La Russie et son éternel double jeu
Il y a quelques semaines, alors que je n'avais pas encore créé ce blog, j'ai écrit un article pour un média indépendant appelé "Un monde sans la Russie". D'ici peu je le ré-inscrirais ici et j'espère que cela vous permettre de mieux comprendre le titre de ce nouvel article.
Car en effet, la Russie aime à pratiquer le double jeu. Dire oui et ne pas faire et vis-et-versa. Aujourd'hui, j'aimerais parler avant tout de ce qu'il s'est passé cette semaine dans le petit jeu Russo-Israelo-Irano-Syrien. Tout le monde sait que la Russie est prète à tout pour de l'argent, n'est-ce pas ? En partant de ce point précis, on comprend l'utilité d'un partenariat stratégique fort avec l'Iran (toutes les dépenses publiques actuelles partent du côté de Moscou). L'iRan achète des usines de nucléaires, des armes d'attaques et des armes passives, de l'uranium plus ou moins enrichi... Et l'Iran, dans sa grande bonté offre même gracieusement une partie de ce petit magot à son vassal Syrien qui en remet une partie à son vassal du Hezbollah qui en remet lui même une partie à son vassal du Hamas, etc...
Mais cette fois, c'est la Syrie qui à passé directement commande au près de Poutine et son pantin Medvedev. Quelques machines de défense passive et hop, le tour est joué ! En s'armant sur le compte des Russes, en s'alliant avec les Russes, on s'arrure ainsi que personne n'osera attaquer délibérément Damas de peur que la foudre Moscovite s'abatte sur l'agresseur (traité de soutien et de non-agression).
Ainsi, pris de panique, le futur-ex premier ministre israélien à enfin décidé de réagir et bien que son départ soit imminent, il à décidé en dernière minute d'aller rencontrer le Camarade Medvedev. Au menu, de la vodka et du caviar. Mais pas seulement, des sujets hautements sensibles dont il faut bien parler, même sous l'emprise de l'alcool. Il à donc réclamé poliment l'annulation du contrat d'armement de système S-300 (défense anti-missiles par missiles), pourtant promis aux Mollahs et autres fanatiques syriens.
En échange Olmert à certainement promis l'achat de quelques babioles... Et a aussi offert gracieusement à la Russie, un terrain d'une valeur de 3M€, en plein coeur de Jérusalem. Un joli cadeau (pas très cher certes, mais quand on connaît la valeur spirituel d'un terrain à Jérusalem, cela à peut-être pesé dans la balance). Ainsi, Medvedev à, deux jours après la visite d'Olmert, confirmé via le porte parole du ministre des affaires étrangères (Andreï Nesterenko) , annoncé qu'il ne fournirait pas ce type d'armement aux ennemis d'Israël... Et pour cause : « Nous avons dit plus d’une fois, au plus haut niveau, que nous n’allions pas livrer ce type d’armes à des pays qui se trouvent, disons, dans des régions agitées ». Pas mal non ?
En fouillant, bien, on s'aperçoit qu'une fois de plus, la Russie pratique un petit jeu très vicieux (celui de la diplomatie certes, mais pas seulement).La Russie veut maintenir le flou sur ses livraisons potentielles non pas pour faire peur à Israël, mais pour que l'Iran continu de courir après Moscou. Le régime Iranien étant jugé comme instable et très attiré par une alliance avec Washington. Par ailleurs, l'Iran à beaucoup de mal à payé ses échéances à Moscou et cette dernière souhaite que son argent lui soit dû... Dans les délais ! Ainsi, Medvedev et ses amis tiennent absolument le même discours à propos de la livraison de la centrales ultra perfectionnée de Bouchehr. Il s’agit de priver Téhéran d’atouts nécessaires pour sa politique de provocations mondiale, et non de signes amicaux envers les Israéliens.
Enfin, et comme le dit l'excellent Iran-Resist (.org) :
Il ne faut pas capitaliser sur ce refus et surtout confondre l’Iran et la Syrie. Si Téhéran s’approchait de Washington, suite à une entente de dernière minute avant l’élection de novembre 2008, la Syrie pourrait rompre l'axe Téhéran-Damas pour opérer un rapprochement avec la Russie qui raviserait alors son jugement sur la nécessité de livrer des missiles dans les régions agitées et ce d’autant plus que les armes en question sont des systèmes défensifs qui ne menacent pas la sécurité d’Israël.
(En photo, Poutine-Medvedev et le lanceur de missiles anti-missiles S-300)