La Turquie a, plus que jamais, besoin d'Israël...

Publié le par JSS

A l’approche le 24 avril, l’épée de Damoclès, formée par le projet de loi sur le génocide arménien, ainsi que l’utilisation du terme même de génocide par le président américain, commence à nouveau à pendre sur les relations turco américaines. C’est aussi à cette période, qu’on évoque avec insistance, le besoin par la Turquie du lobby israélien au Etats-Unis, au point d’insinuer que toute attitude désobligeante de la Turquie face à Israël, pourrait avoir des conséquences directes sur ces mêmes relations turco américaines.
Au lendemain du clash de Davos, les Israéliens, qui jusqu’à maintenant, avaient pris soin de ne pas ouvrir leur jeu, lancent des signaux d’avertissement pour dire qu’ils sont prêts à abattre petit à petit leurs cartes. En témoignent, ces propos d’un éditorialiste du quotidien Haaretz, qui datent du 5 février 2009 : « Lors d’un entretien téléphonique, un haut responsable de la région kurde disait : « les tirs de canons turcs sur les villages du Kurdistan Irakien sont comparables à vos bombardement sur Gaza ». A ce sujet, selon des sources turques, il est dit que les renseignements sur les camps du PKK, collectés au moyen de drones, seraient vendus par Israël ».
Lorsque la Turquie avait encore un intérêt stratégique important, les Israéliens avaient émis des critiques très mesurées sur les bombardements de villages kurdes ainsi que sur la question arménienne. Actuellement, des autorités israéliennes évoquent en off, leur colère face à la Turquie et n’hésitent pas à rappeler, que lorsque le projet de loi sur le génocide arménien arrivera dans deux mois, au congrès américain, nous aurons besoin d’eux. Le titre de ce texte aurait pu être : « l’hypocrisie d’Erdogan ne doit pas causer de tort aux relations turco israéliennes ». Actuellement, un bon nombre de Turcs pensent exactement comme cela.
Il est un fait qu’Israël a fait une croix sur Erdogan. Désormais, ses opposants turcs, s’activent pour étendre cette hostilité à Washington. Nous vivons une période intéressante, où nous assistons à une transformation rapide du nationalisme vers une « glorification des USA et d’Israël ». Suite aux propos d’Erdogan à Davos, et ce n’est plus un secret pour personne, certains milieux souhaitent que Washington lui donne le coup de grâce.
Militairement, diplomatiquement et politiquement, Israël n’a rien gagné suite aux bombardements de Gaza.
Supposons que suite à Davos, les lobby Juifs israéliens retirent leur soutien à la Turquie sur le projet de loi sur le génocide arménien. Que se passerait-il donc ? Ceci provoquera la promulgation de cette loi au congrès et permettra au président Obama d’employer le terme génocide lors de son discours.
Posons la question autrement : « Pendant combien de temps encore, les relations de la seule super puissance au monde, qu’est les Etats-Unis avec l’un des pays majeurs du Moyen-Orient, qu’est la Turquie, seront dépendants du projet de loi sur le génocide arménien ? »
Que ceux qui pensent que le « projet de loi sur le génocide arméniens » est un moyen de pression, qu’ils peuvent utiliser chaque année sur la Turquie, peuvent y réfléchir à deux fois. Car, si le projet de loi passe et que le président Obama emploie le terme de « génocide » au lieu de « massacre » comme l’ont fait auparavant tous les autres présidents, alors là, tout sera fini.
Qu’est-ce qui sera fini ? Le seul moyen de pression que certains milieux américains avaient, ne sera plus. Israël ne pourra plus compter sur la Turquie au Moyen-Orient et dans ce cas, l’Etat hébreu devra revoir toute sa politique. La Turquie, qui était l'ami d’Israël et par conséquent de Washington, ne sera pas obligée de perdre son statut de « leader moral » par crainte d’une quelconque « loi sur le génocide arménien » ou bien pression sur la « question kurde ».

Extraits d'un article du site: Turquie Européenne

Publié dans Monde Arabe - Liban

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