Israël-Suéde: dire au monde de quoi il s'agit
Intox, désinformation, bobard, antisémitisme ? L'affaire est grave ! Elle est grave parce qu'elle soulève, indique et suppose l'existence de boucherie à corps humains. Elle est très grave et scandaleuse du fait même de considérer que sur un point de notre Globe, de notre Maison commune, de notre planète il pouvait y avoir une boucherie qui s'adonne au commerce, très lucratif on le sait, d'organes humains.
Si cela est vrai alors, de toute l'histoire de l'humanité il n'y a pas eu pareille inhumanité, pareille monstruosité et pareille bestialité. Parce que jusqu'ici la férocité, la barbarie de certains événements malheureux de notre Histoire se sont arrêtés à des tueries, des assassinats, des pogromes, des goulags, chambres à gaz, des enfumades, oh combien indignes ! Combien que nous pouvons oublier! Mais, mais jamais, on a vu à présent, le bourreau, le tueur, l'assassin, le tortionnaire oser monter encore d'un cran dans cette échelle de la barbarie en mettant sa besogne sur le marché...
«Oh Dieu !» épargne nous un tel déshonneur, une telle férocité, une telle sauvagerie humaine.
Elle serait une souillure une fois pour toute pour nous... vivants ! Si elle est vraie.
C'est pourquoi nous n'oserons croire complètement à ce reportage du journaliste suédois, Donald Boström, qui «met à nu le vol d'organes pratiqué par l'armée israélienne sur des cadavres palestiniens».
Le reportage en l'occurrence a été publié dans le journal l’Aftonbladet, très lu en Suède, considéré comme le premier quotidien suédois dont plus de 420 000 exemplaires sont vendus chaque jour .
L’enquête du journaliste rapporte de nombreux témoignages de parents palestiniens qui ont dénoncé les autorités israéliennes à propos de «mutilations de corps de leurs enfants sur lesquels ont été prélevés des organes: poumons, reins, cœurs, foies sont autant d’organes qui auraient été pris sur des cadavres d’hommes assassinés par l’armée israélienne.»
Une photo de l’un de ces cadavres recousus a été publiée dans ce même reportage pour illustrer, par l’image, l’horreur de ces pratiques. Cette photo remonte à 1992 et concerne la dépouille d’un jeune Palestinien, Bilal Ahmed Ghanan, âgé de 19 ans à sa mort, «tué et resté cinq jours entre les mains de ses bourreaux avant d’être rendu à sa famille charcuté par des mains savantes en la matière.»
Le journaliste suédois a réussi aussi, semble-t-il, à obtenir des copies d'enregistrement du FBI révélant qu'un homme s'appelant Lévy Izhak Rosenbaum servait d'intermédiaire de ce «commerce lucratif» entre des chirurgiens disséqueurs et clients potentiels américains.
Ce n'est pas la première fois que la presse suédoise évoque cette «scabreuse affaire». Etant donné que déjà, en 2003, le quotidien, Dagens Nyeter, rapportait que «des médecins chefs des grands hôpitaux israéliens sont impliqués dans la plupart des transplantations illégales» et que «l'affaire est connu de tous et de nombreux pays dont la France, et qui ont renoncé à tout partenariat médical sur les transplantations d’organes en raison du manque d’éthique chez ces praticiens israéliens».
Tout de même, alors que le trafic fait l’objet de nombreuses critiques réprimées, Donald Boström a voulu revenir sur ce «crime organisé» et a publié il y a quelques jours son reportage.
Ce chaud reportage en question, à l'heure actuelle, est entrain d'enfler au point, selon l'allure et tonalités des déclarations de part et d'autre, d'arriver à une «crise politique» entre Israël et la suède.
Si actuellement et à présent déjà, elle fait que hésiter de dire son nom.
L’ambassadrice suédoise, Elisabet Borsiin Bonnier (photo ci contre), en Israël, a choisi quant à elle, de réparer ou tout au moins de tenter de réparer «l’offense faite aux monstres» en déclarant: «Cet article de presse est choquant, consternant… il y a des limites dans la liberté d’expression.»
En revanche cette déclaration «diplomatique» pour certains, ou encore «surprenante» pour d'autres a alors provoqué l’ire de la classe politique de son pays, notamment des leaders de l’opposition qui n’ont pas accepté cette allégeance à «ces crimes», : «La diplomate doit être rappelée par Stockholm et apprendre les fondements de la liberté d’expression.» a déclaré Per Gahrton, porte-parole du parti des Verts.
Plus à cela, c'est au tour du ministère des Affaires étrangères, comme pour enfoncer le clou, de prendre ses distances vis-à-vis des propos de la ministre plénipotentiaire suédoise en poste en Israël: «Stockholm fait savoir que la déclaration de son ambassadrice à Tel-Aviv n’engage que l’intéressée, pas le gouvernement suédois.»
Cependant, il est à noter, que du côté israélien, le malaise est singulier; et, par conséquent, nous ne pouvons pas ne pas rendre hommage et reconnaître le professionnalisme auguste, noble et méritoire de ces deux journaux israélien, Haaretze et le Jerusalem Post sur cette «affaire».
Parce que pour le journal israélien, Haaretz, n’a pas hésité à reprendre la thèse de Donald Boström, en la traduisant en langue anglaise, ce qui élargit le nombre de lecteurs possibles pour une affaire que les milieux politiques impliqués d’Israël auraient voulu certainement étouffer dans le cercle restreint des lecteurs suédois d’Aftonbladet.
Et le Jerusalem Post , pour sa part, a permis au journaliste accusé d’antisémitisme de répondre dans leurs colonnes. «Je ne suis évidemment pas antisémite et mon article ne l’est pas non plus. Ce n’est pas moi qui accuse l’armée israélienne d’avoir laissé procéder à des prélèvements arbitraires d’organes, ce sont des familles palestiniennes. Je crois que l’affaire est suffisamment grave pour qu’une enquête sérieuse soit diligentée, dont les conclusions permettront, soit de tordre définitivement le cou à l’accusation si elle s’avère infondée, soit d’engager les indispensables poursuites dans le cas contraire.»
Quant aux autorités israélienne, elles, elles laissent entendre que la visite du ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, prévue dans une dizaine de jours, risque d’être compromise, et qu'une compagne pour boycotter des produits suédois comme entre autres IKA très coté dans ce pays est désormais déjà lancée.