L’ère Netanyahu commence: un nouvelle opportunité pour la paix

Publié le par JSS

Il est clair aujourd’hui que  les palestiniens  veulent oublier ces semaines difficiles, marquées par les jours assombries par l'Opération Plomb Durci , mais aussi les Israéliens veulent finir   avec les  années des tirs des roquettes à l’origine de la riposte . Le nouveau Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui a présenté la composition de son cabinet, mardi 31 Mars,  à la Knesset [le Parlement israélien], est donc attendu au tournant pour tourner la page. 

Mardi 31 mars, devant la Knesset, le nouveau Premier ministre a fait de la paix dans la région une priorité ABSOLU. Saluant la "grandeur" et la "richesse" de la "culture musulmane ", il a déclaré: "Israël s'est toujours (...) efforcé de conclure une paix globale avec l'ensemble du monde arabe et musulman, et aujourd'hui cette aspiration est soutenue par un intérêt commun d'Israël et des Etats arabes contre l'obstacle fanatique qui nous menace tous." Il n'en a toutefois pas oublié les ennemis d'Israël. "L'islam radical cherche à nous éradiquer (...) Nous sommes déterminés à lutter contre le terrorisme tous azimuts et à combattre jusqu'au bout"
Netanyahu a ensuite ouvert le dossier palestinien. "Je le dis aux dirigeants de l'Autorité palestinienne: si vous voulez vraiment la paix, il est possible d'arriver à la paix. Le gouvernement sous ma direction agira pour arriver à la paix sur trois volets: économique, sécuritaire et politique", a-t-il déclaré, avant d'ajouter: "Nous mènerons des négociations de paix permanente avec l'Autorité palestinienne en vue de parvenir à un accord final et nous ne voulons pas contrôler le destin des Palestiniens." Des propos qui montre une vraie détermination du nouveau  chef du gouvernement à relancer un processus diplomatique, pour restaurer la paix dans cette région, plongée depuis huit ans dans une impasse après l'échec des précédentes tentatives de résolution du conflit.
Lundi 30 mars 2009, M.Benjamin Netanyahu, a affirmé la veille de présenter son gouvernement qu'il aspirait à une "paix totale et réelle" avec les Arabes. "Nous voulons une paix totale et réelle en vue de parvenir à une réconciliation entre les peuples arabe et juif", a affirmé Netanyahu lors d'un discours à Jérusalem. "A chaque fois qu'Israël s'est trouvé face à un dirigeant arabe qui souhaitait sincèrement la paix, nous avons agi en conséquence", a ajouté le nouveau  Premier ministre.
Le nouveau chef de l'exécutif israélien a même décidé de charger un comité gouvernemental qui abordera régulièrement les besoins de l'économie palestinienne en Judée Samarie. Pour  M. Netanyahu, le progrès économique n'est pas un substitut au progrès politique. Ce n'est pas un substitut mais comme en Irlande du Nord, rappelons nous,  cela avait considérablement facilité l'Accord du Vendredi Saint et d’autres accords qui ont suivi. C’est pour cela que Benjamin Netanyahu voudrait bien relancer d’abord la paix économique avec l’Autorité palestinienne.
Netanyahu a déjà prouvé dans le passé qu’il est un homme de Paix lorsqu’il a conduit, en personne,   les Accords de Wye Plantation et l'Accord de Hébron à la poursuite  d’une paix définitive. Mais aujourd’hui, c’est le Hamas qui est incompatible avec la paix. Les palestiniens à Gaza doivent trouver  rapidement la capacité de changer ce régime parce que tous les israéliens voudraient la paix avec tous les palestiniens. Le Hamas est  le produit de l’Iran, c’est un corps étranger dans la région. Le Hamas est une organisation terroriste reconnue comme telle par l’ensemble de la Communauté internationale, y compris l’Union européenne. Sa mainmise obtenue par la force sur Gaza, a entraîné une situation extrêmement difficile, essentiellement pour la population palestinienne de ce territoire. Le Hamas continue de refuser de se plier aux exigences de la Communauté internationale : reconnaître l’existence de l’Etat d’Israël, renoncer à la violence et au terrorisme et accepter de respecter les accords israélo-palestiniens déjà conclus. A ce titre, le Hamas se disqualifie comme partenaire de paix.
