Israël/Terroristes du Hezbollah: le ton monte sérieusement
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou a averti Beyrouth du risque qu'entraînerait pour le Liban une entrée du mouvement chiite Hezbollah dans un futur gouvernement. "Le gouvernement libanais ne peut pas simplement dire 'C'est le Hezbollah' et se cacher derrière eux (...) Le gouvernement libanais est au pouvoir, il est responsable", a déclaré Bibi.
Cet avertissement intervient au lendemain d'une surenchère rhétorique entre responsables d'Israël et du Hezbollah après que le quotidien égyptien indépendant Al-Masry Al-Youm a affirmé, samedi, que les membres d'une cellule islamiste égyptienne liée à Al-Qaida, récemment démantelée par les services de sécurité égyptiens, auraient avoué qu'ils envisageaient d'assassiner l'ambassadeur d'Israël au Caire.
"Si le Hezbollah touchait un seul cheveu d'un représentant officiel israélien à l'étranger ou même d'un touriste, il en subirait les conséquences, qui seraient très graves", avait réagi le vice-ministre des affaires étrangères israélien, Dany Ayalon. Réponse de Hachem Safieddine, président du conseil exécutif du Hezbollah : "La guerre de 2006 ressemblera à une plaisanterie" en comparaison avec un nouveau conflit qui opposerait les forces du Hezbollah à l'armée israélienne.
Jeudi, le ministre de la défense, Ehoud Barak, avait menacé : "S'il y a un conflit à notre frontière nord, nous opérerons avec toute la puissance requise (...) Ce qui s'est passé durant la seconde guerre du Liban ne se reproduira pas." "A l'époque, un message des Etats-Unis avait donné à comprendre au gouvernement israélien qu'il fallait épargner les infrastructures du Liban", avait-il ajouté. "Nous n'acceptons pas qu'un pays voisin membre de l'ONU compte dans son gouvernement les représentants d'une milice qui dispose de quarante mille missiles", avait conclu M. Barak sur la radio publique israélienne.
Des deux côtés, cependant, on affirme ne pas vouloir une nouvelle guerre. M. Safieddine assure que le Hezbollah, s'il est en alerte et prêt à toute éventualité, y compris celle d'un conflit, ne cherche pas l'affrontement. Mardi, le chef d'état-major israélien, le général Gaby Ashkénazi, avait écarté une escalade militaire avec le Liban tout en soulignant la "gravité" que revêtait pour Israël le stockage d'armes par le Hezbollah, dont l'arsenal aurait triplé depuis la fin de la guerre et comprendrait quarante-deux mille roquettes, dont certaines pourraient atteindre des localités du centre d'Israël.
En dépit des avertissements de leur gouvernement, qui craint des attaques contre ses ressortissants à l'étranger, trois cent trente mille Israéliens ont quitté Israël pour des vacances à l'étranger au cours de la première semaine d'août, dont quarante mille qui ont traversé la frontière avec l'Egypte pour se rendre dans le Sinaï.