Il roulait trop à droite...

Publié le par JSS

Il a dérapé. Il est mort.

La mort de Jörg Haider dans un accident de voiture ce samedi matin est un véritable séisme pour l'Autriche, dont le leader d'extrême droite était redevenu, lors des dernières élections législatives, un acteur politique majeur. D'ailleurs, déjà les conspirationistes de tout bords se demandent si sa mort n'est pas lié au Mossad ((cf. : http://france-espoir.net/france_espoir_forum/viewtopic.php?p=234138&sid=c8ad6a41347ac5d8510cb012c4d428f1 ) c'est vrai que le mossad n'a pas déjà assez à faire avec l'Iran, la Syrie, etc...)).

Ceci dit, c'est jour de deuil national aujourd'hui au pays de Jörg. Une conférence de presse retransmise en direct à la télévision nationale, des hommages qui pleuvent : le décès du Nazi Haider suscite une émotion d'un amplitude rarement égalée en Autriche. Même l'opposition pleure son mort ! le président de la République, a parlé d'une "tragédie humaine", le chef des sociaux-démocrates (SPÖ) de la disparition d'un "homme politique d'exception", dont le courage politique suscite même un "profond respect" chez le leader des conservateurs-chrétiens. Dérapages antisémites notoires, relativisme concernant les responsabilités de l'Autriche dans la traque des juifs durant la seconde guerre mondiale, campagnes islamophobes, anti-immigrés, anti-demandeurs d'asiles, humiliations de la minorité slovène dans la région qu'il gouvernait, attaques contre la prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek et son art "dégénéré", amitiés irakiennes et libyennes douteuses avaient dessiné à l'étranger la caricature d'une Autriche néo-nazie et fait de ce bellâtre un épouvantail pour les démocrates européens.

A Jérusalem, c’est le silence absolu. Une page douloureuse est tournée entre l’Autriche et Israël. La communauté juive autrichienne est insignifiante aujourd'hui avec une dizaine de milliers de coreligionnaires. En 1938, ils étaient 200.000. Malgré tout, les incidents anti-sémites se sont multipliés depuis l'apparition de Haider en 2000... Un antisémitisme sans juif... Un an après son arrivée au pouvoir, 24% des autrichiens disaient qu'ils préféreraient vivre dans un pays sans juifs aucun. Combien sont-ils aujourd'hui ?

Enfin, encore une ou deux petites infos dont personne ne parle :
- Son père était gradé de la SA dès 1930, et sa mère, dirigeante d’une organisation nazie de femmes.
- Le 14 septembre 1986, une partie des délégués déchaînés accueillent sa victoire par des " Sieg Heil ! " Enthousiaste, un délégué déclare : " Avec Haider je retournerai en Russie, avec Steger [son concurrent malchanceux] je n’irai même pas en vacances."
- Il se montre régulièrement dans les festivités des nostalgiques de la grande Allemagne et autres ex- SS. En 1991, il se félicite de la politique de l’emploi mise en oeuvre par les nazis. Il décide même d’appeler son parti Die Bewegung (le " mouvement "), ainsi qu’Hitler désignait le NSDAP.
- Haider n'a jamais cessé de célébrer les Waffen SS, tout en refusant de se rendre à une exposition sur les crimes de la Wehrmacht.

Jörg, il y à 48 heures, chez les juifs, c'était le Grand Pardon... Apparemment, on ne t'as pas pardonné ton ignominie...

(En Photo : Jorg tout nu, Jorg visite ses milices (police autrichienne), Jorg meurt)

Publié dans Divers

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D'abord, je te souhaite la bienvenue dans la communauté "Pour un monde meilleur" (je me permets de te tutoyer, c'est plus sympa... à moins que cela ne te dérange !). Cette communauté étant lieu d'échange et de débat sur l'actualité internationale, je pense que ta place est parmi nous et que ton regard apportera beaucoup à la discussion. J'ai ajouté ton blog dans les liens à partir desquels les visiteurs de mon blog peuvent voguer sur la blogosphère. Je termine cette introduction en te félicitant pour le titre de l'article: très bien trouvé et très drôle. J'adore !<br /> <br /> Pour ce qui est du fond de l'article, il est vrai que l'on a tendance, en France comme ailleurs - ici en Autriche -, à saluer la mémoire des morts dans des termes souvent trop élogieux et politiquement correct. Bien sûr, personne ne peut se réjouir de la mort de cet homme politique qui défendait ses idées et celles de milliers d'électeurs autrichiens. Certes, on ne peut pas ne pas saluer le bête politique qu'il était, sans doute l'un des dirigeants de l'extrême droite européenne les plus habiles, étant parvenu à se hisser au pouvoir à travers une coalition de droite.<br /> <br /> Il n'en demeure pas moins que ses thèses, ses idées et ses propositions sont abominables. Et, dans l'arène politique, il faut se concentrer sur la mise en pièce de tels arguments par le débat. On ne parviendra à vaincre les idées de l'extrême droite, y compris en France, qu'en montrant aux citoyens qu'elles sont néfastes pour la cohésion nationale, qu'elles ne correspondent pas au monde actuel et qu'elles reposent sur des préjugés détestables. On peut donc jeter de telles idées aux orties sans pour autant traîner son auteur dans la boue... c'est accorder à chaque être humain les mêmes droits et la même dignité !
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