qu’aucun conflit d’intérêts n’existe, du fait de sa nouvelle fonction ».

Eric Cantor, le chef de file Républicain, député de Virginie, à la Chambre des Représentants a expliqué que : « les associations et positions passées de Chas Freeman concernant la politique étrangère sont gravement alarmantes. Ses déclarations au sujet des relations entre Etats-Unis et Israël soulèvent de sérieuses préoccupations, concernant sa capacité à soutenir les efforts de l’Administration pour apporter la sécurité, la stabilité et la paix au Moyen-Orient ».

Lors d’une interview de 2006 avec le service de l’information sur les relations saoudo-américaines, M Freeman déclarait : « C’est une époque manifestement très difficile pour toute organisation qui tente de promouvoir une meilleure compréhension et des liens plus forts entre les Etats-Unis et le monde arabe. Les attitudes sont extrêmement négatives.

« Le soutien financier a été affecté de façon négative, à la fois par la détérioration de l’atmosphère (et) le sentiment de la part de beaucoup de nos donateurs arabes que rien ne pouvait être fait actuellement pour arranger l’image négative des arabes aux Etats-Unis. »

L’interview a été diffusée la semaine dernière sur le blog d’un ancien directeur des politiques étrangères au Comité des Affaires publiques américano-israéliennes (AIPAC), Steven J. Rosen.

En 2006, le MEPC a réédité un article rédigé par les universitaires Stephen Walt et John Mearsheimer qui arguaient que le lobby pro-israélien aux Etats-Unis avait conspiré pour déclencher la guerre en Irak, pour le compte des intérêts d’Israël et non ceux de l’Amérique.

En remarquant les réactions à cette nomination sur de nombreux blogs, Mme Joyce a rétorqué : « Il est ironique de constater le grand renfort de publicité qu’avait suscité notre publication de l’article de Mearsheimer et Walt sur le lobby d’Israël, et qu’à nouveau, les réactions à la nomination de Freeman viennent de la part de gens agissant comme un lobby ! »

http://blog.wired.com/photos/uncategorized/2008/03/02/paul_pillar.jpgPaul Pillar (photo ci contre), ancien chef du Conseil National de Sécurité pour le Moyen Orient, a, quant à lui, fait l’éloge du choix en faveur de M. Freeman.

M. Pillar a déclaré : « J’ai un respect considérable pour lui. Il a exactement le type d’envergure et de facultés indispensables pour couper « la poire en deux », sur une série de problèmes posés dans ce genre de travail ».

M. Pillar a écarté les inquiétudes concernant le fait que M Freeman serait devenu trop proche des intérêts de l’Arabie Saoudite, de la Chine ou d’autres gouvernements, à cause de ses relations commerciales après avoir quitté le service des affaires étrangères.

M. Pillar ajoute : « C’est peut-être dur pour certaines personnes qui n’ont jamais été des professionnels aux affaires étrangères, dans l’armée ou les renseignements, de comprendre la notion de service au gouvernement en place sans pour cela suivre un agenda politique »

“J’ai confiance dans le fait que quelqu’un ayant l’expérience de l’ambassadeur Freeman fera preuve de l’objectivité et de l’approche professionnelle pour remplir ses obligations ».

