2 agressions anti-juives a Lyon

Publié le par JSS

En témoignage de leur soutien envers les Palestiniens de Gaza depuis le déclenchement de l'opération militaire israélienne "Plomb durci" le 27 décembre, plus de 1 000 personnes ont défilé dans les rues de Lyon mardi, où deux Juifs avaient été victimes d'agressions antisémites au cours du week-end. La première agression a eu lieu samedi soir, vers 20 heures, rue Branly dans le centre-ville de Villeurbanne. Un jeune étudiant juif, portant une kippa se promenait avec sa fiancée quand il a été violemment attaqué par trois jeunes qui l'ont passé à tabac avant de prendre la fuite. Le jeune homme, très choqué, souffre d'une fracture du nez. Il a déposé plainte au commissariat de Villeurbanne.

Dimanche 28 décembre, c'est un forain juif qui a été pris à partie dans un bar de Vénissieux. Les insultes échangées sont sans équivoque, selon le président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) Rhône-Alpes, Marcel Amsellem qui a vivement condamné toute "importation du conflit". "Nous dénonçons vigoureusement ces deux agressions comme nous avons toujours condamné tous les actes racistes commis sur le territoire national à l'encontre de nos concitoyens de toutes origines. En ce qui concerne, l'actuelle opération israélienne à Gaza, le CRIF Rhône-Alpes déplore les victimes notamment civiles. Lyon est un exemple d'entente entre les religions et les communautés et nous ferons tout pour que ce qui se passe à l'extérieur de nos frontières ne vienne pas polluer ces bonnes relations", a-t-il expliqué dans un communiqué.

A la tête de la section lyonnaise de l'UEJF (Union des Etudiants Juifs de France), Yoann Sportouch s'est dit "terrifié" de certaines réactions à l'actualité israélienne. "Bien que l'atmosphère en France semble nettement moins tendue que pendant la seconde Intifada, par exemple, il est important de ne pas tomber dans le piège du déplacement du conflit israélo-arabe dans nos rues", a-t-il expliqué.

Reflétant une réaction assez globale à l'opération israélienne, des dizaines de manifestations ont été organisées à travers la France, cette semaine. Près de 3 500 personnes selon les forces de l'ordre - 5 000 selon les manifestants - se sont rassemblées à Paris, tandis que plusieurs centaines défilaient dans les rues de Nantes, Nice, Marseille, Strasbourg et Montpellier. Dans les mains des manifestants : des banderoles sur lesquelles on lisait "Paris-Gaza-Beyrouth-Kaboul-Bagdad-Djénine, Résistance!", "Israël Assassin !" ou encore "Halte au génocide du peuple palestinien".

"Il est important aujourd'hui de poser deux exigences : la nécessité d'une intervention française auprès des autorités israéliennes et la mise en place d'une force d'interposition, sous la forme de casques bleus pour protéger la population palestinienne", a déclaré à l'AFP Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), et l'un des principaux organisateurs de la manifestation parisienne.

C'est dans un contexte déjà difficile que les expressions anti-Israël se sont déversées cette semaine dans les rues françaises. Vendredi dernier, l'humoriste très controversé M'bala M'bala Dieudonné avait été vivement condamné pour avoir invité le négationniste Robert Faurisson à le rejoindre sur scène, lors de son spectacle "J'ai fait le con" au Zénith de Paris, avant de lui décerner le "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence".

Interrogé vendredi matin, le président du CRIF, Richard Prasquier, a déclaré qu'il fallait continuer de "surveiller l'action de organisations sociocommunautaires pro-palestiniennes", dont l'objectif consiste clairement à "importer le conflit". Une manifestation silencieuse sera par ailleurs organisée par le CRIF devant l'Ambassade d'Israël à Paris, dimanche 4 janvier à 15 heures, en hommage aux victimes israéliennes du Hamas.

Suite à sa rencontre avec la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, en visite officielle à Paris jeudi, Prasquier a confirmé les déclarations israéliennes consistant à poursuivre l'action militaire contre le Hamas, rejetant ainsi la proposition française d'une trêve de 48 heures - "également rejetée par le Hamas", a-t-il ajouté. La chef de la diplomatie israélienne aurait également affirmé que la bande de Gaza ne serait pas dépourvue d'aide humanitaire, puisqu'une centaine de camions approvisionnent l'enclave palestinienne chaque jour. Enfin, l'opération "Plomb durci" a été qualifiée de réussite par Livni puisqu'elle a déjà permis d'affaiblir le mouvement islamiste de manière importante, a ajouté le président du CRIF.

Publié dans Europe

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A
Il est vrai qu'un constat s'impose: les manifestations pro-palestiniennes, qui déplacent les foules, sont l'occasion de slogans hostiles, peu constructifs, et d'affrontements avec les forces de l'ordre (sans compter les destructions de mobilier urbain ou de vitrines), tandis que les manifs pro-israéliennes sont plus calmes. C'est un constat qui mérite d'être souligné !
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