Comme Israël, l'Algérie s'approche d'Obama et s'éloigne de Sarkozy

Publié le par JSS

C'est tout un symbole. Le président Bouteflika annule une visite qui était prévue en juin à Paris et multiplie depuis quelques jours les déplacements en Libye et en Egypte. Depuis le discours prononcé le 4 juin dernier par Barack Obama depuis le Caire, quelque chose est en train d'évoluer dans la région du Maghreb. Le 17 juin, les présidents algérien et libyen avaient effectué un déplacement surprise au Caire. Sur place, leur homologue égyptien leur a transmis un message du président américain.
Que contenait le message de Barack Obama ? Il pourrait concerner la coopération en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel et le processus de paix au Proche-Orient. Mais même si rien d'officiel n'a filtré sur le contenu du message américain, il a déjà produit son premier effet : un rapprochement entre Alger et Tripoli. Les deux pays ont renforcé leur coopération dans la lutte contre le terrorisme, avec notamment des échanges de renseignements. Et cette coopération devrait se renforcer dans les prochaines semaines et s'étendre à d'autres domaines.
Cette nouvelle donne diplomatique met Paris dans une situation inconfortable. Le président Nicolas Sarkozy qui, dès son élection, s'est aligné sur la politique de l'administration Bush se trouve dans une position délicate vis-à-vis du monde musulman : dans son discours prononcé le 4 juin au Caire, Barack Obama s'était nettement démarqué de la politique de son prédécesseur George W. Bush. Il a proposé au monde musulman un nouveau partenariat basé sur le respect mutuel.
Face à cette diplomatie d'ouverture prônée par Obama, la diplomatie français, avec sa « fermeté » exagérée vis-à-vis de l'Iran et son comportement étrange avec Israël, risque de paraître dépassée et ringarde, avec peu de propositions concrètes en direction du monde arabe. La seule initiative française, l'Union pour la Méditerranée (UPM), s'est soldée par un échec.
Plus inquiétant encore pour Paris, Nicolas Sarkozy peut difficilement s'aligner sur les positions de Barack Obama. Au moins pour deux raisons : les deux hommes entretiennent des relations difficiles et la nouvelle politique américaine dans le monde musulman est totalement opposée à celle de George Bush, donc de Nicolas Sarkozy.
Le dernier remaniement ministériel en France aurait pu constituer une occasion pour Nicolas Sarkozy d'envoyer un signal fort au monde arabe. Mais il a choisi de garder Bernard Kouchner, connu pour son atlantisme et ses positions favorables à Israël au point où la majorité des dirigeants arabes le boudent ouvertement.
Par Samir Allam pour le site tsa-algérie.com (titre original: "
la politique arabe de la France face à l'offensive de charme de Barack Obama")

Publié dans Monde Arabe - Liban

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Y
Nicolas!!l'homme orchestre
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L
Hilarant. <br /> <br /> Comme si ce que faisait, pensait l'Algérie avait une importance géopolitique essentielle....
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