Iran, 30 ans depuis la révolution, une économie désastreuse

Publié le par JSS

Article rédigé par Ftouh Souhail (Tunis) pour le Blog JSS

Dans un premier discours électoral depuis l’annonce officielle de sa candidature aux prochaines élections présidentielles qui auront lieu en Iran, Mohammad Khatami, a ouvertement critiqué l’actuel président Mahmoud Ahmadinejad, contre lequel il va disputer la présidence en juin prochain. (1)

Parlant de l’isolement du pays sur le plan international, le candidat du «camp réformiste» a notamment affirmé ce 12 février que «la situation actuelle n’est pas souhaitable», et averti que l’Iran continuerait d’en pâtir si celle-ci devait se poursuivre. «Nous avons besoin d’une diplomatie active pour réduire les pressions étrangères et notre isolement».

Il faut savoir les ayatollahs tentent  continuellement de minimiser l’effet des sanctions internationales sur la République Islamique. D’ailleurs Mohammad Khatami, qui  a osé parler   de l’isolement du pays sur le plan international, s’était fait déjà accueillir par des militants du mouvement conservateur d’Ahmadinejad, aux cérémonies du 30e anniversaire de la révolution islamique, par des cris de «mort à Khatami». Réellement et après 30 ans de la révolution islamique, qui porta au pouvoir l'ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d'Iran en 1979 (2), l’état de l’économie iranienne est désastreux aujourd’hui.

Rappelons que le 9 novembre 2008 soixante économistes iraniens ont  dénoncé  aussi dans une lettre publiée par les grands quotidiens de Téhéran,les tensions entretenues par le président Mahmoud Ahmadinejad avec les pays occidentaux et leurs conséquences, qualifiées de «critiques», sur l’économie nationale. Selon ce texte, les sanctions adoptées par les Nations unies, lesquelles cherchent à dissuader les autorités de poursuivre leur programme nucléaire, ont d’ores et déjà entraîné une perte de «plusieurs milliards de dollars», tout en privant l’Iran de nombreuses opportunités commerciales et en l’empêchant de bénéficier d’investissements étrangers. A quelques mois de l’élection présidentielle, le chef du régime des mollahs est de plus en plus critiqué sur sa politique qui a amenée le pays vers l’isolement internationale  et  certains n’hésitent plus à parler d’un marasme économique.

L’Iran étant l’un des plus importants pays producteurs de brut (qui appartient en fait aux compagnies étrangères opérant en Iran), le pays des mollahs reste tout de même confronté à un grave problème de carence de pétrole raffiné. L’Iran est moins riche qu’il ne le prétend : il est même très endetté. D’une année à l’autre, le régime explique ses déficits par la hausse de ses dépenses, hausse illogique pour une économie qui se prétend bien portante.

Les mollahs qui tiennent toutes les rênes du pouvoir politiques et spirituels laissent à personne le soin de s'occuper du pays. Les iraniens, sont aujourd’hui  tenus dans ce carcan et l'intoxication de la propagande islamique chiite  masque ce qui se passe réellement dans leur pays. Les mollahs naviguent  en effet sur la vague du patriotisme ce qui risque de mener ce progressivement le  pays à la ruine. Le pétrole  qui était  une manne (avant la chute des cours du brut) a payé tous les excès de cette folie militariste au détriment du peuple qui serait heureux de mieux vivre.

Le régime des mollahs tente alors par tous les moyens d’étouffer son opposition intérieure qui ose dénoncer la politique de Mahmoud Ahmadinejad qui a privée l’Iran de plusieurs opportunités commerciales  suites aux sanctions adoptées par les Nations unies. Le régime persiste aussi  à poursuivre un programme nucléaire très coûteux alors qu’une majorité grandissante d’iraniens ne trouvent plus de quoi manger ou  s’inscrire dans les facultés.

Mais en dépit de la sévère répression qu’exerce le régime des Mollahs contre les dissidents, ces derniers n’hésitent plus à affronter la police anti-émeute, qui intervient régulièrement contre eux, et à qualifier Ahmadinejad de «dictateur», et de «fasciste». Le 5 octobre  dernier les  forces de l’ordre iraniennes ont arrêté, à Téhéran, quatorze étudiants, qui participaient à une manifestation devant le bâtiment du parlement destiné à protester contre le coup élevé d’admission dans les universités du pays et qui, selon les contestataires, «interdisent chaque année à des milliers de jeunes d’entreprendre des études supérieures», ce rassemblement a été violemment réprimé par la police, dont les membres étaient guidés vers les «meneurs» par des délateurs opérant pour le compte des Gardiens de la révolution.

Le 7 décembre 2008 des milliers d’étudiants iraniens ont manifesté, à l’intérieur de  l’université de Téhéran, contre la politique du gouvernement d’Ahmadinejad. Le  rassemblement de protestation, qui a été organisé par l’Association des étudiants iraniens, dont les membres sont partisans de réformes plus ou moins importantes, comptait des contestataires venus de tout le pays, dont certains opposants radicaux,  ont publiquement dénoncé «le rôle néfaste» du président Mahmoud Ahmadinejad (3).

L’Iran na pas toujours été comme ça. L’Iran du passé, c’était le royaume de Perse très riche et ouvert sur le monde. L’Iran qui a une longue histoire ne peut pas accepter d’avoir à sa tête   un fanatique comme Ahmadinejad  menant son  pays vers une  ruine certaine .Ahmadinejad est un déshonneur pour l’ancestral Peuple iranien. Le fait que chaque année des milliers d’étudiants iraniens ne peuvent plus rejoindre les universités est un singe  alarmant de la décadence de ce pays. L’absence de liberté d’opinion et la situation économique dramatique du pays créent aujourd’hui des mécontentements profonds au sein de la population. La vie est dure pour les iraniens  avec Ahmadinejad.

Aux cris de «mort à Khatami» prononcés la semaine dernière par des militants  extrémistes du mouvement conservateur, le peuple iranien sera invité, dans quelques mois, à répondre à ces cris haineux par une « raclée »qui permettra un retour  triomphant du candidat du camp réformiste Mohammad Khatami. Un retour qui mettra fin ; non seulement à la coûteuse course nucléaire des ayatollahs mais aussi  à la dégringolade sociale et économique de la majorité des iraniens.

Ftouh Souhail, Tunis, Citoyen du Monde.

(1) Monsieur Khatami, fut déjà président de l'Etat entre 1997 et 2005. Chaque  candidat à la présidence  iranienne doit être obligatoirement  validé par le Conseil des Gardiens de la Révolution , organisation à la tête de laquelle se trouve l’ayatollah Ali Khamenei, proche des conservateurs.

(2) Notons que c'est de la France où il avait été accueilli une partie de son exil, que l'ayatollah Khomeiny retourna triomphant en Iran pour établir sa « révolution islamique ».

(3) Dés son accession à la Chancellerie , Ahmadinejad accentua les travaux de recherches, les tests, les dépenses publiques et son seul problème avait été de faire légaliser le programme  nucléaire.

Publié dans Tribune Libre

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A
N'empêches que c'est bien triste pour les iraniens, en espérant qu'ils arriveront à ce sortir de cette bande de dingues au pouvoir
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Y
Aschkel chelliil est increvable!!un vrai " Ludion" de cours de physique!!
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A
Tiens c'est Yéhoudi qui va être content de retrouver le Ftouh
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