La France ajoute 1.400 soldats à la FINUL
Le 16e bataillon de chasseurs français succède au 92e régiment d'infanterie parmi les forces françaises au Liban. Sous les ordres du colonel Franck Nicol. Avec ses 1 400 personnels présents sur le sol libanais, la France est désormais le deuxième contributeur en troupes de la Finul.
Jeudi dernier, le 16e bataillon de chasseurs de Salzbourg a officiellement succédé au 92° régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand au sein du Groupement tactique interarmes (GTIA) français. C'est donc, depuis le 1er octobre, le colonel Franck Nicol, chef de corps du 16e bataillon de chasseurs, qui commande le GTIA, succédant au colonel Minjoulat-Rey, chef de corps du 92e régiment d'infanterie. Ce dernier, dont la composition a été déterminée en vue de répondre aux exigences du théâtre d'opérations et de la mission, remplit une double mission de QRF (Quick Reaction Force) et de contrôle de zone. Les deux compagnies d'infanterie provenant du 16e bataillon de chasseur récemment arrivé ont vocation de surveiller l'application de la résolution 1701 de l'ONU dans une zone qui s'étend des rives du Litani jusqu'à la ligne bleue, soit 150 km2. En quelques mots, convient-il de rappeler, la résolution 1701 définit les missions suivantes : contrôler la cessation des activités militaires en accompagnant les forces armées libanaises pendant qu'Israël retire ses troupes du Liban-Sud ; aider ces forces armées à établir une zone dans laquelle est exclu tout personnel armé, et prendre des mesures pour que le théâtre d'opérations ne soit pas utilisé pour des activités hostiles. Les Casques bleus ont aussi pour mission d'apporter un soutien humanitaire aux populations civiles et d'aider le gouvernement libanais, à sa demande, à sécuriser les frontières afin d'empêcher l'entrée d'armes. Le tout dans le cadre d'un accord librement accepté par les États parties prenantes (libanais et israélien).
C'est dans le cadre de cette mission que les forces onusiennes effectuent des patrouilles de contact, d'une part, d'observation, d'autre part. Elles surveillent la zone dont elles ont la charge ainsi que la ligne bleue, et partent régulièrement à la rencontre des acteurs locaux et de la population. Conformément à l'esprit de cette même résolution, les contacts avec l'armée libanaise sont quotidiens.
Le bataillon français évolue dans un cadre multinational et coordonne son action avec les unités voisines de la Finul : italiennes, ghanéennes, belges, indonésiennes, népalaises, indiennes, espagnoles et malaisiennes.
Mais la présence française au Liban est plus large encore. La France est désormais le deuxième contributeur en troupes de la Finul après l'Italie, avec environ 1 400 soldats. Le général de brigade Vincent Lafontaine est actuellement le chef d'état-major de la Finul et le représentant des éléments français au Liban. Près de 1 300 militaires agissent au sien du GTIA dans le cadre de l'opération Daman, tandis que près de 100 Casques bleus, répartis au sein de l'état-major du général Vincent Lafontaine, sont insérés au sein du QG de la Finul, ou au sein de l'état-major de la brigade italienne qui contrôle tout le secteur ouest du Liban-Sud (le secteur est étant à la charge de l'Espagne.)
Au sein du GTIA, on trouve également la QRF (Quick Reaction Force), placée sous la direction du lieutenant-colonel Nicolas Lenoir, directement sous les ordres de la Finul, et armée par le 12e régiment de cuirassiers. Elle est installée à proximité de Deir Kifa et participe tout d'abord à la sécurité générale et au dispositif de dissuasion le long de la ligne bleue. Sa force réside dans sa mobilité : elle est en mesure, en moins de quatre heures, d'agir au profit de n'importe quel contingent en tout lieu de la zone d'action de l'ONU. La QRF est le dernier échelon de combat entre les mains du Force Commander ; elle lui permet de signifier à toute personne ou toute partie, ayant tenté de contrevenir à la résolution 1701, qu'elle a franchi une ligne au-delà de laquelle la réponse militaire sera déterminée et sérieuse. Elle participe de ce fait à de nombreuses patrouilles pour reconnaître et préparer l'action de la force sur l'ensemble de la zone Finul.
