L'extrême droite des pays nordiques (Suède, Finlande, Norvège, Danemark)

Publié le par JSS

SUÈDE. Les Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna), parti d’extrême droite fondé en 1988, dirigé aujourd’hui par Jimmie Åkesson. Le parti a fédéré nombre de groupuscules ouvertement extrémistes et racistes, et s’inscrit désormais dans la tradition antifiscaliste et anti-immigration de l’extrême droite nordique. Il a pris le relais de petits mouvements anti-immigration qui ont essaimé à la charnière des années 80 et 90, comme Ny Demokrati qui avait réalisé une percée aussi spectaculaire qu’éphémère lors des élections législatives de 1991 sous la direction de Ian Wachtmeister, avec 6,73% des suffrages et 25 sièges. Aux élections suivantes, le parti perdit tous ses sièges. Si Ny Demokrati pouvait être qualifié de parti de droite populiste, Les Démocrates de Suède sont en revanche une véritable formation d’extrême droite. Aux élections législatives du 17 septembre 2006, ils ont heurté la tradition politique historiquement modérée et consensuelle du pays en obtenant 2,93% des suffrages (contre 1,44% en 2002 et 0,37% en 1998), soit 162 463 voix contre 76 300 en 2002. Certes, les Démocrates de Suède ne parviennent pas à franchir la barre des 4% nécessaire pour entrer au Parlement, mais ils ont réalisé une percée considérable au niveau local, enlevant 281 postes de conseillers municipaux dans 144 communes, contre 49 sièges dans 29 conseils municipaux en 2002. Le SD est devenu un parti charnière dans 44 communes, et a réalisé son meilleur score à Landskrona, dans le sud du pays, avec 22,3% des suffrages. Jusqu’alors groupusculaire, il élargit de plus en plus son audience auprès des jeunes, notamment grâce à la manne financière qu’ont représentée ces élections, bien qu’il ne soit pas encore en mesure de perturber le jeu politique traditionnel comme son homologue norvégien. Pour accompagner cette montée en puissance, les dirigeants des Démocrates de Suède ont entrepris une modernisation de leur discours afin de se doter d’une façade de respectabilité, et remplacé leur ancien logo, une main portant une torche aux couleurs du pays, par une inoffensive anémone bleue.

NORVÈGE. Parti du Progrès (Fremskrittspartiet – FrP) dirigé par Siv Jensen après le retrait de la vie politique de la figure historique du parti, Carl Ivar Hagen. Il obtient 14,7% des voix aux élections législatives de 2001, et a connu une expansion spectaculaire aux législatives du 12 septembre 2005, raflant 22,1% des suffrages, devenant ainsi la seconde formation politique du royaume. Rejeté dans l’opposition depuis la victoire des travaillistes en 2005, le FrP a soutenu la coalition parlementaire libérale-conservatrice sans participer au gouvernement lors de la législature 2001-2005. Le Frest aujourd’hui le parti d’extrême droite le plus puissant d’Europe de l’Ouest.

DANEMARK. Parti du Peuple Danois (Dansk Folkeparti) dirigé par Pia Kjærsgaard. Le Dansk Folkeparti a été fondé en octobre 1995 par quatre membres du groupe parlementaire du Parti du Progrès (Fremskridtspartiet) qui ont fait scission après un congrès national agité. Le Fremskridtspartiet était jusqu’alors considéré comme le parti d’extrême droite le plus puissant d’Europe de l’Ouest, appartenant à la catégorie des partis antifiscaux nordiques comme son alter ego norvégien, le parti-frère du Fremskrittspartiet. Créé en 1972 par Mogens Glistrup, figure longtemps emblématique de l’extrême droite danoise, le Parti du Progrès Danois s’est immédiatement imposé dans les années 70 comme la troisième force politique du pays, avant de subir un déclin relatif dans les années 80, puis de se marginaliser dans les années 90. Groupusculaire aujourd’hui, le Fremskridtspartiet a été totalement cannibalisé par le Dansk Folkeparti, qui en est pourtant issu. En progression constante depuis sa première participation électorale en 1998, le Dansk Folkeparti a obtenu 13,84% des suffrages et 25 sièges aux législatives anticipées du 13 novembre 2007 (contre 13,25% et 24 sièges aux législatives de 2005). En confortant son rang de troisième force politique représentée au Folketing, le Dansk Folkeparti demeure un parti charnière et incontournable au Danemark. Le Premier ministre libéral Rasmussen, qui dirige depuis 2001 un gouvernement composé de ministres libéraux et conservateurs, continue de bénéficier du soutien du Parti du peuple qui lui assure une majorité parlementaire.


