C'est qui qui l'avait dit ?
C'est Bibi !
Il est vrai que Benyamin Netanyahu (Bibi), priait pour la tenue d'élections anticipées en Israël... Mais aujourd'hui, c'est moi le "bibi" du titre !
Les faits remontent à quelques semaines de là.Livni venait alors de gagner les primaires de son parti. En Israël, tout le monde criait plus ou moins au scandal. Comment un politique peut-il devenir 1er ministre après que 31.000 votants de centre-gauche ait simplement plébicité leur candidat ? En d'autres termes, madame Livni n'a aucune crédibilité à mener une tache rondement sans un vrai référendum !
Ainsi, de droite à gauche (extrême), on réclamait des élections anticipées. Il faut dire, que depuis un bon bout de temps, on pas vu un seul gouvernement tenir jusqu'à la fin de son mandat de 4 ans. Elections, certes... Mais anticipées... Ça dépend comment on voit les choses !
Quoi qu'il en soit, le jour même ou Tsippi à été désignée pour former un nouveau gouvernement, j'avais alors prédit, dans une discussion avec mes amis du blog drzz que Livni renoncerait tôt ou tard. En analysant la situation de prêt on comprend mieux pourquoi.
Appelée Madame Propre par les israéliens parce qu'elle n'a jamais trempé dans aucune affaire, la chef de Kadima (parti de centre gauche) savait pertinemment qu'elle n'aurait pas les mains libres pour mener un nouveau gouvernement pendant deux ans. Le système démocratique israélien n'est pas le meilleur. Il est ultra-démocratique et c'est un vrai casse tête. Sans rentrer dans les détails, à partir du moment ou l'on sait qu'un gouvernement, quel qu'il soit, aura besoin de former des alliances pour être majoritaire à la knesset (parlement), on se demande quel sera alors le marchandage.
Ainsi, imaginez. Vous devenez premier ministre. Sur les 120 sièges du parlement, vous n'en obtenez qu'une quarantaine (ce qui arrive généralement). Il va donc falloir trouver une vingtaine de députés qui ne sont pas de votre parti et qui vont devoir vous soutenir dans toutes vos propositions. C'est ainsi qu'à tous les votes, chaque député fait des "avances" au premier ministre. En échange d'un vote en faveur de la proposition, le ministre devra accélérer tel dossier ou valider tel amendement... Un système complètement bancal mais dans lequel tous les partis on un réel pouvoir (puisqu'un seul député peut faire changer l'acceptation d'un vote) !
Livni rencontrera donc le président Peres à 17 heures ce dimanche à Jérusalem. D'ici mercredi, ce dernier à deux choix : soit proposer à une personne de son choix de former un nouveau gouvernement (choix très peu probable), soit la tenue d'élections anticipées (aux alentours du 17 février 2009). Ainsi, et comme je l'avais prédit, Olmert restera premier ministre jusqu'à la mi-février, et Livni convoquera des élections pour pouvoir avoir les mains libres si elle devait gagner les élections.
Ce ne sera pourtant pas simple pour elle. Combattre contre Bibi et sa troupe du Likoud (avec leurs nouveaux amis religieux qui refusent de rentrer dans la coalition morte-née de Livni), qui ont déjà les faveurs des intentions de votes, ne sera pas une mince affaire. Ce qui ne l'empêche pas d'espérer devenir premier ministre d'ici deux ans (lors des prochaines élections anticipées). Ici, à Jérusalem, on à prix conscience que la population est pour l'alternance. Après plusieurs échec retentissants, le centre gauche devrai très certainement passer la main à la droite. Et après les problèmes à venir, la droite repassera la main à Kadima, etc...
Dans tout ce charabia, on peut toujours se féliciter d'une chose : il y à au moins un pays au Proche-Orient, ou la démocratie est vivante !
(En photo : Bibi Netanyahu, une affiche sioniste et Tsippi Livni)