Netanyahu explique son concept d'une terre pour deux états

Publié le par JSS

http://www.corsematin.com/edito/photo/510/20090512/afp-photo-188449.jpgLe Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a éludé la question d'une solution à deux Etats, israélien et palestinien, face au président Hosni Moubarak qui le pressait de donner des gages clairs de son engagement envers la paix. "Le Premier ministre m'a assuré que son gouvernement était engagé à parvenir à la paix. Je lui ai dit de mon côté que l'Egypte attendait des positions positives reflétant cet engagement et réalisant la paix (...) en suivant la solution de deux Etats", a déclaré Moubarak.

"La paix est réalisée par les forts, ceux qui ont le courage de prendre des décisions difficiles et qui sont capables d'appliquer leurs engagements", a-t-il lancé. Mais M. Netanyahu a éludé cette question, se bornant à dire qu'il espérait une reprise des négociations de paix "dans les semaines à venir". Les deux dirigeants s'exprimaient lors d'une brève conférence de presse commune, à l'issue de plus de deux heures de discussions à Charm el-Cheikh, dans le Sinaï égyptien.

"Nous voudrions reprendre dès que possible les négociations entre nous et les Palestiniens et j'espère qu'elles reprendront dans les semaines à venir", a affirmé M. Netanyahu.  "Nous voudrions étendre la paix d'abord avec nos voisins palestiniens. Nous souhaitons qu'Israël et les Palestiniens vivent avec des perspectives de paix, de sécurité et de prospérité", a-t-il ajouté. "Ces trois choses vont ensemble, et non pas l'une aux dépens de l'autre", a-t-il dit lors de cette visite, sa première à l'étranger depuis son entrée en fonctions le 1er avril, visant à préparer son entretien avec le président américain Barack Obama le 18 mai à Washington.

Selon M. Moubarak, qui a qualifié les discussions de "franches et constructives", les deux dirigeants ont aussi abordé la question de la "colonisation et de ses conséquences négatives sur les opportunités de paix" ainsi que la trêve à Gaza et des efforts en vue de favoriser un échange de prisonniers entre Israéliens et Palestiniens. Les relations entre le Premier ministre israélien, un "faucon", et M. Moubarak étaient tendues lors du premier mandat de M. Netanyahu de 1996 à 1999, mais l'Egypte est le seul Etat arabe avec la Jordanie à avoir signé la paix avec l'Etat hébreu.

Le Caire soutient la création d'un Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza après un retrait d'Israël des territoires conquis en 1967, et exige l'arrêt de la colonisation ainsi qu'un retrait d'Israël du plateau syrien du Golan. Le gouvernement Netanyahu écarte ces retraits, n'envisage pas la création d'un Etat palestinien souverain et entend poursuivre la colonisation en Cisjordanie. Mais il estime possible de renforcer les liens avec des pays arabes comme l'Egypte et la Jordanie face à l'Iran, que M. Netanyahu considère comme le plus grand obstacle à la paix dans la région.

A Charm el-Cheikh, M. Netanyahu a été accompagné du ministre travailliste de l'Industrie et du Commerce Benyamin Ben Eliezer, mais non du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, dirigeant du parti d'extrême droite Israël Beiteinou. M. Lieberman avait provoqué une polémique avec Le Caire en affirmant en octobre, alors qu'il était dans l'opposition, que M. Moubarak pouvait "aller au diable" en raison de son refus d'effectuer une visite officielle en Israël. Il a adopté un langage plus diplomatique après son entrée en fonctions, mais son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit a récemment proclamé qu'il ne lui serrerait pas la main.

Repris d'un communiqué AFP

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