FINLANDE. Relativement épargnée par le phénomène national-populiste, la Finlande avait connu une petite poussée de l’extrême droite à la faveur des élections législatives du 16 mars 2003 (3 sièges sur 200 – 1,60% des suffrages) et des présidentielles du 15 janvier 2006 (3,43% – 103 368 voix), sous les couleurs du Perussuomalaiset (PSL) dirigé par Timo Soini. Le Perussuomalaiset (Parti des Vrais Finlandais) est issu de la transformation de l’ancien Parti Rural Finlandais, sabordé en 1995, dont le leader a fait un parti d’extrême droite identitaire de type agrarien. Le succès, certes relatif, de la formation de Timo Soini aux législatives de 2003 a d’autant plus surpris qu’il n’avait réalisé que 0,8% (9 854 voix) aux élections européennes de juin 1999 (0,54% et 8 900 voix en 2004). Lors des élections législatives du 18 mars 2007, le PSL a confirmé que la poussée de 2003 n’était pas conjoncturelle, en réalisant une véritable percée qui l’ancre désormais dans le paysage politique du pays : 4,1% des suffrages (+150%, 112 091 voix) et cinq sièges (+2). Le Parti des Vrais Finlandais est donc le principal parti de l’extrême droite finlandaise, en progression, alors que d’autres petites formations végètent en dessous des 0,5%. Parmi elles, le SKS (Suomen Kansan Sinivalkoiset), 3 248 suffrages et 0,20% aux élections européennes de 2004, 0,14% (3916 voix) aux législatives du 18 mars 2007, et le SI (Suomi – Isänmaa), 1 864 voix et 0,11% aux élections européennes de 2004. Enfin, il faut mentionner la formation dirigée par Matti Järviharju, l’IKL (Isänmaallinen Kansallis-Liitto – Alliance patriotique-nationale), liée par un partenariat au FN français. Partisan d’une Grande Finlande ethniquement pure, l’IKL reprend le drapeau et l’uniforme noirs d’Isänmaallinen Kansanliike, mouvement patriotique nationaliste actif dans les années 30 et interdit en 1944. Sous la devise « Nation, Religion et Patrie », on trouve dans son journal Ajan Suunta nombre d’articles contre les immigrés, les Lapons, le multiculturalisme et les Tziganes.

Repris du blog Anomalie

Publié dans Europe

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D
Bonjour ,Ceux qui ecrivent sur l' antiracissmeu et l'antifachissmeu devraient se documenter !Le terme " Lapon " est dérogatoire , il est le synonyme de " Bou[censuré] " ou de " You[vensuré] " , les autochtones se désignant par " Sames " ou " Saamis " .Concernant la Suede , c'est * étonnant *qu'aucune bonne âme , pour évoquer l'antisémitisme "congenital " de ses habitants , n'ai encore parlé du regretté Olof Palme ......Sur  les relations entre les Vikings et les Juifs ( Radhanites ) , il existe une excellente étude de l'historien et geopolitologue Russe Lev Goumilev qui montre que ces deux peuples ont su s'entendre .........sur le dos du reste de l'Europe !Cordialement Daniel BESSON
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Y
Prélevé chez Drzz cette photo prise ce vendredi aprés midi dans la ville de Malmöy avait plus de place dans les lieux de culte traditionnels ...<br /> Suédois en prière<br />   <br />
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A
Gad dit : le seul intérêt qu'il y aurait à présenter ces partis serait justement de faire la part du feu entre les partis authentiquement et historiquement "d'extrême-droite" nationaliste, xénophobe et tutti quanti Cela fait l'objet d'un autre article : GEOGRAPHIE ET TYPOLOGIE DE L'EXTRÊME DROITE EUROPÉENNE http://anomalie.over-blog.com/article-20574429.html
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G
Juste une anecdote : j'ai retrouvé, il y a quelques temps, un collègue d'adolescence, qui, à l'époque, militait dans un groupuscule crasse extrême-droite, svastika et toute la quinquaillerie, qui s'est retrouvé évincé, du fait de cette bien-pensance, du lycée où nous étions logés : sur simples présomptions, il intimidait, il faisait "peur". A l'époque, nous n'appartenions pas du tout aux mêmes réseaux, sources d'inspiration. On a eu l'occasion de se toiser, de rivaliser dans des jeux d'ados un peu débiles de défis, etc., mais toujours avec un certain respect. Pas d'insultes, rien. Son exclusion l'a conduit à opter pour la carrière militaire, dans les régiments où on met définitivement au clou le passé des prétendues "brebis galeuses" dont la société se passerait bien. Pour aller chercher si loin, il faut vraiment s'être senti banni.Ce n'est que des années plus tard qu'il m'a raconté son parcours, le cheminement spirituel qui avait été le sien, on a échangé sur pas mal de choses, mais surtout autour de la Torah ou Bible, les valeurs, la géopolitique. Il a écrit, je lui ai proposé des corrections de son manuscrit, signaler mes différences, là où je n'étais pas d'accord, le débat repartait de plus belle...Ce type est allé en Israël, justement, sans doute pour comprendre ce qui le fascinait et peut-être lui était répulsif, s'est approché de certains services intérieurs. Et, tout bêtement, plein d'émotion, après avoir servi, relayé, coopéré, appris, il m'a raconté comment, un Jour avant Pessah, son contact lui avait souhaité "de bonnes fêtes de pâques". Et il dit, "dans notre culture -i.e : chrétienne"- Pâques c'est la semaine prochaine!". Et son chef de lui répondre : "Pour nous, tu es Juif". Et c'était pour lui la plus belle reconnaissance quon puisse lui faire (même s'il ne s'est jamais converti ou autre, resté "lui-même". Il avait participé aux affaires du pays, point.). Les étiquettes peuvent faire un mal extrême, plus à "droite" que ce qu'elles désignent ou croient désigner. Surtout, elles retirent l'humanité, le droit à l'humanité dans le regard de ceux qui comptent. Dans le monde des bien-pensants, on est toujours l'extrême-droite de mieux-pensant que soi. Et on a toujours à apprendre de ce qu'on ne connaît pas et qu'il est plus simple, commode de loger sous une étiquette. Shabbat Shalom!
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Y
Timo soini ressemble a Piggy la cochonnej'aime pas du tout les Lithuaniens
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