69% des israéliens d'accord avec Lieberman

Publié le par JSS

Longtemps considéré comme infréquentable, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman est désormais l'homme le plus courtisé de ces législatives qui se tiennent aujourd'hui. Crédité par les sondages de 18 ou 19 sièges sur les 120 que compte la Knesset, son parti Israël Beitenu (Israël notre maison) devrait s'imposer comme la troisième force politique du pays devant la formation travailliste.

Ce natif de Moldavie, dont l'hébreu est teinté d'un fort accent russe, se pose comme le défenseur d'un Israël menacé par la minorité des Arabes israéliens, tenants selon lui d'une « cinquième colonne » qui « soutiennent le terrorisme » et ne sont pas « loyaux » envers l'Etat « sioniste et juif ». Son slogan : « Pas de loyauté, pas de citoyenneté » est dans tous les esprits. « Israël est confronté à une double attaque terroriste, de l'intérieur et de l'extérieur. Et le terrorisme de l'intérieur est toujours plus dangereux que celui de l'extérieur », martèle Avigdor Lieberman. Selon un récent sondage, 69 % des Israéliens se disent d'accord avec sa proposition de faire signer à la population arabe d'Israël un serment de fidélité à l'Etat hébreu, sous peine de se voir privée de droits civiques.

Cet ancien videur de boîte de nuit, aux épaules larges et aux idées simples, propose de redécouper les frontières pour inclure les villages arabes du nord d'Israël dans lesTerritoires palestiniens. Vivant dans d'une localité illégale, près de Bethléem en Judée, il jure de ne céder aucun pouce de territoire aux Palestiniens. Dans une campagne très à droite, ce discours de fermeté séduit. « Le Likoud n'apporte pas de réponses claires. Lieberman, lui, parle avec franchise », explique Chem Benlulu, ancien partisan du Likoud (droite) passé à Israël Beitenu. « Ceux qui ne sont pas loyaux à ce pays et ne font pas leur service militaire, les Arabes, comme les religieux ultraorthodoxes juifs, ne doivent pas bénéficier de la citoyenneté. Beaucoup d'Israéliens le pensent, Lieberman le dit tout haut », ajoute-t-il. Benyamin Netanyahou, le chef de file du Likoud, et probable futur Premier ministre, a jugé les propositions d'Avigdor Lieberman « légitimes » et promis de lui confier un « grand ministère » dans sa coalition gouvernementale, s'il est élu. Mais il n'est pas dit que le chef du Likoud tienne ses promesses. Pour Claude Klein, professeur de droit à l'université hébraïque de Jérusalem, il n'est pas exclu que Netanyahou, s'il l'emporte, tente « de pencher à gauche pour former une coalition avec Kadima et les travaillistes. A eux trois, ces partis peuvent réunir une majorité confortable avec 60 à 65 députés. »
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