Entre Israël et Benoît XVI, l'ombre de Pie XII

Publié le par JSS

La visite du pape au Proche Orient était évidemment à haut risque. Moins dans sa partie jordanienne et cisjordanienne que dans sa partie israélienne.En effet Benoit XVI avait suscité incompréhension et colère en Israël et au-delà à l'occasion du pitoyable épisode de la réintégration dans l'Eglise de Mgr Williamsson, évêque négationniste. Les propos du souverain pontif en Israél ont donc été pesés au trébuchet : il a vigoureusement dénoncé ce négationnisme et souhaité que jamais la Shoah ne soit oubliée. La presse isrélienne s'est montrée pourtant sévère, malgré cette condamnation en bonne et due forme de tout ce qui tendrait à relativiser le souvenir de la Shoa ou à ignorer les résurgences de l'anti-sémitisme. Il n'empêche, les principaux journaux israéliens lui ont reproché un manque d'émotion, un déficit d'empathie avec le peuple juif.
Ce n'est sans doute pas le point de vue des officiels, qui connaissent l'implication personnelle de Benoit XVI dans le dialogue inter-religieux, et qui n'ont certainement pas oublié qu'à l'origine de la grande réconciliation entre juifs et chrétiens, opérée par Jean Paul II, il y avait eu du travail du théologien Ratzinger, futur Benoit XVI.
En fait le seul vrai problème diplomatique aigü qui persiste entre Israél et le Vatican porte un nom : Pie XII. Ce pape auquel il est reproché son silence pendant la guerre, et notamment lors de la mise en place de la « solution finale” que le Vatican d'alors ne pouvait ignorer ; pape dont le procès en béatification prélude à la canonisation est un des objectifs du pontificat de Benoit XVI. Si bien que comme Jean Paul II, Benoit XVI, après s'être recueilli au mémorial de Yad Vachem, consacré à la mémoire de l'holocauste, s'est abstenu de visiter le musée attenant car y figure une présentation de Pie XII qui rappelle les griefs d'Israél à son endroit et que le Vatican conteste.
Mais pour l'essentiel le message que voulait marteler Benoit XVI était celui de la paix souhaitée entre Israéliens et Palestiniens. Priant devant le mur des lamentations et insérant comme le veut la tradition un morceau de papier entre les interstices des pierres millénaires, Benoit XVI s'adressant « au Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob » a écrit : « Envoyez votre paix sur cette Terre saine, sur le Moyen Orient ».
Jean-Marie Colombani

Publié dans Tribune Libre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Les morts, oui les morts6 millions de morts,Sauf que ces morts ont été sauvagement dépouillés, déportés, tués sauvagement sur place, ou exterminés, assassinés, tordurés, utilisés comme cobayes, réduits à l'état de cadavres, gazés, par le bon vouloir des allemands and co ....des morts.....Ceux qui ont été expulsés torturés brulés massacrés par l'église pendant 2000 ans sont don certainement des accidents de l'histoire.....Le ghetto de venise, entouré de murs, le premier ghetto de l'histoire humiliant le juifCa vaut bien une petite prière................................pour les palestiniens !!! 
Répondre
I
Et bien nous y voilà, pesés au trébuchet disiez vous ? la vérité je vais vous la dire,ce Benoît a le dibbuk de Pie XII; c'est pour ça qu'il n'a pas voulu aller dans la salle attenante; la vanité...A croire qu'il est téléguidé: appeler à prier pour les palestiniens, pourrait être entendu,mais pourquoi ne pas enjoindre le monde chrétien à prier simultanément pour Israël ?seulement la Palestine ???!!!!! qu'est-ce à dire et à comprendre ?nous avions compris mr le pape;L'inconscient collectif européen est lourd de culpabilité, et ces culpabilités viennentdes peurs depuis des décennies de ne pas avoir dit NON: NON aux nazis, actuellement NON à l'hégémonie musulmane; alors quel moyen plus facile que de dire en filigrane, aujourd'hui:priez pour les palestiniens, et aujourd'hui comme hier,  mon dibbuk m'a dit queje fermerai les yeux, et qu'aujourd'hui comme hier, je ne choisirai pas le camp de la VERITE, et encore moins celui du courage, mais celui de MA Paix.Et bien si je n'avais pas selon mon coeur, la plus belle religion du monde,peut-être aussi la plus exigeante, je ne me convertirai pas à la lâcheté, ni à l'hypocrysie, ho pardon, au catholiscisme roman. (roman noir mais imbuvable).
Répondre