Alors que le nouveau gouvernement israélien  s’est engagé pour travailler sur la base de la Feuille de route pour la Paix, signée le 30 Avril 2003, le Hamas n’a jamais reconnu ce document. Inspiré par les dispositions des Accords d'Oslo, ce plan est supervisé par le Quatuor, composé des États-Unis, de l'Union européenne, de la Fédération de Russie et de l'Organisation des Nations Unies. Il appelle à une modification importante du gouvernement palestinien et s’est  soldé par la nomination de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre de l'Autorité palestinienne. La feuille de route jalonne la progression vers un accord sur le statut définitif, en établissant une série d'étapes dans les domaines sécuritaire et politique. Ce document constitue un point de référence permettant de mesurer l'avancée du processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Le Quatuor se réunit régulièrement pour évaluer la progression du plan. Mais voila que le Hamas ne reconnaît aucun document qui pourra aboutir à la paix.
Avec son refus de respecter les accords israélo-palestiniens déjà conclus, le Hamas  a affaibli la chance de la paix  qui, en Israël,  essaient désespérément  de faire entendre un langage de raison et de paix. 
D’ailleurs , lors de la cérémonie de passation de pouvoirs , le premier avril à Jérusalem,  entre le nouveau  Premier ministre, Benjamin Netanyahou et le chef du gouvernement sortant, Ehud Olmert, ce dernier  a déploré n’avoir pas réussi «à réaliser mon rêve d’aboutir à une paix réelle avec nos voisins». «Nous avons beaucoup progressé, sans pouvoir néanmoins finaliser cette tâche» a ajouté l’ancien Premier Ministre.
Pour l'heure, en  Syrie aussi on  parle de paix mais ce pays a permis au Hezbollah de s'armer d'une dizaine de milliers de roquettes malgré les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU. Depuis la Seconde Guerre du Liban, la Syrie a accueilli Khaled Meshal et d'autres leaders terroristes et a étroitement collaboré avec le régime des Ayatollahs en Iran contre l'intérêt de la paix dans la région.  « Je demanderais à la Syrie de renoncer à ces moyens d'action et de prouver qu'elle souhaite réellement avancer vers la paix. A ce jour, elle n'en donne pas l'impression  » a fait savoir  M. Netanyahu lors de  la cérémonie de passation de pouvoirs.
Comme sur le dossier palestinien,  qui est bloqué par le Hamas, Israël a tenté de faire bouger le processus de paix avec son voisin syrien. Le 18 mars, dans une interview  accordée au quotidien italien La Repubblica, le président syrien a déclaré lui-même que les récentes négociations menées entre Jérusalem et Damas, sous médiation turque, avaient «considérablement rapproché les deux parties», et qu’il ne restait à régler, selon lui, que le sujet du tracé précis de la frontière, traversant 6 points le long du Kinéret et du fleuve du Jourdain.
Mais les négociations avaient été interrompues suite à l’opération «plomb durci»,  alors que par ailleurs, le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, personnellement et activement impliqué dans un dialogue entre Olmert et Assad, a réalisé une avancé considérable sur ce dossier.
Un accord de paix entre la Syrie et Israël est possible, a déclare, le  9 mars, le président syrien Bachar Al-Assad dans le quotidien émirati Al-Khalidj. "Il y aura peut-être une ambassade et des contacts officiels, mais si nous voulons la paix, il faut que celle-ci soit totale", estime-t-il.
Il faut  préciser qu’il a eu aussi une rencontre entre un émissaire de Benyamin Nétanyahou et un éminent haut responsable syrien, en janvier 2009, à Washington. Cette rencontre était discrète et on ne connaît  pas jusqu’ici sur quoi elle a aboutit. Mais en tous cas, elle montre clairement l’engagement du gouvernement de M. Nétanyahou vers une paix totale dans région.
En clôture du sommet  arabe de Doha, le 31 mars 2009, profitant de la présence du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, la Ligue Arabe a déclaré très solennellement vouloir fonder de nouvelles relations avec l’Etat hébreux, reconnaissant de fait son existence ainsi que son droit à la sécurité. Espérant que ce ne sera pas  encore la langue de bois et que  les mois prochains seront marqué  par  l’approfondissement du dialogue fondé sur la reconnaissance et le respect mutuels.

 Ftouh Souhail, Tunis - Citoyen du Monde

Publié dans Tribune Libre

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