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G
<br /> A peine nommé, Chas Freeman a dû jeter le gant et repartir une main devant une main derrière grâce à la détermination de Steven J. Rosen, membre reconnu du Middle East Forum (autour de Daniel Pipes).<br /> Steven J. Rosen s'offre "la peau" de Chas Freeman, ex-n°1 du renseignement US<br /> <br /> As many of you may know, Charles Freeman has "has requested that his selection to be Chairman of the National Intelligence Council not proceed."<br /> What you may not know is that Steven J. Rosen of the Middle East Forum was the person who first brought attention to the problematic nature of Freeman's appointment, in a February 19 blog titled "Alarming appointment at the CIA." Within hours, the word was out; and three weeks later Freeman has conceded defeat. Only someone with Steve's stature and credibility could have made this happen.<br /> Even those who backed the Freeman appointment acknowledge Steve's leadership in this effort. For example:<br /> <br /> <br /> Andrew Sullivan, former editor of The New Republic, calls Steve "the leader of the anti-Freeman brigade." <br /> The director of policy for the Israel Policy Forum calls him the "quarterback" of the effort. <br /> Max Blumenfeld of The Nation Institute calls him "leader of the campaign against Freeman's appointment." <br /> <br /> <br /> I congratulate Steve and am proud of this early achievement by the Forum's newly created Washington Project.<br /> Yours sincerely,<br /> Daniel Pipes
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G
<br /> Oui. Faut-il vraiment s'en faire? Dans la série les services secrets les plus cons et les moins secrets du monde, j'ai nommé la famille CIA- président's body guards : après nous avoir rabattus les oreilles avec la nouvelle voiture présidentielle hyper de chez hyper-blindée, voilà que sur MP3 en Iran, on a Kent et les options :<br /> Des données sur l’hélicoptère d’Obama sont retrouvées… en Iran<br /> <br /> Cyberpouvoirs<br /> <br /> Des données sur l’hélicoptère d’Obama sont retrouvées… en Iran<br /> http://www.silicon.fr/fr/news/2009/03/03/des_donnees_sur_l_helicoptere_d_obama_sont_retrouvees__en_iran<br /> 03-03-2009<br /> Par Olivier Robillart<br /> Après un mp3 contenant les positions des troupes américaines en Afghanistan ce sont des informations Top-secret qui ont été retracées en Iran. La Maison blanche aurait-elle des problèmes de plomberie ? Etrange article que celui de Computerworld. Le site révèle que des informations classées par les autorités américaines se sont retrouvées sur les réseaux p2p. Des données retrouvées sur un ordinateur iranien, la Marine américaine accuse le coup puisque la faille daterait de l’été dernier.<br /> C’est à Téhéran,  la capitale de l’Iran que des informations a priori frappées du sceau Secret Defense se sont retrouvées sur un réseau peer-to-peer accessible à tous. Un réseau destiné en principe à l’échange de musique, vidéos et autres contenus mais qui contient des informations bien particulières.<br /> Selon certains, la fuite proviendrait d’une société américaine basée dans le Maryland ayant passé contrat avec l’armée.<br /> Grâce à une IP iranienne, des experts ont pu retracer l’information et comprendre (mais un peu tard) que d’autres informations sensibles de ce type étaient également présentes comme des documents sur le système de flottaison de Marine One  (l’hélicoptère présidentiel officiel du président américain). Des données encore disponibles la semaine dernière explique la société Tiversa qui a fait la découverte.<br /> Un fait qui rappelle sans équivoque le cas de Chris Ogle, un néo-zélandais de 29 ans qui avait eu la belle surprise en consultant son baladeur MP3 fraîchement acheté sur eBay de découvrir pas moins de 60 pages d'informations militaires sensibles en provenance des Etats-Unis.<br /> Au menu de ce James Bond de circonstance : des données ainsi que les coordonnées de militaires, des informations sur des briefings et même la localisation de certains matériels pour les troupes en place hors des Etats-Unis. Une mine d’informations sur les "Boys" américains déployés en Afghanistan et en Irak datant de 2005.<br /> Des fuites qui ne sont pas que l’apanage des organismes gouvernementaux, outre les entreprises britanniques et allemandes, ce sont parfois les professionnels qui perdent des informations hautement sensibles. C’est ce que rapporte le site Wired en relayant les travaux de ce professeur du Center for Digital Strategies du Dartmouth College (New Hampshire). Le chercheur reporte qu’il a découvert pas moins d'une centaine de dossiers médicaux provenant d’hôpitaux, cliniques ou autres sur des réseaux p2p.<br /> Eric Johnson le directeur de l’Université explique que des numéros de sécurité sociale, des dates de naissance, diagnostic d’assurance et autres étaient librement disponibles si on sait comment chercher. De même, des évaluations psychiatriques, tests HIV, cancers d’environ 20.000 patients étaient également visibles.<br /> Une découverte qui fait froid dans le dos si de telles données étaient utilisées à des fins criminelles ou commerciales. Elle souligne en tout cas le manque de clairvoyance de certaines institutions officielles quant à la préservation de leurs données.
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