Merci à Israël de nous inculquer l’essence d’un « Etat de Droit »
Il est des jours qu’il vaudrait mieux rappeler quelque chose à certains qui semblent avoir oublié: Israël est un pays de droits; ce n’est pas Cuba, la Libye ou le Maroc et les Israéliens ne sont pas les nord-coréens; chez eux, un Premier ministre doit respecter le parlement, les lois de l’Etat et les citoyens.
Mais surtout dans ce pays la Justice est indépendante ; une belle démonstration de cette vérité se vérifie sans peine : En un seul jour, un ancien chef d’Etat comparait devant un tribunal, un ancien premier ministre est inculpé et deux ministres passent en prison. Qui fait mieux ???
Le 1er septembre 2009, 48h après l’annonce par le parquet de l’inculpation de l’ancien Premier ministre Ehud Olmert pour une série de délits, deux anciens ministres ont passé leur première journée en prison. Le procès de l’ancien président de l’Etat, Moshé Katsav accusé de harcèlement sexuel et de viol reprend avec le premier témoin à la barre.
Accompagné ses proches et de ses amis, l’ancien député et ministre de la santé du parti religieux orthodoxe Shass, Shlomo Benizri, s’est présenté devant la prison Maassiahou près de Ramleh. Il a été condamné à quatre ans de prison pour corruption. Depuis quelques jours Benizri a accordé de nombreuses interviews dans les médias israéliens. Il accuse la presse et la gauche d’être à l’origine de sa condamnation. Selon lui, il est victime d’un complot mené contre lui et contre son parti. Il y a quelques années, l’ancien leader du parti Shass, Arié Deri, s’était lui aussi retrouvé derrières les barreaux pour les mêmes chefs d’accusation.
L’ancien député et ministre des Finances du parti Kadima, Abraham Hirchson, a lui aussi rejoint ce matin sa nouvelle résidence : la prison Hermon dans le nord du pays. Il a été condamné à une peine de 5 ans et demi de prison pour détournement d’argent, faux en écriture et corruption. Il avait plaidé la bonne foi tout en reconnaissant ses actes. La justice israélienne n’a pas fait de cadeau à ce rescapé de la Shoah. Le juge Edmond Levy comme le conseiller juridique du gouvernement et les membres du parquet justifient ces sentences par le fait que l’ambiance de corruption chez les dirigeants du pays les oblige à agir.
C’est toujours dans cette même ligne de lutte contre la corruption dans les milieux du pouvoir que le procureur de l’Etat a décidé d’inculper Ehud Olmert. C’est la première fois dans l’histoire du pays que le parquet prend une telle décision à l’encontre d’un ancien Premier ministre. Trois des chefs d’inculpation retenus contre lui sont particulièrement graves : détournement d’argent, pots-de-vin et transferts de fonds illégaux. Ehud Olmert, qui depuis le début de sa carrière politique a toujours espéré entrer dans l’histoire, risque bien d’être le premier chef du gouvernement à passer quelques années en prison. Le tribunal de Jérusalem chargé de juger ces affaires sera intransigeant. Olmert et ses avocats ne le savent que trop bien.
Enfin, ce 1er septembre, le procès de Moshé Katsav, ancien président d’Israël, franchit une nouvelle étape avec l’appel des témoins à la barre. Le procès se déroule à huis clos. Accusé de harcèlement sexuel, de viol et d’entrave à la justice, Kastav n’a pas vraiment de chance. Sur trois juges, deux sont des femmes.
Si ces affaires de corruption et de déboires sexuels nuisent à l’image de la politique auprès des Israéliens, elles renforcent le sentiment que la justice est libre et indépendante et reste un bastion solide de la démocratie israélienne. Il y a bien des juges à Israël qui font peur aux politiciens.
J’espère que l’Esprit d’Israël nous inculquera la Justice « La justice, la justice, tu la poursuivras afin que tu vives » (Dt 16.20).
Ftouh Souhail, Tunis
Remarque : A part cette ligne de lutte contre la corruption dans les milieux du pouvoir, il y’a aussi des mesures de réduction du salaire des ministres en Israël. Alors qu’en France par exemple un Président se permet de doubler son salaire sans s’inquiéter, la Commission des Finances de la Knesset a validé fin juillet à l'unanimité la proposition de réduire de 5% les émoluments des ministres du gouvernement et de son chef, à dater du 1er août 2009 et jusqu'à la fin de l'année 2010. Il s'agit pour les ministres d'une réduction mensuelle d'environ 1.850 shekels, et de 2.000 shekels pour Benjamin Netanyahu, et l'économie réalisée par le gouvernement au bout de cette période atteindra la somme d'un million de shekels.
Les vice-ministres, qui perçoivent un salaire identique à celui des députés de la Knesset, continueront pour leur part de percevoir leur traitement habituel.