28 ans après, la justice fait son travail !

Publié le par JSS

Hassan Diab, d'origine palestinienne, a été arrêté vingt-huit ans après l'explosion d'une bombe devant une synagogue parisienne, qui avait fait 4 morts. L'enquête a été relancée en 2007. Elle passe par le Liban, l'Allemagne et les Etats-Unis. Récit.

Vingt-huit ans après les faits, l'auteur présumé de l'attentat de la rue Copernic à Paris (XVIe arrondissement), qui a fait quatre morts (trois Français et une Israélienne) et 20 blessés le 3 octobre 1980, a été interpellé à la mi-journée (heure canadienne) à Gatineau (province de Québec) par la gendarmerie royale canadienne.

Hassan Diab, d'origine palestinienne, âgé de 54 ans, a été arrêté dans le cadre d'un mandat d'arrêt international délivré, au début du mois de novembre, par le juge parisien Marc Trévidic. L'épilogue d'une longue traque menée par les services antiterroristes français. Des perquisitions ont été effectuées dans les domiciles et les bureaux de l'enseignant, qui donne des cours de sociologie à l'université d'Ottawa.

Les magistrats, les policiers de la Brigade criminelle et de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) se sont déplacés au Canada afin d'obtenir l'extradition du suspect, ce qui pourrait prendre plusieurs semaines. Ce professeur, qui possède la double nationalité libano-canadienne, est soupçonné d'avoir confectionné et posé la bombe, entreposée dans la sacoche d'une moto, stationnée devant la synaguogue e la rue Copernic. L'explosion aurait pu faire de nombreuses autres victimes: l'engin a explosé quelques minutes avant la sortie de nombreux fidèles rassemblés le soir de la fête de Shabbat.

L'attentat n'a jamais été revendiqué. Cependant, les enquêteurs soupçonnent qu'il a été perpétré par le Front populaire de la libération de la Palestine- Opérations Spéciales (FPLP-OS), un groupuscule palestinien des années soixante-dix, opposé à Yasser Arafat. Des services "amis" de l'ex-DST avaient mis les policiers français sur la piste de ce groupe. L'Allemagne avait racheté le fichier des membres de ce groupe et mis à disposition ces informations auprès de divers pays européens. En France, elles sont longtemps restées enfouies dans le dossier d'instruction.

L'enquête a été relancée dans le courant de l'année 2007. Magistrats et policiers se sont déplacés à travers de multiples pays (Liban, Etats-Unis, Allemagne, Danemark...) pour reconstituer le puzzle de cet attentat. Ils ont entendu de nouveaux témoins et cherché les pièces à conviction. Ils ont notamment exploité une fiche d'hôtel parisien remplie par le suspect lors de son séjour à Paris au moment de l'attentat de la rue Copernic et effectué des comparaisons graphologiques avec des documents officiels remplis par Hassan Diab lors d'un séjour aux Etats-Unis : un premier expert a jugé "très probable" une correspondance entre les deux écritures et un second "à 100%" qu'il s'agissait du même auteur.

Les policiers ont également mis la main sur une photo d'Hassan Diab, datant de 1981, figurant sur un passeport saisi par la police italienne: elle correspond trait pour trait au portrait-robot qui avait été dressé par des témoins, qui ont aperçu l'homme qui a déposé la bombe devant la synagogue. Ils ont pu aussi établir que l'homme avait effectué de nombreux déplacements en Europe au moment de l'attentat.

L'exploitation de ces renseignements donne aujourd'hui un espoir aux victimes de l'attentat de voir un jour un procès se dérouler en France dans le cadre d'une procédure criminelle. Cependant, la procédure d'extradition peut prendre plusieurs semaines au Canada. Hassan Diab, qui vivait jusqu'alors paisiblement au Canada, est également soupçonné d'avoir participé à l'attentat qui a visé en octobre 1980 -soit un an avant la rue Copernic- la bourse du diamant d'Anvers, située, elle aussi, à quelques pas d'une synagogue. Il a toujours contesté les faits, évoquant une "homonymie" -sic-.

(repris en partie du site de l'express)

Publié dans Divers

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