Benjamin Netanyahu, le retour de "l'illusionniste"
Faucon, mais s'affichant pragmatique, ultra-libéral convaincu malgré la crise, Benjamin Netanyahu incarne l'espoir de la droite israélienne de revenir au pouvoir lors des législatives d'aujourd'hui. "L'illusionniste", comme l'appelaient ses détracteurs au début de sa carrière, Netanyahu, âgé de 59 ans, est en passe, d'après les sondages, de réussir son opération de séduction auprès de l'électorat. Au fur et à mesure qu'approche la date du scrutin s'estompe le souvenir de la cuisante défaite de son parti, le Likoud, aux dernières législatives de mars 2006 face au Kadima centriste d'Ehoud Olmert. Les sondages créditent le Likoud de 24 à 28 mandats, contre les 12 dont il dispose actuellement, véritable remise à flot d'un parti jusque-là en déconfiture.
Pourtant, si le cheveu a blanchi et les traits se sont légèrement alourdis, rien chez "Bibi" n'a changé sur le fond, si ce n'est son discours qui se veut plus modéré. Dix ans après avoir perdu son poste de Premier ministre (1996-99), il rejette encore un retrait de la Judée Samarie, une partition de Jérusalem et un État palestinien jouissant des attributs de la souveraineté. Mais le thème cher à la droite du "Grand Israël" et de la colonisation, source potentielle de tensions avec la nouvelle administration de Barack Obama, est relativement mis en sourdine. "Je ne me considère pas lié par des engagements d'Ehoud Olmert de retrait et je n'évacuerai pas unilatéralement des implantations", a-t-il averti après la publication d'informations sur un plan du Premier ministre sortant d'évacuer 60.000 habitants des localités juives isolées. Des propos qui n'empêchent pas une certaine fuite de son électorat au profit d'Avigdor Lieberman.
Il se compare à Nicolas Sarkozy
Du coup, la guerre à Gaza contre le Hamas et la reprise des tirs de roquettes palestiniennes est l'occasion d'exploiter le sentiment de "travail inachevé" qui grandit au sein de l'opinion. "Bibi" critique à tout va la "politique aveugle" du Kadima, parti de Tzipi Livni et Ehoud Olmert, promettant de "faire tomber le pouvoir du Hamas à Gaza". Apparemment peu ébranlé par la crise mondiale, il continue de prôner une politique économique ultralibérale accompagnée d'une réduction massive des impôts. Mais il doit batailler dur pour atténuer le souvenir, au sein des couches populaires, réservoir traditionnel du Likoud, des effets des coupes claires dans les budgets sociaux réalisées lorsqu'il était ministre des Finances (2003-2005).
"Bibi" a été le plus jeune des chefs de gouvernement en Israël et le premier né après la création du pays en 1948. D'où sa réputation d'"enfant terrible" de la droite nationaliste aux positions irrédentistes. Farouche opposant aux accords israélo-palestiniens d'Oslo (1993), il a été contraint de céder aux pressions américaines en concluant deux accords avec Yasser Arafat, chef de l'OLP, lorsqu'il était Premier ministre. Pur produit de l'élite ashkénaze qui a fondé Israël, il a passé sa jeunesse aux États-Unis, d'où son anglais parfait et son aisance avec les médias. Ce débatteur habile a d'abord fait carrière dans la diplomatie, avant d'être élu au Parlement en 1988. Son ascension a ensuite été météorique, puisqu'il est devenu peu après vice-ministre des Affaires étrangères, puis en 1992, chef du Likoud et leader de l'opposition. Il se compare d'ailleurs au président français Nicolas Sarkozy, dont il espère avoir le destin.
Pourtant, si le cheveu a blanchi et les traits se sont légèrement alourdis, rien chez "Bibi" n'a changé sur le fond, si ce n'est son discours qui se veut plus modéré. Dix ans après avoir perdu son poste de Premier ministre (1996-99), il rejette encore un retrait de la Judée Samarie, une partition de Jérusalem et un État palestinien jouissant des attributs de la souveraineté. Mais le thème cher à la droite du "Grand Israël" et de la colonisation, source potentielle de tensions avec la nouvelle administration de Barack Obama, est relativement mis en sourdine. "Je ne me considère pas lié par des engagements d'Ehoud Olmert de retrait et je n'évacuerai pas unilatéralement des implantations", a-t-il averti après la publication d'informations sur un plan du Premier ministre sortant d'évacuer 60.000 habitants des localités juives isolées. Des propos qui n'empêchent pas une certaine fuite de son électorat au profit d'Avigdor Lieberman.
Il se compare à Nicolas Sarkozy
Du coup, la guerre à Gaza contre le Hamas et la reprise des tirs de roquettes palestiniennes est l'occasion d'exploiter le sentiment de "travail inachevé" qui grandit au sein de l'opinion. "Bibi" critique à tout va la "politique aveugle" du Kadima, parti de Tzipi Livni et Ehoud Olmert, promettant de "faire tomber le pouvoir du Hamas à Gaza". Apparemment peu ébranlé par la crise mondiale, il continue de prôner une politique économique ultralibérale accompagnée d'une réduction massive des impôts. Mais il doit batailler dur pour atténuer le souvenir, au sein des couches populaires, réservoir traditionnel du Likoud, des effets des coupes claires dans les budgets sociaux réalisées lorsqu'il était ministre des Finances (2003-2005).
"Bibi" a été le plus jeune des chefs de gouvernement en Israël et le premier né après la création du pays en 1948. D'où sa réputation d'"enfant terrible" de la droite nationaliste aux positions irrédentistes. Farouche opposant aux accords israélo-palestiniens d'Oslo (1993), il a été contraint de céder aux pressions américaines en concluant deux accords avec Yasser Arafat, chef de l'OLP, lorsqu'il était Premier ministre. Pur produit de l'élite ashkénaze qui a fondé Israël, il a passé sa jeunesse aux États-Unis, d'où son anglais parfait et son aisance avec les médias. Ce débatteur habile a d'abord fait carrière dans la diplomatie, avant d'être élu au Parlement en 1988. Son ascension a ensuite été météorique, puisqu'il est devenu peu après vice-ministre des Affaires étrangères, puis en 1992, chef du Likoud et leader de l'opposition. Il se compare d'ailleurs au président français Nicolas Sarkozy, dont il espère avoir le destin.