Erdogan persiste et signe: "le hamas est un parti politique"
"Le Hamas est un parti politique (ndlr: ce qui sous-entend que ce n'est en aucun cas un mouvement terroriste) et n'est pas "le bras armé de l'Iran", a déclaré le Premier ministre de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, dans une interview au magazine américain, Newsweek, qui devrait être publié le 9 février prochain.
"Si le monde lui donnait une chance de devenir un véritable interlocuteur politique, il ne serait pas dans cette situation malgré leur victoire aux élections." Ainsi, "la volonté politique du peuple palestinien a été totalement ignorée" par une communauté internationale qui n'a pas "respecté la légitimité du Hamas".
Le Premier ministre turc évoque, par ailleurs, les négociations indirectes menées entre Israël et la Syrie dont Istanbul s'est fait le médiateur. Selon Erdogan, le mouvement terroriste du Hamas aurait dû être impliqué dans les discussions syro-israéliennes.
Les relations entre Jérusalem et Istanbul se sont tendues, ces derniers jours, après les critiques du Premier ministre turc concernant l'opération "Plomb durci" et sa prise de bec avec le président israélien, Shimon Pérès, jeudi dernier, au forum économique mondial de Davos. L'opposition stambouliote demande activement à Erdogan de revenir sur ces propos et de dénoncer le Hamas comme mouvement terroriste.La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a appelé quant à elle Recep Tayyip Erdogan à «respecter» Israël.
«Nous entretenons avec la Turquie des relations stratégiques importantes, c'est pourquoi j'attend de la Turquie qu'elle fasse preuve de respect vis-à-vis d'Israël malgré les manifestations de rue (en Turquie) et les images très dures diffusées sur Gaza», a affirmé Tzippi Livni sur Kol Israel.
«Il est possible de tout réparer, il faut se parler, mettre les choses sur la table, tenir compte de nos intérêts communs, mais aussi de nos divergences», a poursuivi la ministre israélienne. Elle a également souligné qu'il fallait «comprendre que le Hamas ainsi que l'Iran constituent un problème pour tous les pays de la région».
Livni a déploré que la Turquie se soit «positionnée autrement» et qu'elle ait été notamment «le premier pays a accepter de recevoir» une délégation du Hamas peu après la victoire du mouvement islamiste en janvier 2006 face au Fatah du président Mahmoud Abbas.
La Turquie est le principal allié d'Israël dans le monde musulman. Les deux pays ont noué des liens économiques étroits depuis qu'ils ont signé un important accord de coopération militaire en 1996, qui a suscité la colère des pays arabes et de l'Iran.