Le temps des sanctions s’approche pour Téhéran
Il parait que le temps des sanctions s’approche pour Téhéran. Le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré ce lundi devant la Commission des Affaires étrangères et de la Sécurité de la Knesset, que la France, l'Allemagne, et la Grande Bretagne sont, selon lui, prêtes à durcir les mesures de répression envers l'Iran, suite aux "esquives" du régime des ayatollahs pour ne pas fournir de réponses sur son programme nucléaire. "Je pense que c'est le moment d'appliquer des punitions très dures à l'encontre de l'Iran. Car si ce temps n'est pas venu, quand le sera-t-il ? " a demandé Netanyahu.
" Des sanctions sévères peuvent être effectives. La communauté internationale est forte, et le régime iranien faible. La majorité (du peuple) exècre ce régime, et ne se resserrera pas autour de lui si les mesures de répression s'intensifient" a encore estimé le chef du gouvernement israélien.
Après avoir fait face à une farouche opposition réformiste qui l'a accusé d'avoir frauduleusement remporté les élections présidentielles de juin dernier, Mahmoud Ahmadinejad doit maintenant essuyer les foudres de la communauté internationale.
L'Iran a en principe jusqu'à fin septembre pour négocier. Les puissances mondiales réunies à Aquila pour le sommet du G8, ont décidé le 8 juillet dernier de limiter le temps imparti à l'Iran pour venir s'asseoir à la table des négociations concernant son programme nucléaire. Une nouvelle évaluation des relations avec Téhéran sera faite lors de la prochaine rencontre des 20 pays les plus industrialisés qui se tiendra le 24 septembre prochain à Pittsburgh aux Etats-Unis. S’il n'y a aucune progression d'ici le monde civilisé sera amené à prendre des décisions.
L’exigence internationale, formulée au G8, appelant Téhéran à ouvrir d'ici à la fin du mois de septembre, au plus tard, des négociations constructives concernant son programme nucléaire, intervient après l’intensification des pressions diplomatiques contre le régime iranien qui insiste à maintenir l’ambiguïté sur son programme nucléaire.
Le Premier Ministre israélien ne se trompe pas lorsqu’il a affirmé, devant la Commission des Affaires étrangères et de la Sécurité de la Knesset, que la France, l'Allemagne, et la Grande Bretagne sont prêtes à durcir les mesures de répression envers l'Iran.
Effectivement, la chancelière allemande Angela Merkel a envisagé pour la première fois, le 21 août dernier, des sanctions contre l’Iran dans le secteur de l’énergie en cas d’échec des discussions sur son programme nucléaire.
Le 27 août dernier à l'issue de sa rencontre à Berlin avec Benjamin Netanyahu Angela Merkel a déclaré "Les Allemands ont fait des choses inacceptables envers le peuple juif, et la conséquence, de mon point de vue, résulte en l'obligation pour l'Allemagne de protéger Israël, et d'assurer sa sécurité. C'est pourquoi nous nous sentons tellement responsables maintenant, du problème iranien également. Ceci étant, je dénie toute analogie avec la Shoah"
La chancelière allemande a par ailleurs affirmé que Téhéran devrait faire face à des sanctions aggravées, dans les domaines de l'énergie et des échanges commerciaux notamment, si elle ne donnait pas de réponse positive sur l'arrêt de son programme nucléaire d'ici le mois de septembre.
Pour ce qui concerne Paris, le Président français, était le premier à avoir haussé le ton. Il s’est aussi distingué de son homologue américain en émettant des doutes sur la régularité du scrutin présidentiel iranien, en condamnant les violences contre les manifestants.
Lors de la traditionnelle Conférence des ambassadeurs, 27 août 2009, Nicolas Sarkozy a eu des mots très fermes contre Téhéran. « Ce sont les mêmes dirigeants en Iran qui nous disent que le programme nucléaire est pacifique et que les élections ont été honnêtes. Qui peut bien les croire ?» a lancé Nicolas Sarkozy, mettant en doute -dans la même phrase - la sincérité du scrutin présidentiel de juin en Iran et le discours officiel de Téhéran concernant son programme d'enrichissement d'uranium.« Si l'Iran ne change pas de politique, nous allons tout droit vers une crise majeure », a affirmé Nicolas Sarkozy.
Enfin ; pour ce qui concerne la position de la Grande Bretagne, Londres est aussi disposé à durcir les mesures de répression envers l’Iran, comme l’a évoquée Benjamin Netanyahu devant la Commission des Affaires étrangères et de la Sécurité de la Knesset.
Le 25 août dernier, le Premier ministre britannique Gordon Brown et son homologue israélien Benjamin Netanyahu ont prévenu l’Iran qu’il ferait l’objet d’un durcissement des sanctions de l’Onu en l’absence de coopération de sa part sur son programme nucléaire. Brown a affirmé à ce propos "qu'il n'y a pas de place pour une telle menace dans un monde civilisé", et que "la Grande-Bretagne partage l'inquiétude d'Israël devant le développement de l'arme atomique par Téhéran (…) qui doit accepter la proposition du président américain de dialoguer ".
Aujourd’hui Téhéran est bien prévenu. Tous les pays -ou presque- sont prêtes à durcir les mesures de répression envers l'Iran. La rencontre entre l’Islam extrémiste et l’arme nucléaire représente le pire danger qui soit pour Israël, le Proche-Orient et l’humanité entière. C’est pour cela d’ailleurs que toutes les options doivent rester sur la table. Car, en effet, rien ne serait plus dangereux qu'un Iran disposant de l’arme nucléaire !
L’Iran avance sûrement vers l’acquisition de la capacité nucléaire ! Téhéran a procédé en mai 2009 avec succès à des essais de tirs de missiles à essence solide d’une portée de 2 000 km (1 200 miles) – un type de missile capable d’atteindre la majorité des pays au Proche-Orient et quelques-uns en Europe. Il ne reste plus beaucoup de temps pour empêcher l’Iran, plus grand sponsor du terrorisme au monde, d’obtenir l’arme nucléaire. Il faudra véritablement toute la volonté des principaux pays de la planète pour stopper l’Iran dans sa course.
Ftouh Souhailpour le blog JSS