Les forces françaises comptent ensuite un détachement du génie, directement subordonné au Force Commander, qui est principalement engagé pour réaliser des travaux de protection et de soutien au profit des bataillons de la Finul. Leur action a été étendue au profit de la population. Depuis le début du mandat, plusieurs milliers de sous-munitions, mines et munitions non explosées ont été neutralisées par les équipes françaises qui se sont succédé sur le théâtre libanais.
Au Liban-Sud, la difficulté du terrain et la pollution par les sous-munitions et les mines font peser de réelles contraintes sur le contingent français. En cas de crise, seul un appui génie structuré et suffisant permettrait au GTIA de conserver la liberté de manœuvre nécessaire à son action.
Dernier volet de la présence française au Liban, le groupement interarmées actions civilo-militaires de Lyon. C'est une unité unique et atypique dont le travail est peu connu, mais non moins essentiel. Les détachements Cimic sont chargés de faciliter l'acceptation de la force en agissant dans quatre domaines : coordination liaison, appui à la force, soutien à l'environnement civil et promotion des intérêts nationaux. En pratique, ils conduisent des entretiens avec les autorités locales, organisent des aides médicales à la population ou des rencontres sportives... En résumé, cette équipe s'applique à tisser des relations de confiance et de respect mutuel pour faciliter l'exécution de la mission des patrouilles du GTIA.
Les unités mènent six à neuf actions d'aides médicales, quatre à six cours de français et deux à trois rencontres sportives par semaine. Depuis le début de l'opération Daman, les GTIA successifs ont ainsi mené six projets de développement avec un financement de l'ambassade (1 012 356 euros), 93 avec le ministère de la Défense (151 717 euros ) et dix avec UN Civils Affairs (157 662 euros)
Une présence française conséquente, donc, tant par le nombre de soldats que par celui des missions qu'elle reçoit.
Charlotte d'Ornellas pour L'Orient Le Jour
Jeudi dernier, le 16e bataillon de chasseurs de Salzbourg a officiellement succédé au 92° régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand au sein du Groupement tactique interarmes (GTIA) français. C'est donc, depuis le 1er octobre, le colonel Franck Nicol, chef de corps du 16e bataillon de chasseurs, qui commande le GTIA, succédant au colonel Minjoulat-Rey, chef de corps du 92e régiment d'infanterie. Ce dernier, dont la composition a été déterminée en vue de répondre aux exigences du théâtre d'opérations et de la mission, remplit une double mission de QRF (Quick Reaction Force) et de contrôle de zone. Les deux compagnies d'infanterie provenant du 16e bataillon de chasseur récemment arrivé ont vocation de surveiller l'application de la résolution 1701 de l'ONU dans une zone qui s'étend des rives du Litani jusqu'à la ligne bleue, soit 150 km2. En quelques mots, convient-il de rappeler, la résolution 1701 définit les missions suivantes : contrôler la cessation des activités militaires en accompagnant les forces armées libanaises pendant qu'Israël retire ses troupes du Liban-Sud ; aider ces forces armées à établir une zone dans laquelle est exclu tout personnel armé, et prendre des mesures pour que le théâtre d'opérations ne soit pas utilisé pour des activités hostiles. Les Casques bleus ont aussi pour mission d'apporter un soutien humanitaire aux populations civiles et d'aider le gouvernement libanais, à sa demande, à sécuriser les frontières afin d'empêcher l'entrée d'armes. Le tout dans le cadre d'un accord librement accepté par les États parties prenantes (libanais et israélien).
C'est dans le cadre de cette mission que les forces onusiennes effectuent des patrouilles de contact, d'une part, d'observation, d'autre part. Elles surveillent la zone dont elles ont la charge ainsi que la ligne bleue, et partent régulièrement à la rencontre des acteurs locaux et de la population. Conformément à l'esprit de cette même résolution, les contacts avec l'armée libanaise sont quotidiens.
