Russie/Moyen-Orient: "les conseilleurs ne sont pas les payeurs"

Publié le par JSS

La Russie préconise l'interdiction de l'armement nucléaire au Moyen-Orient, a déclaré samedi son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ce dernier s'exprimait lors d'une conférence de presse, au lendemain d'une rencontre avec son homologue américaine Hillary Clinton, avec qui il s'est entretenu, à Genève, en marge de la Conférence sur le désarmement organisée par l'Onu.
"Le renforcement du régime de non-prolifération au Moyen-Orient reste une tâche urgente. Nous souhaitons que cette région devienne une zone dépourvue d'armements nucléaires et, à terme, une zone dépourvue de toute arme de destruction massive", a déclaré Lavrov.
I
sraël n'a jamais confirmé ni démenti disposer d'un arsenal nucléaire, mais l'Etat juif est largement considéré comme étant à ce jour la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient.
L'Iran assure que ses recherches nucléaires sont purement civiles et ne visent qu'à la production d'énergie, mais les pays occidentaux accusent Téhéran de dissimuler un programme militaire d'armement.

La Russie a fortement contribué au développement et à l'alimentation de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr, et Lavrov a souligné que l'adhésion au traité de non-prolifération garantissait aux pays signataires le droit à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
Il a en outre affirmé que l'élaboration du successeur au traité de réduction des armes stratégiques Start était une priorité et que celui-ci ne devrait pas se limiter à réduire le nombre de têtes nucléaires.
Le traité actuel, Start-1, porte sur les armes nucléaires à longue portée et expire en décembre 2009. Dans son intervention devant les délégués réunis à Genève, le ministre russe a rapporté la position du président Dmitri Medvedev, selon laquelle l'accord qui remplacera Start-1 ne devra pas se limiter aux têtes nucléaires, mais inclure également "les vecteurs stratégiques, c'est-à-dire les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), les missiles balistiques lancés par sous-marins (SLBM) et les bombardiers lourds".
L'administration Bush, qui avait entrepris sans succès des négociations sur un nouvel accord, souhaitait que celui-ci soit limité aux têtes nucléaires.
Lavrov a en outre souhaité que les Etats-Unis prennent mieux en compte les inquiétudes de son pays à propos du projet américain de bouclier antimissiles en Europe de l'Est. Un tel système, a-t-il rappelé, serait considéré par Moscou comme une menace contre la Russie.
Si le bouclier déjà existant est étendu à l'Europe, "cela impliquera des risques pour les intérêts stratégiques de la Fédération de Russie. Nous serons contraints de prendre des mesures pour limiter ces risques".
Hillary Clinton, qui avait pris la parole la veille, avait également indiqué que la priorité des relations américano-russes serait de réviser le traité Start-1.
Elle avait ajouté souhaiter que les deux dirigeants, Barack Obama et Dmitri Medvedev, aient mis au point un projet de traité avant le sommet du G20 du 2 avril, à Londres.
Lavrov s'est dit très satisfait de ses entretiens avec son homologue américaine, qui ont établi un consensus entre les deux pays sur la nécessité de réviser Start-1.
Le ministre russe a en outre souhaité que tout soit fait pour empêcher "l''arsenalisation' de l'espace", et a appelé Obama à ratifier le traité mondial interdisant les essais nucléaires souterrains.

Publié dans Russie

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