Netanyahu veut un gouvernement fort pour surmonter la crise iranienne

Publié le par JSS

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Et voilà qu’à presque 60 ans Benyamin Nétanyahou revient au pouvoir. Il a été officiellement chargé par le président Shimon Peres de former le prochain gouvernement israélien. Le leader du Likoud, assuré d’une majorité de 65 sièges avec la droite ultra-nationaliste de Lieberman et les formations religieuses, a désormais six semaines maximum, pour constituer un nouveau cabinet.

Leader de Kadima, Tzipi Livni a rejeté l’appel de Netanyahu, en ces termes : « Le cabinet de Netanyahu sera sans vision politique (en raison, selon elle, de la participation des petits partis ultranationalistes et ultraorthodoxes)… Je ne servirai pas de caution à un tel gouvernement. »

Pourtant, le chef du Likoud est prêt à offrir à Kadima les deux postes ministériels les plus importants : les Affaires étrangères et la Défense. Il est disposé également à faire de Mme Livni le n°2 de sa coalition gouvernementale en la nommant vice-Premier ministre. Toutes ces propositions, jugées « alléchantes », la laissent néanmoins de « marbre ». Mais, se demandent plusieurs commentateurs, pour combien de temps ?

La principale pomme de discorde entre Livni et Netanyahu a trait au rôle des religieux dans le gouvernement. Tzippi Livni, refuse catégoriquement de traiter avec eux alors que Netanyahu en à besoin pour gouvernemer...

Si l'on se demande pourquoi Netanyahu offre t-il autant de choses à Kadima, pourquoi il souhaite tellement que Kadima soit avec lui dans le gouvernement, je pense que l'on peut répondre par anticipation... Après la crise du nucléaire iranien qui approche à grand pas mais aussi après le terrible passage de la crise économique et du nombre insensé de licenciements qui auront lieu les prochains mois, Netanyahu veut un gouvernement fort et uni. Et il ne veut pas être le seul à être critiqué pour des résultats qui ne pourrait êtres que "compliqués."

Côté relation diplomatique avec les Etats-Unis, la victoire de bibi pourrait compliquer les choses. Premier ministre de 1996 à 1999, il avait caché son opposition viscérale au processus de paix, tout en se vantant d’avoir torpillé les accords d’Oslo : «Pour qui se prend cet enfoiré ?» avait tonné un Bill Clinton furieux. Ce qui n’augure rien de bon dans ses futures relations avec la nouvelle secrétaire d’Etat, Hillary Clinton.

Mais, face à la nouvelle Amérique d’Obama, Nétanyahou va tenter de former une coalition plus respectable, et surtout plus légitime, avec les travaillistes, plutôt que de se retrouver seul au gouvernement avec ses amis de la droite dure. Et, quand Américains et Européens feront pression sur lui pour obtenir des concessions, l’habile Benyamin Nétanyahou ne s’y opposera peut-être pas, il cherchera à gagner du temps. Premier ministre, il avait bien accepté de serrer la main de l’ennemi Arafat, et signé deux accords... Sous la contrainte des Américains!

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