Lettre ouverte à Joël Merguï; ca flambe au consistoire !

Publié le par JSS

LETTRE OUVERTE à MONSIEUR JOEL MERGUI

PRESIDENT DU CONSISTOIRE DE PARIS

 

Paris, le 19 juillet 2009

 

 

http://www.mazone.org/images/mergui.pngMonsieur le Président,

Je n’ai pas assisté à la dernière assemblée générale ordinaire du Consistoire de Paris.

J’ai toujours considéré la participation à cette réunion annuelle comme un devoir à la fois pour marquer notre attachement à cette Institution au-delà de ses vicissitudes et de ses dirigeants du moment et comme l’occasion d’exercer notre droit de critique et de vigilance à l’égard des membres démocratiquement élus pour nous représenter pendant quatre ans.

L’expérience de l’assemblée générale de 2008 et l’attitude de vos amis qui meublaient la salle lorsque je vous avais rappelé qu’aucun de vos prédécesseurs n’avaient cumulé la présidence des deux Consistoires (le Central et Paris), démissionnant de l’une quant il était élu à l’autre, les clameurs engendrées par toutes critiques, votre résumé subjectif des questions posées m’avaient détourné d’assister à l’assemblée générale de 2009.

J’ai lu un compte rendu de cette assemblée établi par monsieur Jacob Ouanounou et qui m’a été communiqué par un ami commun.

Si j’excepte de ce compte-rendu le passage qui concerne Monsieur le Grand Rabbin de Paris parce qu’il procède d’une méconnaissance du travail au quotidien du chef spirituel de la Communauté parisienne auquel je porte respect et affection, et si je remplaçais 2009 par 2008 j’aurais pu le signer. J’y retrouve la même autoglorification d’une personne et d’une équipe de courtisans, le même mépris de toute opposition, le refus de faire de l’assemblée un lieu de dialogue, de propositions et de créativité.

J’ai appris hier que vous auriez déposé une plainte pénale comme Monsieur Jacob Ouanounou.

Quoi ! : Dans notre beau pays de France on peut critiquer sans réserve le Président de la République, le Premier Ministre, le Gouvernement, les parlementaires, les édiles, etc… On peut écrire et dire qu’ils font mal leur travail, qu’ils ont de mauvaises idées, qu’ils ne voient pas les problèmes du moment, que leurs actions sont au service d’un clan ou d’un parti et non pas de la Nation, les dessinateurs peuvent même les caricaturer, les journaux satiriques les tourner en ridicule et on ne pourrait pas critiquer le président du Consistoire de Paris ? Seul ce dernier serait à l’abri de toute critique ? Pourquoi alors une assemblée générale ?

Je vous avais déclaré l’an dernier que je craignais cette dérive personnelle qui vous poussait à vouloir toujours monter plus haut « quousque non ascendat » et négliger de vous concentrer sur les responsabilités qui vous ont été déléguées par le corps électoral pour une durée limitée et sous réserve du droit permanent de critique qui est aussi bien dans la tradition juive que dans la tradition juridique française.

Des élections pour le renouvellement de la moitié des membres du conseil de l’A.C.I.P. doivent avoir lieu en novembre prochain. Elles devraient être l’occasion d’un débat le plus large possible sur l’état et les aspirations de la Communauté, de l’émergence d’une créativité d’idées et de responsabilités nouvelles.

Mais qui osera se présenter si à la moindre critique du président sortant il peut craindre une plainte pénale, qui osera critiquer les sortants ? Belle façon de museler la vox populi !

http://www.la-croix.com/mm/illustrations/Multimedia/Actu/2009/1/13/mergui_article.jpgHamlet a dit à peu près qu’il y avait « quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark parce qu’on y entendait qu’une seule voix ». Il ne faudrait pas qu’un jour un poète ou un historien écrive la même chose du Consistoire de Paris.

Elu vous-même pour la première fois au Consistoire de Paris sur une liste fomentée par monsieur Jean Kahn contre monsieur Moïse Cohen alors président du Consistoire de Paris, vous n’avez pas cessé de critiquer ce dernier, de susciter des opposants à ses propositions et projets, et si l’on a pu regretter que vous ne vous soyez pas assis à la table commune dans un esprit constructif, vous étiez dans votre rôle d’opposant et personne ne vous l’a reproché malgré la véhémence des propos échangés pendant la campagne électorale où dans l’enceinte même de la synagogue de Neuilly un de vos thuriféraires d’aujourd’hui a qualifié monsieur Moïse Cohen de « fossoyeur du Consistoire ». Vous étiez dans l’exercice de votre droit de critique et d’opposition.

Il faudra bien en novembre prochain que vous présentiez votre bilan. Si l’on dit ou écrit que votre présidence aura été marquée par des manifestations de prestige si répétitives qu’elles lassent et la Synagogue et la Ville, que vous laisserez au Consistoire une superbe collection de photographies, que votre présidence n’aura vu aucune édification nouvelle si ce n’est Fleg où vous avez achevé ce qui avait été décidé et commencé par votre prédécesseur et que vous avez bénéficié du travail de Michèle Rotman alors vice-présidente de Moïse Cohen, si l’on écrit que votre engagement de réformer l’enseignement du Talmud Torah se marque par le rappel de la nécessité de mettre l’accent sur les dinim (à apprendre par cœur) au détriment de l’enseignement de l’histoire juive et de l’apprentissage de la réflexion personnelle chez l’enfant, ne risquons nous pas une plainte ?

En vous adressant cette lettre ouverte, j’espère Monsieur le Président que vous saurez vous reprendre et calmer votre orgueil démesuré en donnant à vos opposants toutes les garanties de liberté de parole et de critique et que vous placiez les élections à venir y compris pour les dépenses électorales sous le contrôle de personnalités connues pour leur indépendance et leur haute valeur morale.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de la respectueuse considération que je dois aux fonctions que vous occupez actuellement.

Claude Nataf

Publié dans Tribune Libre

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A
Ma zé ?
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A
Ma zé ?
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E
ou un debut d'alzeimer..... ;-) ***de toute facon, c'est vrai que les courtisans crif/consistoire de la cour de France ne nous interessent guere..en plus, ils sont peut etre orgueilleux , megalos ,etc.. mais nous, Israliens, nous ne connaissons meme pas leur nom.. **** HVS mon O Rahamimaximus.... 
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C
Je n'arrive pas a comprendre de quoi parle cette lettre... Ca doit etre la chaleur...
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E
Momo si je puis me permettre- vous n'avez pas a decider pour JSS ce qu'il doit mettre dans son blog.. non mais !!! . ingerence dans les affaires d'autrui momo??? pas bO!!!
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