Netanyahu/Barak ou Livni/Lieberman ?
Que ce passe t-il dans la politique israélienne de l'après scrutin ?
Alors que les travaillistes d'Ehoud Barak ont obtenus le plus mauvais score de leur histoire, il se pourrait fortement que les 13 députés de cette formation plébicitent Netanyahu comme premier ministre.
A l'opposé, le parti de droite dur d'Avidgor Lieberman pourrait s'allier à Tzipi Livni pour lui offrir le poste dont elle rêve...
Ainsi, Ehoud Barak vient de lacher cette petite phrase assassine à l'égard de Livni: "Je suggère de ne pas nous mettre n'importe où. De ne pas faire n'importe quoi. Aujourd'hui, tout est vraiment envisageable et rien n'est décidé".
"Comme nous l'avons toujours fait, nous allons réfléchir à ce qui est le mieux pour le pays. A partir de ce soir, je vais travailler pour ramener le parti là où il doit justement être", a ajouté Ehoud Barak, qui avait prévenu qu'il ne souhaitait pas rester à son ministère si sa formation n'obtenait pas près de 20 sièges
Le soldat le plus décoré du pays avait espéré que la guerre de Gaza allait redorer le blason des travaillistes, mais son impact a été éphémère. Pour le secrétaire général de son parti, les travaillistes auraient dû rejoindre l'opposition dès 2007 : "Nous en payons le prix aujourd'hui." Tandis que pour Yuli Tamir, ministre de l'éducation (ultra-controvesée et partisane d'un état d'Israel complètement laïc), "l'une des erreurs a été de ne pas mettre en avant le vrai message travailliste qui a été camouflé au cours de la campagne".
Il est clair en effet qu'une bonne partie des électeurs de gauche ont décidé de voter utile en portant leur voix sur Livni"Ce sont tous des Lieberman, sauf Meretz. Ne vous compromettez pas avec une coalition de droite, raciste et extrémiste", avait, dans un dernier sursaut, fait valoir le Meretz refondé comme un Nouveau mouvement. afin de faire barrage à la droite. Ce phénomène a également pénalisé le Meretz qui n'obtient que trois représentants dans la nouvelle assemblée au lieu de cinq.
Cette tentative de relancer un courant de gauche de plus en plus minoritaire dans le pays s'est noyée dans le consensus martial exprimé lors de la guerre à Gaza.
Quant à créer une coalition Lieberman/Netanyahu, elle est difficilement imaginable pour bien des raisons. Malgré tout, ces deux leaders se rencontreront dans la journée pour discuter et marchander. Mais au final, Netanyahu tout comme Livni veulent un gouvernement d'Union National. Chacun des deux souhaite pouvoir gouverner avec son opposé politique pour avoir un maximum de manoeuvre. De plus, Lieberman et Netanyahu sont deux gros caractères aux égos surdimensionnés qui ne pourront travailler ensemble sans problèmes récurrent... Et comme ils ont tous deux compris qu'Israel à plus que jamais besoin d'unité, il est fort peu probable que leur rencontre d'aujourd'hui aboutisse à quoi que ce soit.