Le bataillon français évolue dans un cadre multinational et coordonne son action avec les unités voisines de la Finul : italiennes, ghanéennes, belges, indonésiennes, népalaises, indiennes, espagnoles et malaisiennes.
Mais la présence française au Liban est plus large encore. La France est désormais le deuxième contributeur en troupes de la Finul après l'Italie, avec environ 1 400 soldats. Le général de brigade Vincent Lafontaine est actuellement le chef d'état-major de la Finul et le représentant des éléments français au Liban. Près de 1 300 militaires agissent au sien du GTIA dans le cadre de l'opération Daman, tandis que près de 100 Casques bleus, répartis au sein de l'état-major du général Vincent Lafontaine, sont insérés au sein du QG de la Finul, ou au sein de l'état-major de la brigade italienne qui contrôle tout le secteur ouest du Liban-Sud (le secteur est étant à la charge de l'Espagne.)
Au sein du GTIA, on trouve également la QRF (Quick Reaction Force), placée sous la direction du lieutenant-colonel Nicolas Lenoir, directement sous les ordres de la Finul, et armée par le 12e régiment de cuirassiers. Elle est installée à proximité de Deir Kifa et participe tout d'abord à la sécurité générale et au dispositif de dissuasion le long de la ligne bleue. Sa force réside dans sa mobilité : elle est en mesure, en moins de quatre heures, d'agir au profit de n'importe quel contingent en tout lieu de la zone d'action de l'ONU. La QRF est le dernier échelon de combat entre les mains du Force Commander ; elle lui permet de signifier à toute personne ou toute partie, ayant tenté de contrevenir à la résolution 1701, qu'elle a franchi une ligne au-delà de laquelle la réponse militaire sera déterminée et sérieuse. Elle participe de ce fait à de nombreuses patrouilles pour reconnaître et préparer l'action de la force sur l'ensemble de la zone Finul.
Les forces françaises comptent ensuite un détachement du génie, directement subordonné au Force Commander, qui est principalement engagé pour réaliser des travaux de protection et de soutien au profit des bataillons de la Finul. Leur action a été étendue au profit de la population. Depuis le début du mandat, plusieurs milliers de sous-munitions, mines et munitions non explosées ont été neutralisées par les équipes françaises qui se sont succédé sur le théâtre libanais.
Au Liban-Sud, la difficulté du terrain et la pollution par les sous-munitions et les mines font peser de réelles contraintes sur le contingent français. En cas de crise, seul un appui génie structuré et suffisant permettrait au GTIA de conserver la liberté de manœuvre nécessaire à son action.
Dernier volet de la présence française au Liban, le groupement interarmées actions civilo-militaires de Lyon. C'est une unité unique et atypique dont le travail est peu connu, mais non moins essentiel. Les détachements Cimic sont chargés de faciliter l'acceptation de la force en agissant dans quatre domaines : coordination liaison, appui à la force, soutien à l'environnement civil et promotion des intérêts nationaux. En pratique, ils conduisent des entretiens avec les autorités locales, organisent des aides médicales à la population ou des rencontres sportives... En résumé, cette équipe s'applique à tisser des relations de confiance et de respect mutuel pour faciliter l'exécution de la mission des patrouilles du GTIA.
Les unités mènent six à neuf actions d'aides médicales, quatre à six cours de français et deux à trois rencontres sportives par semaine. Depuis le début de l'opération Daman, les GTIA successifs ont ainsi mené six projets de développement avec un financement de l'ambassade (1 012 356 euros), 93 avec le ministère de la Défense (151 717 euros ) et dix avec UN Civils Affairs (157 662 euros)
Une présence française conséquente, donc, tant par le nombre de soldats que par celui des missions qu'elle reçoit.
Charlotte d'Ornellas pour L'Orient Le Jour