Benoit XVI ne sera pas en odeur de Sainteté à Jérusalem
Le Vatican ne cache guère redouter ce voyage de 8 jours qui, à partir de vendredi, doit amener Benoit XVI en Jordanie, en Judée-Samarie et en Israël. Ayant déclaré venir "en pèlerin de la paix", le souverain a exprimé son "privilège" de se rendre en terre Sainte, "terre de la naissance, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur, lieu sacré pour les trois grandes religions monothéistes du monde, est frappée par la violence et l'injustice" depuis 60 ans, a déclaré Benoît XVI.
Les relations entre catholicisme et judaïsme auraient dû se normaliser ce mois-ci, avec notamment la résolution de discussions ouvertes, il y a dix ans, sur le statut des biens ecclésiastiques situés en Israël et dans la partie orientale de Jérusalem (notamment leur exonération fiscale). Les avoir reportées au mois de décembre prochain ne devrait pas arranger les tensions entre les deux cultes : même présenté avec insistance comme un pèlerinage théologique et spirituel, certains diplomates et observateurs religieux estiment que cette visite papale, la troisième de l'histoire sur ces terres symboliques, intervient "au plus mauvais moment".
Ce que Mgr Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, décrit comme "peut-être le plus grand défi jusqu'à présent" du pontificat de Benoît XVI devra aussi apporter quelques éclaircissements sur l'affaire Williamson, du nom de cet évêque ré-intégré dans l'Eglise après avoir prononcé à la télévision suédoise des négationnistes. Les contorsions diplomatiques qui suivirent ont éteint l'affaire, sans apporter l'assurance que soit demandée au Saint Père une clarification de sa position.
Au cours de son voyage, le pape fera étape à Jérusalem, Nazareth (dans le nord d'Israël) et à Bethléem, ville de Judée-Samarie située à une dizaine de kilomètres au sud de Jérusalem, où les Evangiles situent la naissance de Jésus. A Bethléem, Benoît XVI célébrera une messe et visitera un quartier populaire de la ville.